Hakoniwa angel : Critiques

Hakoniwa Angel nous propose de suivre les tribulations d'Amano Uri, une lycéenne qui a quitté son établissement scolaire pour aller dans celui d'un mannequin professionnel qu'elle adule : Maria Momo, un splendide éphèbe aux cheveux roses et qui a le vent en poupe au Japon. Très rapidement, notre héroïne aura l'occasion de rencontrer Momo, et elle va se rendre compte que le jeune homme est en fait très loin de l'image qu'il renvoie sur les posters de sa chambre... C'est en effet un garçon très excentrique, passionné par la nourriture et n'hésitant pas à faire des actions un peu farfelues...
Malgré cette découverte, Uri ne va pas se décourager et ses sentiments vont même s'accroître au fur et à mesure des rencontres avec Momo, qui s'attache à elle malgré ses ambitions professionnelles et son envie de partir aux USA. Néanmoins, les choses vont se compliquer avec l'arrivée d'Asuka Kamikido, le meilleur ami de Momo, qui est aussi président du conseil des élèves. Ce dernier, malgré ses airs un peu bourrus, va très rapidement tomber sous le charme d'Uri, devenant par la même occasion le rival en amour de Momo !

C'est ainsi qu'un triangle amoureux va se former et servir de base à cette série, dans la plus pure tradition du shojo. L'histoire prenant place dans un lycée, les personnages seront assez immatures et plutôt portés par leur passion que par leur raison. En tant qu’héroïne, Uri va être plus mise en avant que les autres et c'est sous son point de vue que nous sera contée cette histoire. Très rapidement, Uri se montrera très attachante. Son caractère bienveillant, ses sentiments sincères et son empathie naturelle pour son entourage faisant d'elle une très bonne héroïne de shojo.
A ses côtés, Momo et Asuka s'opposent autant qu'ils se complètent, mais au fil des tomes c'est Asuka, doté d'un caractère moins lisse que son ami, qui va tirer son épingle du jeu. Momo, quant à lui, est un peu décevant sur la longueur. En effet l'auteure nous le présente comme un grand excentrique dans les premiers chapitres, mais petit à petit cet aspect de la personnalité de Momo va s'estomper pour carrément disparaître dans le dernier tome. Une vraie déception à laquelle on peut ajouter deux autres choses.

Tout d'abord, les personnages secondaires qui n'ont aucune saveur car trop "écrasés" par le trio formé par Uri, Momo et Asuka. Ces derniers étant les protagonistes d'Hakoniwa Angel, on peut tout à fait comprendre cet état de fait. Ce qu'on comprend moins, c'est qu'à plusieurs moments Aya Oda met en avant certains de ces personnages secondaires comme si ils avaient une certaine importance dans la série (par exemple, le départ d'Iijima Shio est assez longuement abordé) alors que nous, lecteurs, ne les voyons presque pas. Et lorsque nous les voyons, ce n'est que de façon superficielle car les personnages secondaires sont plus des "seconds couteaux" qu'autre chose, et ne jouent aucun rôle important dans la série. En bref, Aya Oda exploite assez mal ses personnages secondaires dans Hakoniwa Angel...

Enfin, on peut aussi s'interroger sur le lycée Aoshiba, qui sert de décor à la série. Dès les premières pages, on nous prévient que ce lycée va fermer ses portes de telle sorte qu'on finit par penser que cette fermeture va avoir son importance par la suite. Pourtant, il n'en est rien. On a vraiment le sentiment que l'auteure a abandonné cette piste au cours de la série, et on ne saura jamais pourquoi. Dommage, car on imagine que cet évènement aurait pu être un excellent moyen pour souder certains personnages, créer une certaine tension...

Néanmoins, malgré ces quelques défauts gênants, Hakoniwa Angel est une série dotée de plusieurs qualités qui font d'elle un bon divertissement.
En plus du caractère très séduisant d'Uri que nous avons évoqué précédemment, on peut également dire que ce shojo ne se perd pas dans d'interminables dialogues lourds et indigestes. Si l’héroïne hésite un peu (sentimentalement parlant), elle ne change pas d'avis à chaque chapitre comme on peut le voir dans d'autres mangas du même genre. La brièveté d'Hakoniwa Angel impose à Aya Oda d'aller droit au but, et sur ce point notre auteure s'en sort très bien en nous proposant un récit bien ficelé et sans longueur.
Le style graphique de la mangaka est également agréable. Les planches ne sont pas chargées et les personnages, avec leur traits fins et anguleux, sont très beaux ! par contre, on reprochera à Aya Oda une certaine similitude entre les traits des personnages masculins, qui se ressemblent tous et qu'on peine parfois à distinguer.

L'édition de Soleil Manga est correcte, même si l'on peut reprocher la présence de quelques coquilles tellement grosses qu'on se demande si l'éditeur a embauché un correcteur...

En définitive, malgré un certain manque d'originalité Hakoniwa Angel est un récit plutôt sympathique. La série est loin d'atteindre les sommets du shojo et ne restera pas dans les annales, mais arrive sans mal à nous distraire... et c'est bien le principal, non ?

shinob