Blame ! - Actualité manga

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 16 Décembre 2014

Critique 1


Trip post-apocalyptique, Blame! est l’œuvre de Tsutomu Nihei (Noise, Abara), ancien étudiant en architecture et élève de Tsutomu Takahashi (Blue Heaven, Skyhigh Karma, Sidooh).

Manga crépusculaire, Blame! nous entraîne dans un univers sombre et violent où nos repères se brouillent et où l’espoir n’a pas sa place.



Peu de texte, peu de points d’ancrage (voire pas du tout), Tsutomu Nihei nous offre de très grands décors très détaillés dans lesquels, à l’instar de ses personnages, nous avons vite fait de nous perdre.
Un univers post-apocalyptique donc, au service d’une histoire somme toute assez obscure proposant plusieurs niveaux de « compréhension » ou, en tout cas, « d’interprétation ».
Le monde décrit dans Blame! est en évolution constante, bâti sur de nombreux niveaux (on n' en verra d’ailleurs pas le bout… Ou le ciel…) remodelé par les bâtisseurs (des machines que personne ne peut contrôler. Excepté Killy, comme il le découvrira lui-même) et dont ses « habitants », qui ont oublié jusqu’au sens des lettres, vivent sous forme de tribus primitives utilisant des armes et de l’équipement sans savoir comment les reproduire.
Pour peu que l’on ait accroché au style graphique de l’auteur (personnages peu détaillés et décors gigantesques), on suivra avec plaisir la quête de Killy en mettant le plus gros de l’histoire de côté.




Ici, tout est question d’ambiance, poisseuse si possible, pleine de bruit et de fureur et, à ce niveau, l’auteur a parfaitement rempli son objectif.
Blame! se révèle être bien à part dans le monde du manga, une expérience unique à de multiples niveaux, qui ne laisse personne indifférent. En effet, il est impossible de ne pas avoir d’avis sur cette série, en bien ou en mal. Loin d’être tiède, l’auteur va au bout de son propos quitte à nous perdre en route (mais ce n’est que pour mieux nous récupérer) en nous poussant à réfléchir sur ce que nous voyons se dérouler devant nous au fil des pages et des relectures (qui seront forcement nombreuses).




Killy, le personnage principal, déjà vu dans le pilote de Blame! (premier travail professionnel de Nihei, à lire dans Noise) nous apparaît comme étant d’une extrême froideur, plutôt inexpressif et relativement détaché de ce qui lui arrive, il deviendra de plus en plus sensible, humain même, au fur et à mesure de son voyage.


L’édition française compte dix volumes et malgré une publication dans le sens français, elle est de très bonne facture. Impression soignée, traduction idoine, reliure résistante. À noter les très belles couvertures (pour la réédition) ainsi que quelques pages couleur çà et là.


En résumé, une série « cyberpunk » importante bien que difficile d’accès. Une œuvre protéiforme qui change à chaque nouvelle lecture. Si la noirceur ne vous fait pas peur… 







Critique 2


Avec Blame, Tsumotu Nihei signe une oeuvre puissante doté d'un graphisme particulièrement soigné. On peut certes critiquer le côté assez impersonnel et froid qui caractérise le coup de crayon de Nihei pour ses personnages... Mais on ne peut que saluer la richesse de l'univers futuriste et post-apocalyptique dans lequel évolue Killy. C'est tout simplement magnifique, et notre auteur sait retranscrire à la perfection cette impression de gigantisme que l'on ressent dans les différents niveaux du labyrinthe.
Le scénario, mélangeant habilement science-fiction et anticipation, se veut très intéressant, mais il faut être très attentif pour en saisir les plus grandes lignes.




Concernant la narration, on peut dire que Nihei gère avec alternance des phases calmes et contemplatives; qui se caractérisent par une volonté de l'auteur de nous faire découvrir l'univers maîtrisé de Blame; avec des phases beaucoup plus dynamiques qui reposent quant à elles sur des scènes d'action, particulièrement bien rythmées, somptueusement orchestrées, tel un ballet... mortel.
On peut reprocher à Blame son absence de dialogues, qui entraîne une lecture assez rapide des dix volumes qui constituent cette série. Il faut voir cet état de fait comme une volonté de l'auteur de montrer la solitude de l'agent Killy, mais également un moyen d'accentuer encore une fois toute cette idée de profondeur et de macrosomie du décor. Mais de toute façon, pour apprécier à sa plus juste valeur cette série, il est très important de regarder chaque planche avec attention. La lecture de tous les tomes s'en retrouvera alors allongée considérablement.


En définitive, Blame est bonne série dotée d'un scénario difficile, mais soigné. Alternant moments contemplatifs et scènes d'action rythmées, ce manga ravira les fans de SF, mais aussi les plus exigeants en matière de dessin.





Clefs de compréhension:


L'histoire raconte les aventures de Killy, un cyborg. L'action se situe dans une sorte de cité-labyrinthe où une multitude de niveaux coexistent. Killy, qui sera plus tard accompagné d'une scientifique du nom de Shibo, est chargé de retrouver un terminal génétique qui n'a pas souffert du virus informatique, responsable du chaos ambiant...
Killy est dirigé par ce qu'on appelle "le bureau gouvernemental" dont le siège est situé dans la résosphère, qui est un lieu virtuel peuplé d'humains (virtuels également) qui n'ont pas été contaminés par le virus. Lorsque des humains de la résosphère viennent dans les niveaux labyrinthiques (qui constituent la réalité basique dans le manga), ils doivent se déplacer dans des envelloppes de sillicium (c'est le cas de Killy).



Les habitants du gigantesque labyrinthe, qui ne viennent pas de la résosphère, sont considérés par cette dernière comme infectés par le virus et donc traités comme des ennemis: C'est le cas des silicates, les plus farouches ennemis du bureau gouvernemental.
Les garants de la réalité basique sont les sauvegardes, elles sont les agents du bureau gouvernemental et détruisent donc tout ce qui est étranger à la résosphère, qu'il soit humain ou pas.
Quel est le but du bureau gouvernemental?
Leur but est donc de récupérer de véritables gènes humains, non contaminés par le virus, afin de repeupler une zone qui n'est pas infectée par le virus, ce qui permettra donc de rétablir une population humaine réelle (et non plus virtuelle) dans la réalité basique.

Note de la rédaction
Note des lecteurs
15.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

17.00,16.50,16.50,16.25,14.00,16.00,16.00

Les critiques des volumes de la série