Rookies - Actualité manga

Rookies : Critiques

Rookies

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 26 Novembre 2013

Masanori Morita fait partie de ces auteurs qui semblent pouvoir transformer en or tout ce qu’ils touchent. Le tragique, le comique, les mangas de furyos, tout lui réussit.
Comme si son palmarès n’était déjà pas assez long, Morita s’attaque, avec Rookies, aux mangas sportifs, apportant par la même au genre sa patte si unique et singulière.
Novices Rookies narre en effet l’incroyable histoire de l’équipe de Base-Ball du lycée Futago, menée par le coach Kawato.
Pourtant, au début, rien ne laissait présager une telle aventure. Le club de Base-ball avait effectivement été dissous un an auparavant, impliqué dans une bagarre générale pendant un match officiel. Vu par tous comme des parasites, des voyous, les joueurs du club vont s’enfoncer dans la violence et l’indifférence. Mais c’était sans compter l’arrivée d’un jeune professeur, Koichi Kawato, dont le programme pédagogique se base sur l’optimisme, et donne la priorité absolue à l’épanouissement de ses élèves.
On pourrait croire, en lisant cela, à l’arrivée d’un GTO bis, mais ce serait une grave erreur de tenter une quelconque comparaison entre les deux œuvres. Si les deux séries parlent d’une remise dans le droit chemin de « voyous » par un professeur aux manières peu orthodoxes, dans Rookies la rédemption passe avant tout par le Base-Ball, qui présente l’avantage de mettre en avant l’importance du collectif et de la combativité.
D’ailleurs, parlons en du Base-Ball, car c’est, quoiqu’on en dise, le thème principal de la série. Et là encore, c’est une réussite totale de la part de Masanori Morita. Si au départ les néophytes seront un peu déroutés, les bases s’intériorisent très vite, ce qui permet de pleinement apprécier les matchs dès que les choses sérieuses débutent !
Une fois de plus, Morita se révèle être un virtuose pour ce qui est de la gestion du suspens et de l’incertitude … En effet, même si c’est clairement un shonen, l’auteur ne soigne pas ses protagonistes : la défaite fait bien partie de leur vocabulaire.
Mais Rookies, c’est aussi des personnages d’une justesse et d’une humanité déconcertante.
Koichi Kawato, pour commencer, est l’un des protagoniste les plus touchants qu’il m’ait été donné de voir. Cet homme, pourtant souvent montré du doigt, ne changera jamais sa philosophie de vie tellement exemplaire mais tellement rare à la fois. Pour ce dernier, un homme se définit par ses rêves et ses ambitions, et non par ce qu’il a pu faire par le passé, ni par son statut social ou je ne sais quel artifice derrière lesquels la société cherche à se camoufler. Rien qu’avec ce personnage, Morita donne à son œuvre une signification profonde et touchante.
Autre tour de force de la part de l’auteur : aucun personnage de l’équipe n’est oublié, et malgré les différences de talent certaines, tous ont leurs qualités, leurs faiblesses, leurs moments de gloire, leurs moments de doutes … Sur la dizaine (voire même quinzaine) de protagonistes principaux, tous possèdent des spécificités, des particularités qui les distinguent, et tous bénéficient, à un moment ou à un autre, d’un passage qui leur est consacré entièrement, permettant de pousser un peu plus loin leur crédibilité et leur humanité. Ainsi, on s’attache très vite à cette panoplie de personnalités, à tel point que l’on est bien incapable d’élire un personnage favori ! Sur ce point, Rookies est un shonen d’un réalisme vraiment jouissif.
Si vous n’êtes toujours pas convaincus, alors peut-être que la qualité graphique de l’œuvre pourra vous séduire. Dans ce domaine, l’unicité de l’auteur s’affirme une fois de plus. N’hésitant pas à exagérer les traits de ses personnages, notamment à travers des grimaces buccales ou sourcilières, Morita donne à tous ses protagonistes une signature particulière. Derrière les grimaces les attitudes sont naturelles et expressives, les personnages ne ressemblent jamais à des mannequins prenant la pose. Ainsi, tous sont reconnaissables au premier coup d’œil, ce qui fluidifie beaucoup la lecture, pour notre plus grand plaisir. Mais Morita est également un dessinateur qui brille par sa polyvalence : très bon pour illustrer les passages humoristiques, jouant sur l’expressivité de ses faciès, l’auteur sait tout aussi bien insuffler à ses dessins un dynamisme étonnant lorsque l’action est plus effrénée.
Beau, palpitant, attachant, touchant … Rookies est sans aucun doute un titre culte, qui mérite plus que quiconque sa place dans toutes bonnes mangathèques.
Il me tarde de lire « Beshari Kushari », du même auteur, terminé au Japon depuis peu.


crack


Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,17.00,16.00,16.00,16.00,17.00,18.00,17.00,17.00,17.00

Les critiques des volumes de la série