Shaman King : Critiques

Asakura Yoh descend d’un lignée de shaman, des êtres pouvant communiquer avec des esprits et fantômes, ignorés du monde entier. En bon shaman qui se respecte il est à la recherche d’un fantôme, il rencontre alors Amidamaru, le fantôme d’un samouraï de 600 ans qui deviendra son esprit. Comme tout shaman il doit participer au shaman fight, un tournoi ayant lieu tous les 500 ans qui détermine le roi des shaman, le « shaman king », seul être qui puisse fusionner avec le « great spirit » et ainsi obtenir une puissance sans borne…

Voilà en gros le résumé de Shaman king, et comme le résumé le laisse transparaître, il s’agit d’un shonen tout ce qu’il y a de plus classique, après seulement quelques volumes d’introduction, on entre très vite dans un tournoi, on a droit a des entraînements tirés par les cheveux, une augmentation significative de la puissance des héros… du classique.
Cependant au début la sauce prend bien quand même, les personnages sans être révolutionnaire sont attachants, l’action est continue, bien amenée… oui mais voilà…

Les premiers volumes sont très classiques pour le genre : introduction des personnages et quelques courts chapitres avec des péripéties qui permettent de se familiariser avec l’univers.
Puis vient les qualifications pour le tournoi, où les shamans doivent passer des tests et s’affronter…Jusque là on a déjà vu ça 100 fois. Commence alors le « road trip » qui conduit les héros jusqu’au lieu sacré du tournoi où il traverse les Etats Unis… certains pensent que l’auteur a commencé à se perdre à partir d’ici, mais c’était pas trop mal amené, cela change un peu du début. Et soudain c’est le drame ; tout part en vrille : le tournoi ! Des équipes de shamans sont constituées, et les combats commencent… où est le problème ? Et bien c’est que l’auteur a voulu faire le malin en ne respectant pas les règles simples du « tournoi de shonen », qui pourtant à déjà fait ses preuves : n’importe qui s’affronte n’importe où, les personnages sans intérêt pullulent, les perdants sont toujours dans le tournoi, les persos meurent sans arrêt mais tout le monde s’en fout puisqu’il suffit de les ressusciter, l’enfer ne devient qu’une étape d’entraînement comme une autre, les héros prennent le café gentiment avec les salauds, les possibilités d’utilisation des esprits se multiplient à l’infini et deviennent n’importe quoi … vous voyez un peu le bordel… Et malgré une tentative dans les derniers volumes de revenir dans un cadre plus classique, l’auteur n’arrive plus à récupérer son scénario qui lui a totalement échappé…

C’est vraiment dommage, car ce manga n’est pas exempt de qualité, le graphisme bien que simple, est très accrocheur, certains personnages sont excellents (Ryu, Faust…), le système de combats par fantômes interposés est intéressant (inspiration reconnu par l’auteur de Jojo et ses Stands)… mais ça devient tellement brouillon!

Devant un tel plantage, les éditeurs Japonais ont gentiment demandé à Takei d’interrompre sa série, du coup la fin est précipitée et donc bâclée, ce qui est presque dommage puisque dans les 2 – 3 derniers volumes l’auteur semble se ressaisir, il revient à un déroulement plus classique, mais qui a déjà fait ses preuves dans d’autres titres… Tout cela va donc se conclure sans qu’on ne sache jamais où l’auteur voulait en venir (à supposer qu’il le sache lui même !)

Quel gâchis que cette série ! Au départ un shonen pas spécialement original mais tout de même très attirant pour finir sur un brouillon scénaristique catastrophique !