Magie d'Opale (la) - Actualité manga

Magie d'Opale (la) : Critiques

Jyuni Hisoku no Palette

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 25 Août 2015

Opale est une île, quelque part sur terre, où vivent des oiseaux très rares qui font la renommée de la région : en effet, ceux-ci possèdent de si belles couleurs qu’ils ont inspirés un bien étrange métier, celui de colormanciens. Un colormancien est une sorte de magicien qui peut prélever la couleur d’un objet, la contrôler et la restituer à sa guise. Associés aux magnifiques plumages qu’on trouve sur l’île, ces renommés colormancienx sont si rares que tous les enfants rêvent de sortir de l’école la plus prestigieuse de l’île. Cello est apprentie, mais malheureusement pour elle, elle est la pire élève de l’académie ! Car si elle s’entend à merveille avec son oiseau Yoyo, elle est bien incapable d’être précise et de colorer ce qu’elle veut ! A deux doigts du redoublement, la jeune fille souhaite de tout cœur réussir, mais voilà que Yoyo est enlevé ! Sans son compagnon, plus de magie, et Cello va tout faire pour retrouver le ravisseur. Heureusement pour elle, Cello n’est pas seule dans sa quête puisqu’elle se fait aider par Guel, l’infirmier de l’école qui la connait bien pour réparer ses « accidents ». Voilà, la magie d’Opale c’est un peu l’histoire d’un petit sorcier que l’on connaît bien : si l’ambiance y est plus colorée, fruitée et vivant, le principe est le même. Car Cello n’est pas si nulle qu’il n’y parait, et possède même un étrange pouvoir, assez surprenant mais pas forcément utile … Cela n’empêchera d’ailleurs pas son redoublement d’arriver à grand pas !

On voit à quel point les couleurs peuvent rendre les gens heureux, et pas seulement faire du mal ou susciter la convoitise : on comprend mieux leur fondement, et la raison d’être des colormanciens. Bref, un univers totalement dédié à la magie, au rêve et à l’évasion. Colorée, sucrée même si pas franchement authentique, la narration est amusante à suivre et surtout, l’amour ne s’invite pas trop dans la danse, ce qui est une indéniable qualité de la série. En bref, les apparitions de Guel sont un peu trop forcées pour paraître naturelles, et qui la plupart du temps le laisse présager jaloux ou loufoque. L’humour délicat de la mangaka, la douceur qui s’échappe de l’ensemble … Un tout plutôt équilibré, qui n’arrive cependant pas à se hisser assez haut pour séduire un vaste public. Trop de magie, trop de gamineries ou autre chose ? C’est difficile à dire. Et les dessins très chargés et florissants, les paroles dans tous les sens n’aident pas à la détente et à l’apaisement que devrait nous procurer ce récit. C’est peut être le trop grand lot d’informations, de détails ainsi qu’un humour trop appuyé parfois, qui déçoit légèrement. Mais le tout reste un petit shojo sympathique, bien loin de ce dont on a l’habitude. Singulier, dirons-nous.

Les graphismes sont à l’image du récit : tantôt très aériens et ancrés dans un autre monde, ils peuvent également être très terre à terre dans certaines planches humoristiques très bien amenées. Toujours est-il que le trait de Nari Kusakawa est assez spécial, les personnages ne sont pas toujours esthétiques et il faudra prendre un peu de temps pour s’habituer. Le tout est fin, anguleux, parfois maladroit … Mais nous change du style shojo dans toute sa splendeur. Ce qui est recherché dans les grands yeux au milieu du visage, ce n’est pas l’effet enfantin ou kawai, mais la candeur, la jeunesse et l’expressivité. De plus, la mise en page est à la fois consistance et pas trop chargée, de manière à ce que le lecteur profite bien de chaque page, à son rythme. La magie d’Opale, c’est vraiment un titre qu’il convient de lire sans se presser, voire en plusieurs fois : le mélange de magie, d’humour et d’amour est bien dosé, mais pour en savourer l’esprit cotonneux, il faut que le lecteur prenne son temps. Loin des idées que l’on pouvait se faire d’une alliance entre le style magical girl et comédie romantique scolaire, le manga surprend quelque peu. Enfin, le travail de Delcourt est parfaitement satisfaisant : la traduction est fluide, et l’on retrouve la qualité de l’édition, que ce soit dans le choix de titre atypique ou dans le soin accordé à l’ensemble.
 
NiDNiM

Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,15.00,14.00,13.00,14.00,15.00

Les critiques des volumes de la série