King's Game - Actualité manga

King's Game : Critiques

Osama Game

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 14 Janvier 2016

Thriller psychologique haletant, King’s game vient combler un vide laissé dans le catalogue de Ki-oon après l’arrêt de titres tel que Judge, Doubt, Conductor… Un vide qu’il va combler sans le moindre problème et bien plus encore…

King’s game, série courte en cinq volumes, adaptation d’un roman Japonais, a remporté un grand succès au Japon à tel point qu’une adaptation en film est prévue. D’ailleurs le fait que la série soit courte vu le thème et le scénario est plutôt un bon point, cela évitera de tourner en rond et sans doute bien des passages inutiles !

Nobuaki Kanazawa est un élève de seconde comme les autres, il va en cours, a des camarades, craque pour une amie sans oser lui avouer…bref, rien qui le distingue de la plupart des autres lycéens. Une nuit, après un cauchemar bien étrange (prophétique ?), il reçoit un message signé par « le roi »… Ce message ressemblant à un défi demande à deux élèves de sa classe de s’embrasser. En arrivant en cours le matin, il voit les deux élèves en question entourés par toute la classe, et sous la pression ils s’exécutent. Le lendemain, un autre défi est lancé, un peu moins agréable…cela ressemble à des blagues potaches jusqu’à ce que deux élèves qui n’ont pas relevés leur défi soient retrouvés pendus comme annoncé dans la message en cas d’échec. A partir de là tout les élèves s’affolent et ne prennent plus ça à la rigolade…et les morts s’enchaînent ! Un terrible jeu macabre commence alors, les élèves vont tenter de trouver l’identité du roi avant que tous ne périssent.

Avec un pitch pareil on devine le potentiel de la série et on est en droit de s’attendre à un titre bien malsain et dérangeant…Et c’est ce que nous aurons !

On rentre très vite dans le vif du sujet dans ce titre où le premier défi apparaît dés les cinq premières pages, cela sert d’entrée en matière avant même que les personnages ne soient présentés. Ils le seront au fur et à mesure de l’avancement du titre. C’est un parti pris original qui a le mérite de proposer une approche et une narration différente. Mais cela va peut être trop vite justement, on aurait aimé en savoir un peu plus sur le personnage principal, afin de lui donner plus de consistance, plus d’épaisseur, et de toute la série il ne restera qu’un garçon fort aimable prêt à se sacrifier pour ses camarades mais on en saura relativement peu sur lui. L’intérêt ici n’est pas tant dans les personnages mais dans l’ambiance et la pression qu’exerce le jeu sur eux. On s’attardera surtout sur les relations qu’ils peuvent entretenir, ce qui expliquera une entraide ou au contraire des antagonismes provoquant des réactions d’abandons ou de vengeance.
En effet l’intérêt du titre ne réside sans doute pas dans les personnages, lycéens tout ce qu’il y a de plus banales. Il est dans le suspens et dans le déroulement de ce jeu macabre. Plusieurs titres viennent en tête quand on lit « King’s game »…on pense notamment en vrac à Death note pour l’aspect prophétique des morts, de même que Mirai Nikki avec l’utilisation des téléphone avec en plus le jeu de survie qu’on retrouve dans Battle Royale où la aussi cela se joue entre camarades de classe, on pense également à Judge chez le même éditeur pour le tueur omniscient (infiltré au milieu des victimes ?) ou encore à Enigma pour son tueur utilisant des énigmes et jouant avec la vie des joueurs… Bref les références sont multiples, plutôt bonnes même, mais très rapidement King’s game s’en émancipera et trouvera sa propre voie.

Au début du titre on a clairement l’impression d’être devant un manga destiné aux ados avec des défis puériles et sans grand intérêt, on se pose alors la question du public visé. Mais tout ceci n’est qu’une mise en bouche pour ce qui nous attend par la suite, à savoir des morts violentes, une pression constante, une ambiance pesante et beaucoup de sacrifices.
Un tel enjeu réveille des conflits chez les personnages qui ne savent plus à qui faire confiance, ils en viennent à souhaiter la mort des autres pour se sauver eux mêmes… C’est cette approche psychologique qui contribue à rendre King’s game passionnant !

Il y a cependant un aspect un peu lourd dans le titre, un point noir qu’on retrouve dans la plupart des titrés précités servant de références : la multiplication des dialogues lourds et inutiles. Ca parle énormément, toute action est expliquée, justifiée, et cela vient ajouter de la lourdeur au titre qui se porterait bien mieux sans ça.
Un autre défaut majeur du titre au niveau de la cohérence, c’est qu’il se passe dans un monde « ouvert », c’est à dire que les parents constatent la mort de leurs enfants, les journalistes évoquent les faits, la police intervient…tout cela paraît normal et aurait pu avoir beaucoup plus d’impact si cela avait crédible : après tant de morts, les autorités n’interviennent plus, personne n’est protégé par la police, personne n’est interrogé, personne n’est interpellé…l’avantage d’un titre comme Battle Royale c’est qu’il élimine par son principe, cet aspect problématique de crédibilité.

Malgré ses quelques défauts, la série nous happe littéralement pour ne plus nous lâcher. On élabore des théories, on se lance dans des suppositions, jusqu’à la révélation finale qui vient tout chambouler et remet tout en cause !
La fin n’en est pas réellement une, mais ce n’est pas très important puisque la série ne se termine pas réellement : une deuxième saison fait directement suite à la première, mais ça c’est une autre histoire.

Le dessin est assez sobre, sans originalité lui non plus mais il est clair et lisible. Il a un aspect très shonen, qui contraste assez avec les couvertures très adultes, très sombres. Ce qui pourrait poser problème c’est qu’on a parfois du mal à distinguer un personnage d’un autre, ce qui est ennuyeux dans ce genre de titre, mais à court terme puisqu’ils possèdent tous un taux de mortalité très élevé et sont rapidement beaucoup moins nombreux !

Une série prenante de bout en bout dont l’intérêt ne cessera d’augmenter jusqu’à un climax final haletant !
Un titre à ne pas rater.


Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
15.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,15.00,17.00,16.00,14.00

Les critiques des volumes de la série