Réincarnations - Please save my earth - Actualité manga

Réincarnations - Please save my earth : Critiques

Boku no Chikyu o Mamotte

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 08 Octobre 2012

L’histoire commence par la découverte d’Alice, une jeune fille dont l’étrange don lui permet de communiquer avec toute existence végétale. Un jour, dans sa nouvelle école, elle découvre deux garçons de sa classe en train de parler étrangement, l’un faisant presque la cour à l’autre ! Pensant surprendre un tabou secret, Alice ne se doute pas un seul instant qu’elle vient de faire le premier pas vers sa propre aventure, qui va remuer son passé, son présent comme son futur ! En effet, les deux garçons lui racontent rêver de leurs viens antérieures, où l’un des deux serait une fille amoureuse de l’autre. D’où les mots doux ! Mais ceci n’explique pas pourquoi Alice se met subitement à faire un rêve en rapport avec cette même vie antérieure, où elle s’appellerait Mokuren ... C’est d’un coup toute sa vie qui va changer peu à peu, à cause d’un voisin un peu collant, de son rêve, qu’ils partagent avec encore bien d’autres adolescents ... Les habitants de la base lunaire se retrouveront-ils ?

Le début est un peu lent, on ne comprend pas trop ce qu’il nous arrive dans les premiers tomes, très peu explicatifs, puis on entre dans une longue phase d’explications, justement, délivrées au compte goutte. Heureusement, les flash back arrivent rapidement dans la narration et c’est là qu’on découvre la réelle force du manga. Non content de développer des capacités relationnelles et des incidences sur le quotidien des personnages principaux, il faut en plus que l’auteur inclue les émotions de leur « eux » passé, ceux dont ils sont la réincarnation. Est-ce que leurs sentiments sont dirigés par leurs souvenirs, leurs alter ego, ou bien sont-ils réellement à eux, et à eux seuls ? C’est là toute la question qui nous guide le long des vingt-et-un tomes, et qui nous pousse à vouloir en savoir toujours plus. Néanmoins, on se délecte également des passages explicatifs sur la vie d’un autre temps, d’un autre monde, d’un petit groupe de personnes observant la Terre. Les événements ne sont pas les mêmes selon qui les raconte ou s’en souvient, et il est alors passionnant de tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, ce qu’il s’est joué, et le plus marquant est le passage sur Mokuren. Elle nous dévoile alors ses sentiments, qu’on avait cru deviner de loin par le regard des autres mais, son histoire arrivant plus tard, on est totalement surpris de la force de caractère dont on ne connaissait pas l’existence et dont elle fait pourtant preuve. Un moment véritablement touchant qui s’étale sur plusieurs tomes, pour notre plus grand plaisir.

Les graphismes ne sont malheureusement pas la principale qualité du manga, avec des déséquilibres, des proportions parfois étranges ... et un trait assez maladroit, dans l’ensemble. En effet, même quand aucun défaut technique n’est présent, il reste cette platitude insufflée aux personnages, notamment Alice. Les visages, malgré les fréquents changements d’émotions, ne font pas passer ce qu’ils doivent ressentir. De même, on a l’impression que les protagonistes n’existent que sur le papier alors que dans une épopée pareille, ils se devraient de traverser les pages pour nous rejoindre. En bref, le trait de Saki Hiwatari n’est pour l’instant pas au point, et à vrai dire c’est bien dommage au vu du potentiel de l’histoire. C’est sans doute d’ailleurs l’une des raisons principales au manque de succès du manga, et à la méconnaisse du public quant à son existence. Pourtant, son trait s’améliore quelque peu par la suite. Jamais chef d’œuvre et toujours un peu difficile à lire au vu des dessins proposés, cela devient un peu moins gênant et en vingt et un tomes on mesure franchement l’évolution de la mangaka. L’édition pourtant n’aide pas vraiment : extrêmement sombres, les pages des vieux Tonkam s’effritent presque et jaunissent rapidement si bien que pour ceux qui lise la série actuellement, c’est presque sur du papier journal de mauvaise qualité qu’il faudra le faire ... Et avec une traduction peu compréhensible.

Il serait définitivement dommage de passer à côté de ce monument incontournable du shojo sous prétexte des dessins, toutefois il faut admettre qu’il est nécessité de s’accrocher, que ce soit à la mise en place du scénario ou à son dénouement. Par contre, les tomes intermédiaires explorant profondément le passé des protagonistes valent à eux seuls le coup. PSME, c’est à lire.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,15.00,15.00,15.00,14.00,16.00,14.00,13.00,14.00,17.00,16.00,15.00,16.00,17.00,18.00,17.00,17.00,16.00,16.00,14.00,14.00

Les critiques des volumes de la série