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Death Note : Critiques

Death note

Critique de la série manga

Publiée le Samedi, 12 Septembre 2015

Light Yagami est un lycéen surdoué. Sa vie change le jour où il ramasse un mystérieux cahier intitulé « Death Note ». Le mode d’emploi indique que « la personne dont le nom est inscrit dans le carnet meurt ». Light découvre que son pouvoir est bien réel. L’ancien propriétaire du Death Note, un dieu de la mort nommé Ryuk, apparaît devant Light, lui expliquant que seul lui peut le voir et qu'ils sont désormais liés. Les règles du Death Note sont nombreuses et précises (l’utilisateur peut seulement tuer une personne dont il connaît le visage, préciser la cause ou non, celle par défaut étant la crise cardiaque etc...). Light décide d’utiliser le Death Note pour annihiler les criminels et construire un monde parfait dont il sera le Dieu. Les nombreuses morts inexpliquées des délinquants à travers le monde attirent l’attention d’Interpol et du mystérieux L, un détective excentrique capable de résoudre n’importe quelle affaire, et dont l'identité demeure cachée. L décide d’enquêter pour capturer Kira (dérivé de la prononciation japonaise de « killer »), surnom donné au tueur salvateur. Light se dote d'une double identité : il approche L pour collaborer avec lui afin de trouver Kira, sans que L sache que son collègue ait en fait le tueur. Entre Light et L s’engage un combat psychologique, une quête des identités et des mensonges.

Bien que les auteurs aient spécifié ne pas avoir oeuvré en ce sens (voir le volume bonus 13), Death Note évoque des thèmes politiques et philosophiques. Le manga s'émancipe de la catégorie shonen. Les thèmes de la peine de mort et de la justice sont abordés avec les meurtres de Light, auto-proclamé juge suprême, mais aussi à travers les attitudes des enquêteurs bafouant les libertés pour parvenir à identifier Kira. Chacun lutte pour sa conception de la justice en agissant à l'opposé de l'idéal défendu, ce qui amène une réflexion profonde sur le manichéisme de la conception Bien/Mal et juste/injuste. La fin justifie t-elle les moyens ? Quel rôle doivent jouer les médias, publiant les affaires criminelles et pouvant influer sur le comportement de Kira ou se rangeant à ses côtés ? Quelle crédibilité pour un homme rempli de paradoxes ? Autant de questions traitées dans Death Note, en faisant toute la richesse.

Pourtant, si le scénario mature et la narration passionnante, au suspense maîtrisé et aux brainfights habiles, surprennent à coup sûr le lecteur lors des premiers tomes, la série multiplie les incohérences et les errements scénaristiques, ralentissant le rythme et altérant l'ambiance.

Ainsi, si les 7 premiers volumes sont assez excellents, il faut souligner que le second arc (tomes 7 à 12), avec lequel on fait un bond de 5 ans dans le futur, n'est clairement pas aussi bon ! Si on apprécie le fait que le manga ne soit guère prévisible grâce à cette évolution, on aurait aussi aimé que les auteurs maintiennent la qualité, ce qui n'est pas le cas. Dans la seconde partie du manga, les auteurs renouvellent les personnages et le manga « s'internationalise » (voyage aux Etats-Unis, entrée en scène du FBI, mafias...). Pourtant, les défauts s'accumulent : manque total de profondeur des personnages féminins (complètement obsolètes et insupportables par leur niaiserie et leur réflexion au rabais), personnage principal énervant car sombrant dans la folie et la mégalomanie, excentricités démesurées des nouveaux personnages les rendant lourdingues, facilités scénaristiques (cette fameuse fin avec le remplacement des Death Note en a dérouté plus d'un), brainfights pas aussi bien ficelés, baisses de rythmes, pertinence faible du comportement de certains personnages, explications rares sur le monde des Dieux de la mort... Doit-on en conclure que ce second arc n'était vraiment pas nécessaire ? Pas forcément... Terminer la série au volume 7 aurait conduit à une fin abrupte et on aurait pas pu profiter de l'internationalisation du manga lui apportant de la crédibilité (on imagine pas la thématique de Death Note faire l'objet d'une illustration spécialement nippone, puisque Light s'en prend aussi aux criminels étrangers). Il faut donc en conclure que la seconde partie est tout simplement... ratée mais indispensable.

Passée la déception de lire une seconde partie clairement pas à la hauteur de la première, de déplorer maintes incohérences et de regretter une psychologie des personnages sous-exploitée, Death Note offre à ses débuts un divertissement excellent et un agréable moment de lecture par la suite.

Se laisser happer par le suspense et la complexité des duels psychologiques entre les personnages est donc plus que conseillé !


Rogue


Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

18.00,18.00,18.00,15.00,12.00,15.00,18.00,15.00,10.00,17.00,13.00,18.00,17.00,15.00

Les critiques des volumes de la série