Bloody Cross : Critiques

Apparue chez nous en mai 2012, la série Bloody Cross s'est terminée après près de quatre ans de publication, quatre années au cours desquelles nous avons partagé le destin de personnages complexes, et maintenant que nous avons fait nos adieux à cette série, l'heure du bilan s'impose !


Axant son catalogue sur le shonen et le seinen, l’éditeur nous a également habitué à nous proposer des shonens sortant des sentiers battus, ayant un arrière-goût de shojos avec des personnages qui ne respirent pas forcément la masculinité, un peu à l'image du grand classique Pandora Hearts ou encore d'un titre tel que Undertaker Riddle. Et bien Bloody cross est dans cette veine et saura séduire tous les publics.
Se terminant en seulement douze tomes, la série se lit assez vite et saura nous passionner du début à la fin !


Tsukimiya est une sang mêlée ange/vampire et une malédiction pèse sur elle, en effet elle doit s’abreuver de sang de démon pour survivre à moins de trouver un grimoire divin pouvant lever cette malédiction. Elle rencontre Hinata, un hybride comme elle, qui l’aide, mais pour lever sa propre malédiction ! Ils vont devoir faire alliance pour mieux se trahir ensuite !
Mais rapidement tous deux vont se retrouver embarqués dans un conflit céleste d'une envergure incroyable : la lutte opposant les deux aspirants destinés à remplacer Dieu. Chacun des aspirants a autour de lui de nombreux personnages puissants et les deux camps vont se livrer une lutte sans pitié pour récupérer des artefacts leur permettant d'augmenter leurs pouvoirs, mais aussi et surtout de remporter cette croisade.
Nos deux héros, Tsukimiya et Hinata vont alors user tous leurs talents pour s'allier tantôt à un aspirant tantôt à l'autre. Ils seront tantôt alliés, tantôt ennemis…


Ainsi le pitch de départ, qui nous est notamment proposé sur la quatrième de couverture du premier tome par l'éditeur va très rapidement évoluer. Cette introduction ne sera là que pour les premiers chapitres, ensuite nous passerons très vite à autre chose. L'histoire des vampires devant lutter pour s'abreuver de sang de démons n’aura servi que de prétexte pour lancer une plus grande quête : celles des artefacts divins qui permettront de désigner le successeur de Dieu…rien que ça ! D'ailleurs assez rapidement on n'entendra plus parler de vampires, ces derniers laissant la place aux anges et aux démons. Une légère maladresse d'un jeune auteur qui a quelque peu changé son fusil d'épaule en court de route...mais c'était pour la bonne cause !
A première vue, dans un premier temps on a donc à faire à un shonen somme toute classique, surfant sur la vague vampirique, en ajoutant un peu d’anges pour plaire au public féminin…pas une accroche des plus fameuses. Ajoutez à cela que le titre s’ouvre sur un affrontement mettant en scène un démon qui est une fusion entre le comte millénaire de D-gray man et Méphisto de Blue exorcist, et la première chose qu’on se dit c’est qu’il va s’agir d’un titre sans aucune personnalité !
Mais très vite les choses évoluent et on se rend compte qu’on s’était trompé ! Et lourdement qui plus est.


La première chose que l’on retient c’est la relation ambiguë entre Tsukimiya et Hinata : entre alliance et trahisons, séduction et coups bas, le charme de ce duo atypique opère immédiatement. A ce stade ils ne sont ni alliés ni ennemis, mais sont complémentaires. Mais très rapidement d'autres personnages vont graviter autour d'eux et iront jusqu'à leur voler la vedette, et notamment Tsuzuki et Satsuki les deux candidats à la divinité, deux frères que tout oppose.

On plonge donc immédiatement dans un univers ésotérique où se côtoient anges, démons, vampires, humains…où la magie tient une place importante, et entre prophéties et artefacts divins conférant des pouvoirs grandioses, cette série réunit réellement tous les ingrédients pour satisfaire le public shonen, mais pas que. 

Mais si les personnages sont intéressants, charismatiques et attachants, si l'ambiance est forte et travaillée, ce qui nous passionnera le plus dans cette série ce sont les multiples surprises et retournements de situation qui surviendront sans cesse. Tout au long des douze tomes nous allons croiser nombre de personnages qui vont s'allier, se trahir, se détester, s'allier avec d'autres puis re-trahir à nouveau…Tout ne sera que jeu de dupes et coups de bluff, et à ce niveau-là le titre est parfaitement construit, et il apparaît impossible d'anticiper les choses. Et pourtant on essaiera en permanence. A partir du moment où on comprend que les trahisons sont le nerf de la guerre, on sait que d'autres surviendront, mais impossible de savoir qui et quand...et ça, c'est très fort et cela nous tiendra en haleine durant les douze tomes sans le moindre problème ! Jusqu'à nous, conduire à une conclusion aussi surprenante que l'ensemble de la série.


Graphiquement c’est assez classique, le trait peut en rappeler plein d’autres, l’auteur n’a pas de pattes propres, on a l’impression d’avoir déjà vu ça cent fois. On pense à Pandora Hearts, à Karneval, à Lost Paradise…bref à une grande partie des titres de l’éditeur. Mais attention, si le trait s’avère classique, il n’est pas déplaisant pour autant, au contraire, il est fin et précis et plutôt grandement appréciable. C’est juste qu’il manque de « caractère ».

Bloody Cross est une série de grande qualité signé Shiwo Komeyama qui passionne de son introduction à sa conclusion et laissera un souvenir incroyable aux lecteurs qui auront eu la bonne idée de se lancer dans cette grande aventure !