Main droite de lucifer (la) - Actualité manga

Main droite de lucifer (la) : Critiques

Lucifer no Migite

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 03 Juillet 2014

Déjà connu en France pour sa précédente série longue, Saru Lock, édité chez Pika, titre quelque peu passé inaperçue, et plus récemment pour son adaptation de Resident Evil qui a du mal à percer et à trouver son public, Naoki Serisawa nous revient avec une série percutante, allant chercher ses inspirations dans de multiples sources.

De son côté Ki-oon continue de prendre des risques, notamment avec cet auteur boudé du public français, mais également avec des séries toujours plus diversifiées, sortant du cadre classique.

Le titre nous propose de suivre les aventures ou plutôt les mésaventures d'un médecin ayant perdu goût à la vie et toute confiance en autrui. Autrefois médecin de guerre, ce dernier vouant sa vie à sauver celles des autres, Yu Katsumi, refusant d’abandonner les blessés aux soldats a été contraint de tuer lors d'une échauffourée en Afrique. Ne pouvant passer au-dessus de ce crime, il se fait tatouer un ange déchu sur l'avant-bras, comme pour expier sa faute. Et quand on connaît la symbolique des tatouages au Japon, qui est très différente de la nôtre, on comprend tout le poids que va porter notre héros.
Brisé, il erre dans les rues du Japon, son pays natal, totalement désœuvré, ivre et mêlé à de sales histoires avec des petites frappes. Cet ancien médecin ne s’accorde plus le droit de soigner les gens, il ne s’accorde plus sa propre confiance, il ne le mérite pas pense-t-il…jusqu’à ce qu’il assiste à un accident et qu’il se sente obligé de venir en aide à l’homme allongé part terre. Puis ce sera lui qui s’effondrera, blessé par un coup de couteau. Il se réveillera alors dans une clinique clandestine qui soigne les pauvres et les criminels, une clinique qui manque cruellement de main-d’œuvre… Yu va se retrouver malgré lui embarqué dans les magouilles de cette clinique, et qu’il le veuille ou non, il retrouvera peu à peu ses sensations de médecin…
On va alors le suivre au gré des histoires toutes plus ou moins sordides, où il va réapprendre à aimer son métier, ou il redécouvrira l'importance de sauver des vies, et à défaut de décor de guérilla, tout va se dérouler en milieu urbain, au centre des guerres yakuzas.

La violence de ce titre est souvent assez crue, il s'en dégage un sentiment d'injustice assez profond, et c'est justement contre cette injustice que Yu va vouloir lutter. Dés l'ouverture du titre, on prend en pleine face la violence de la guerre, qui n’est jamais propre et toujours cruelle. Et par la suite si le décor change, le titre va rester sombre.
Cette médecine clandestine va nous entraîner dans des histoires malsaines de trafics d'organes, de paris sur la vie des gens.

La symbolique du tatouage perdra très vite de sa force, si ce dernier, l'ange déchu Lucifer renvoie tout à fait à sa situation actuelle, après avoir été un héros qui soignait des blessés de guerre, il se retrouve dans une clinique miteuse à soigner des Yakuzas, lui aussi est déchu, mais pour autant il reste ce qu’il a été, le contexte a changé, ses méthodes également, mais il demeure ce qui est profondément ancré en lui.
Une trop grande importance semble être donnée à ce tatouage. Si le parallèle reste intéressant, dans la première partie de la série Yu n’arrête pas d’exhiber son tatouage prétendant ne plus être digne d’exercer, alors que par la suite il est à peine évoqué.

La force de ce titre est de se situer entre deux mondes, deux univers qui a priori ne sont pas liés. Cela aurait pu être un titre médical, mais malgré le réalisme des scènes concernées et les recherches que l'auteur a visiblement faites pour apparaître crédible sur le sujet, le titre est bien plus que ça. De même cela aurait pu être un titre se déroulant dans le monde sombre des yakusas où chaque histoire nous renvoie à eux, mais là encore cela va plus loin.
Malgré certaines situations un peu excessives, le titre se veut réaliste, la chute sociale que vit Yu pourrait arriver à n'importe qui.

La manière dont le titre se découpe en histoires courtes nous plongeant dans le milieu de la nuit et des yakuzas nous rappelle forcément City Hunter.
Malgré un titre court, l'auteur arrive à développer des personnages intéressants et attachants et à créer de véritables enjeux.

Au passage on note un point de vue de l’auteur sur le Japon actuel, avec un écart des richesses et un appauvrissement du pays, c’est léger, mais on sent tout de même une volonté de faire passer un message.

Graphiquement, on retrouve la patte de l'auteur avec son trait fin et soigné, détaillé et frappant !

Une série très agréable, qui sans révolutionner le genre vous fera passer de bons moments de lecture !


Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
14/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,16.00,16.00,14.00,15.00,16.00

Les critiques des volumes de la série