Fleur du sommeil (la) - Sentimental Comedy - Actualité manga

Fleur du sommeil (la) - Sentimental Comedy : Critiques

Fukai Nemuri no Hana

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 03 Mai 2010

Yuuki n’est pas exactement une adolescente comme les autres, puisqu’elle peut lire l’avenir dans ses rêves. Mais ce don n’est un secret pour personne, et il amène malheureusement des situations potentiellement gênantes. Par exemple, la jeune fille peut parfois s’endormir en plein milieu d’une phrase, une vision s’imposant à elle. Mais le plus embêtant pour une adolescente, c’est le regard des autres. Or, ceux-ci reportent sur elle les malheurs qu’elle annonce, la rendant coupable des tragédies qu’elle prédit. Mais Yuuki ne veut qu’une chose : changer l’avenir, forcer le destin, et si elle n’y parvient pas d’elle-même, elle fait en sorte de prévenir les principaux concernés, sans réel succès. Un peu rejetée, parfois même détestée de ses pairs, la jeune fille ne peut même pas trouver le réconfort dont elle a besoin chez elle, puisque sa propre famille souffre d’un terrible événement. En effet, la sœur de notre héroïne, prénommée Yuuka, est tombée dans un profond sommeil dont elle ne se réveille pas. Coincée entre le souci qu’elle se fait pour sa sœur et les problèmes qu’elle a à l’école, Yuuki vit une période peu évidente. Heureusement, elle pourra compter sur le soutien de deux jeunes hommes sortis de nulle part pour être ses fiancés : Ryuné et Ryunosuke ont des personnalités et des pouvoirs bien différents, mais ils sont tous les deux là dans l’intérêt de la jeune fille, pour l’épauler et l’aider dans son questionnement : qui est cette petite fille que Yuuki voit en rêve ? Pourquoi Yuuka ne se réveille-t-elle pas ?

Le gros atout du manga, c’est sa composante même, son thème premier. L’idée du sommeil réparateur, vu tel une échappatoire face à une douleur trop grande à affronter est un très bon point de départ de cette petite série de deux tomes. On apprécie le manque de communication entre sœurs et l’aura de mystère qui plane au dessus du premier tome. Ainsi, on se pose les mêmes questions que les protagonistes du manga, en s’attardant toujours plus sur le pourquoi du comment une adolescente peut-elle arriver à s’enfermer dans un sommeil protecteur. C’est alors une image réelle et mystifiée de cette période de la vie, aussi dure qu’elle soit, avec sa profondeur et ses passions. Toutefois, on note un réel manque de suivi dans le second et dernier tome du titre, qui dérive beaucoup trop sur des problèmes un peu futiles à cet âge, sur des parallèles un peu facile entre une situation observée et un souvenir vécu. Les retours en arrière sur l’enfance des quatre personnages principaux sont enrichissants, mais l’amnésie de Yuuki et tout le bruit qui est fait autour de l’amour et du sommeil devient alors pesant, brouillon et parfois difficilement compréhensible. De plus, certaines parties de la narration ne sont là que par facilité, et d’autres ne sont plus assez exploitées. Pour un premier tome prometteur, on dégringole à un niveau plus basique qui, sans être mauvais, est plus décevant.

La mangaka est déjà connue pour plusieurs shojos chez Tonkam, mais les néophytes auront le plaisir de découvrir un trait qui sort un peu du commun tout en restant très doux, très féminin et très shojoesque. On retrouve les proportions classiques, les grands yeux en amande, les expressions bien marquées avec toutefois une certaine élégance dans chaque geste … Mais on peut déceler un trait qui paraitrait brouillon au premier abord tant les planches sont esquissées, retouchées … Bref, elles ont du caractère. On mélange le geste assuré et celui plus enfantin, les dessins expressifs et certaines planches plus froides, les détails à foison ou au contraire le vide ... Le style de Yuana Kazumi est bien reconnaissable, par son méli-mélo de genres, de techniques. Le tout est très agréable à l’œil si l’on sait ne pas se fatiguer au vu de pages un peu « vivantes ». Soulignons aussi que les couvertures sont particulièrement sympathiques, avec leurs couleurs pastel dans le style aquarelle et ses nuances chatoyantes. Ne reste que l’impression paradoxale de voir des cases très remplies malgré des arrières plans parfois un peu vides, très adapté au scénario. Tonkam soigne le manga de façon classique : rien de transcendant, mais aucune véritable bourde. Il est dommage que l’éditeur laisse ce titre aussi peu exposé, tant et si bien qu’il passe inaperçu en librairie et attire peu les regards, malgré son contenu tout à fait satisfaisant. Une série à essayer, ne serait ce que pour les graphismes ou l’ambiance qui se dégage du manga, malgré un deuxième tome en deçà du premier.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,14.00

Les critiques des volumes de la série