Psychometrer Eiji - Actualité manga

Psychometrer Eiji : Critiques

Saikometoraa Eiji

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 25 Octobre 2013

Éditée en France par les éditions Kana de 2001 à 2006, la série Psychometrer Eiji totalise 25 volumes dessinés par Masashi Asaki (dont c'est la seule œuvre parue dans nos contrées au moment où j'écris ces lignes) et scénarisés par Yuma Ando (Get Backers sous un autre pseudonyme).

Ce manga nous entraîne dans les aventures de deux personnages : Eiji Asuma et Ryoko Shima.
Eiji Asuma est un lycéen assez cancre et bagarreur qui a le don de psychométrie, ce qui lui permet de lire les souvenirs des personnes et des objets qu'il touche. Ryoko Shima est quant à elle inspectrice de police à Tokyo. Dans le cadre d'une affaire de meurtres en série qui va impliquer l'entourage d'Eiji, nos deux protagonistes vont se rencontrer et très rapidement, Shima, très perspicace, va deviner qu'Eiji possède le don de psychométrie et va lui proposer de l'aider à résoudre des enquêtes, marquant la naissance d'un duo de deux personnalités très différentes mais pourtant très complémentaires !

Très ancré dans un univers policier, Psychometrer Eiji se structure en une suite d'affaires entrecoupées d'intermèdes. Un affaire représente un arc scénaristique complet dans lequel nos héros vont devoir faire face à un meurtrier. Le récit va alors se construire en suivant leur enquête, progressant en même temps que les déductions et les indices trouvés par Eiji via sa pyschométrie, ou Shima via ses profiling. On soulignera que deux façons de procéder s'offrent à nous. Avec Eiji, on nage en plein surnaturel tandis que Shima, forte de son expérience d'inspectrice, utilise des moyens plus scientifiques et une approche plus pragmatique pour progresser dans l'enquête, mais sans jamais écarter les psychométries d'Eiji. Car à l'inverse de ses collègues, Ryoko Shima croit au don d'Eiji et reste très ouverte aux phénomènes qui échappent à la science ou à la logique.
L'identité du meurtrier ne sera révélée qu'à la toute fin de l'arc, et ce qui est sympa c'est que les différents indices recueillis par nos héros permettront également au lecteur d'échafauder des théories sur l'identité du coupable. De façon générale, il ne sera pas bien compliqué de trouver le tueur, même si quelques bonnes surprises nous prendront au dépourvu !

Au début de la série, les enquêtes mettront en scène des criminels qui auront presque tous un même point commun : la folie. En effet, chaque meurtrier est représenté comme un désaxé, un sadique qui se plat à chasser et éliminer sa victime. Le style graphique de Masashi Asaki va d'ailleurs dans ce sens. Même s'il dissimule toujours le visage du meurtrier par une espèce de voile noir afin qu'on ne sache pas son identité, le dessinateur utilise plusieurs petits procédés pour accentuer l'aspect effrayant et dangereux du criminel : yeux exorbités, énorme langue, sueur... l'auteur ne lésine sur rien pour nous faire peur !
De plus, sachez que lecteur sera bien souvent le témoin des crimes, et devra donc s'attendre à plusieurs scènes assez violentes ! Et de façon plus générale, on apprendra rapidement que si les protagonistes se sortent toujours de situations très périlleuses, il n'en va pas de même pour les personnages secondaires... De la même manière, à plusieurs reprises nos auteurs ne lésineront pas sur divers effets gores et sanguinolents afin de provoquer chez nous des sueurs froides... Vous l'aurez compris, ce manga s'adresse avant à un public adolescent, mais des adolescents avertis car la violence est très présente dans Psychometrer Eiji, que je déconseillerai aux lecteurs de moins de 12 ans.

Par la suite, petit à petit, la série va abandonner le schéma introduit dans les premiers opus que je viens de vous décrire pour évoluer vers quelque chose de beaucoup mieux. Ce changement va passer par trois points.
Tout d'abord, l'évolution du profil des tueurs. On a vu qu'au début les criminels traqués par nos héros étaient avant tout des êtres dérangés, mais ça ne sera plus le cas par la suite. En effet, Ryoko et Eiji vont devoir lutter contre des policiers corrompus, des tueurs professionnels, des personnes avides de vengeance... qui s'éloignent grandement de ce qu'on peut voir au début du manga. Ce changement sera salvateur car il va donner un souffle de renouveau sur le titre qui était déjà très intéressant.
Ensuite, s'il était occulté dans les premiers tomes, le passé d'Eiji et Shima va être révélé au fur et à mesure des tomes pour finalement prendre très importante dans les derniers opus, tant et si bien qu'il sera au cœur des derniers évènements de la série.
Enfin, on peut également souligner l'importance de plus en plus prégnante des personnages secondaires. Si l'on regrette l'effacement progressif de Yusuke, on sera ravis du rôle de plus en plus important que prendront Toru, Fukushima, Akira et quelques autres personnages...

Enfin, on ne peut pas parler de Psychometrer Eiji sans évoquer les intermèdes. Chapitres à part dans le manga, ils permettent d'étoffer le background de certains personnages (principaux et secondaires) mais ont pour objectif principal de nous faire rire. En effet, la plupart des intermèdes proposeront des histoires humoristiques en mettant nos héros dans des situations inédites et cocasses. A partir du tome 10, les intermèdes vont prendre une nouvelle dimension avec l'arrivée de Fukushima, un pervers de 19 ans dont le loisir est de se cosplayer en policier. S'il se déguisait au début en policier homme, Fukushima va par la suite opter pour un uniforme féminin et aidera à plusieurs reprises Shima dans des enquêtes explosives mais complètement tirées par les cheveux... Ca tournera souvent au grand n'importe quoi, mais du grand n'importe quoi "savoureux".

En conclusion, Psychometrer Eiji est un très bonne série qui ravira aussi bien les amateurs d'enquêtes policières que les aficionados de récits nerveux. Les partisans de l'humour seront quant à eux plus séduits par les intermèdes très bien construits et définitivement hilarants.
A noter que le titre se termine sur une fin assez ouverte en vue d'une seconde saison qui paraîtra quelques années plus tard au Japon mais qui reste inédite en France. Néanmoins, que cette information de nous vous empêche de vous procurer la série, qui se suffit à elle-même.


 


shinob


Note de la rédaction
Note des lecteurs
16.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,15.00,15.00,15.00,15.00,15.00,16.00,16.00,14.00,16.00,16.00,15.00,17.00,17.00,15.00,12.00,15.00,17.00,14.00,14.00,17.00,13.00,12.00,17.00,16.00

Les critiques des volumes de la série