Critique de la série manga
Publiée le Mardi, 08 Janvier 2013
Pam est une jeune fille joviale qui se retrouve soudainement dans un monde parallèle peuplé d'anges et de démons, un monde qui lui rappelle étrangement les histoires que lui racontait sa grand-mère lorsqu'elle était petite. Là-bas, elle se verra forcée de rejoindre l'académie des démons si elle souhaite un jour pouvoir rentrer chez elle. Malheureusement, tout ne se passe pas exactement comme prévu et, suite à une multitude d'évènements, la voila au centre d'un conflit qui oppose les deux camps...
Le scenario de base ne semble pas bien original, et cela se confirmera assez rapidement. En soi l'ensemble n'est pas mauvais, mais chaque rebondissement, chaque retournement de situation reste relativement prévisible et cela manque clairement de prise de risques que pour vraiment se démarquer de la concurrence. On retrouve les codes classiques du shonen et, bien que cela produise toujours son petit effet, cela reste finalement assez convenu. De plus, la fin de la série se loupe quelque peu et n'est pas fort convaincante. Et ce qui est vrai pour l'intrigue vaut également pour les personnages qui sont dépeints tout au long des 5 volumes qui composent la série, à commencer par l'héroïne.
Pam est pleine de vie, généreuse, prête à aider son prochain mais pas forcement très maligne. Elle reste attachante, mais se fait également rapidement oublier. Et il en va de même pour les protagonistes qui gravitent autour d'elle. Raim s'impose comme la pseudo-méchante qui a un bon fond, et Vine comme la petite intello discrète qui ne sert au final pas à grand-chose. Zu est quant à lui un personnage intéressant à la base, mais qui n'est pas suffisamment bien exploiter que pour laisser un quelconque souvenir une fois la lecture terminée. A l'opposé, on retrouve une Linfa qui reste comme beaucoup d'autres un peu trop discrète. Pour le reste, on retrouve le beau gosse mystérieux de service qui ne sert en fait pas à grand chose et des ennemis manquant cruellement de charisme que pour pouvoir complètement convaincre. De plus, l'auteur ne prend pas le temps de suffisamment développer leur background. Ce n'est pas forcément un mal mais, comme l'histoire ne se montre pas particulièrement passionnante, on en vient à être assez vite lassé par ce qu'il se passe sous nos yeux.
Ce qui vient malgré tout quelque peu sauver Kotaro Mori, c'est sa narration très efficace qui ne contient aucun temps mort. L'action est très présente et, lorsque ce n'est pas le cas, c'est l'humour qui prend le dessus et qui est plutôt efficace. Ce n'est pas particulièrement hilarant, mais le but recherché est atteint, et l'on retrouve quelques bons gags tout au long du récit. De plus, il va à l'essentiel et ne se perd pas dans des histoires secondaires inutiles afin de rallonger son récit sans raison valable.
Autre bon point, l'univers de la série, jouant la carte du fantastique, qui se montre dans l'ensemble convaincant. L'ambiance reste assez gentillette, mais il y a quelques bonnes idées et l'on prend plaisir à voir les différents personnages évoluer dans ce monde empli de magie, de créatures mystiques, et de monstres gigantesques.
Au niveau du dessin, le trait de l'auteur est assez classique, mais n'en demeure pas moins très agréable. Les pages sont la plupart du temps chargées, mais restent lisibles et la mise en scène est convaincante à défaut d'être véritablement excellente. De même, les décors sont fouillés et diversifiés. Pareil pour les scènes d'action, plutôt bien retranscrites elles aussi. Le point fort restant le chara-design qui se montre souvent inspiré, à condition de ne pas être réfractaire à une avalanche de jeunes filles/femmes au look improbable.
Pour ce qui est de l'édition, Ki-oon fournit comme d'habitude du bon boulot. Papier de bonne qualité, traduction du même calibre, et quelques pages couleurs pour compléter le tout.
Stray Little Devil reste donc une petite série sympathique, contenant quelques bons moments mais qui, comme beaucoup d'autres, ne parvient pas à suffisamment se différencier que pour prétendre s'imposer dans son genre. De plus, on en ressort légèrement déçu suite à la baisse de qualité notable dont elle fait preuve sur la fin. Néanmoins, il serait dommage de passer à côté si l'occasion se présente de la découvrir, car elle reste un divertissement tout à fait convenable et sa première moitié est, elle, très réussie.
