Lone Wolf & Cub : Critiques

Lone Wolf est une série qui arrive en France précédée d’une réputation à toute épreuve : série culte au Japon, ayant également connue le succès au Etats Unis, ayant connue des adaptations cinématographiques de qualité disponible en VF, ce titre était donc attendu par un grand nombre…et cela se comprend !

Issu de l’union de deux auteurs de talent, qui ensemble vont nous offrir le récit d’une vengeance sanglante dans le Japon du 17e siècle, Lone Wolf va s’étendre sur pas moins de 28 volumes !
L’exécuteur du shogun, le samouraï Ogami Itto est victime de la jalousie du célèbre clan Yagyu, qui va le piéger afin de le discréditer aux yeux de son seigneur, entraînant ainsi la mort de sa femme… Avec son fils, encore bébé comme seul compagnon, Itto va alors connaître la misère et le vagabondage avec une idée en tête : la vengeance ! C’est dans ce climat violent que le jeune Daigoro va évoluer et apprendre le sens de la vie et de la mort !

Véritable chef d’œuvre à bien des égards, on se laisse porter durant les 28 tomes de la série sans jamais se lasser, les auteurs renouvelant sans cesse l’intrigue. On pourrait craindre une certaine redondance et pourtant il n’en est rien, s’ils n’apportent pas tous leurs lots de nouveautés ou de rebondissements, les tomes apportent une poésie et une beauté sans égale…une beauté qui ressort de ce climat violent et sanglant !

Il ne faudra pas attendre longtemps pour plonger dans ce climat, d’emblée on découvre la violence du récit ! Histoire violente mais ancrée dans la réalité, dans l’Histoire du Japon, faisant intervenir des personnages ayant existés. Tout le long de la série nous apprendrons de très nombreuses choses sur le fonctionnement du pays à cette époque, les traditions, les codes d’honneurs…un véritable didacticiel, voir un cours d’histoire…mais en plus passionnant !

Le graphisme est particulier et pourrait ne pas plaire aux lecteurs habitués à des standards bien plus classique ; il est un paradoxe à lui tout seul, à la fois vide et chargé ! Vide de décor le plus souvent, l’auteur sait pour autant nous bluffer avec des pages splendides, mais les phases d’action, où priment les personnages sont épurées des décors, mais restent chargées malgré tout par des traits insufflant une dynamique sans pareil!
Le titre bénéficie d’un découpage très cinématographique, rendant l’action encore plus prenante et dynamique, a tel point que les films adaptés du titre reprennent certaines scènes au plan prés ! A ce niveau l’auteur maîtrise son titre à la perfection, et sait donner une intensité particulière à ses scènes !
Ici un coup de sabre tue un homme et ne se contente pas de le blesser ! Les affrontements sont donc en tout point réaliste et ceux ci ne s’éternisent pas, cela peut aller très vite, et malgré cela, l’auteur grâce à son découpage, ses plans sur les parties des corps prés à en découdre, sur les regards, apportent une pression d’avant combat, pour que celle ci soit relâchée en une fois ! Du grand art, cela n’est pas sans rappeler les magnifiques duels mis en scène par Sergio Leone dans ses westerns…forcément cela ne peut que plaire !

Dans la première partie, la plus longue on suit l’assassin et son fils de missions en missions, toutes violentes et cruelles, mais possédant une morale et une leçon à retenir, et régulièrement on revient sur les Yagyu, le crime qui a occasionné cela, leurs réactions face à la vengeance d’Itto…
Toute la série sera rude et tragique, les personnages ne se faisant aucune illusion sur la nature humaine. Les pas de Itto seront dictés par la droiture et l’honneur, et tout en se montrant d’une grande sagesse, son comportement vis à vis de son fils, bien que visant à l’endurcir, sera parfois bien cruel pour un si jeune enfant…
C’est aussi cette relation qui fera la force du titre : le père forge le caractère de son fils, quitte à se montrer terriblement dur par moment, mais il sait aussi être un père aimant. Les réactions de Daigoro, tantôt naïves, tantôt troublantes pour un enfant de son âge sont une source inépuisables de moments clés du titre.

L’édition de Panini met le titre en valeur en proposant un bref historique des auteurs, un lexique et un rapide retour sur le contexte et la situation à l’époque du récit.
En bref, il est de votre devoir de vous procurez ce titre !

erkael