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Black cat - Manga

Black cat : Critiques

Black cat

Critique de la série manga

Publiée le Mercredi, 19 Mars 2014

Dans la grande masse des séries shonen, il y a des séries qui cherchent à tirer leur épingle du jeu parmi les codes habituels pour proposer une véritable originalité, une touche personnelle. Et puis il y a ceux qui, sous couvert d'un divertissement sans prétention, ne vont pas plus loin que les ficelles classiques et convenues, en suivant un schéma typique et caractères stéréotypés. Sans aucun doute, Black Cat fait partie de cette seconde catégorie, et use même le concept même du shonen en recopiant personnages, situations et scénarios vues et revues mille fois ailleurs.

La ressemblance la plus flagrante se fait sans doute avec la série Cowboy Bebop, et ce dès le synopsis : nous suivons le parcours de deux chasseurs de primes. Le premier, Train Heartnet, est un ancien tueur à gages, faisant partie d'une organisation de l'ombre des plus puissante, les chrono numbers. Son acolyte, Sven, est un inspecteur de police reconverti. Nous avons là sans aucun doute une pâle copie de Spike et Jet. Ajoutez à ça une voleuse venant aider le tandem de temps en temps, et une petite fille, et nous retrouvons le quatuor de Shinichiro Watanabe ! Seule Eve se distingue de son modèle par son caractère. La jeune demoiselle, dont le corps est truffé de nanomachines lui permettant de se transformer, et avec un caractère d'abord renfrogné mais s'ouvrant au fil de la lecture, est sans doute la plus belle réussite du manga ! Seulement voilà... c'est aussi la seule.... Kentaro Yabuki réutilisera d'ailleurs de nombreux personnages clonées d'Eve dans ces séries suivantes, pas forcément pour le meilleur, mais ceci est une autre histoire...

Le déroulement des premiers volumes n'étonne guère et rappelle une fois encore ses racines, sauf qu'ici, il n'est point question de space-opera, mais d'un monde terrestre très proche du notre. Nos héros vadrouillent à la recherche d'une tête mise à prix afin de payer leurs multiples dettes, font du grabuge là où il passe, Train joue au héros insouciant et finalement, laisse échapper la proie, au grand désespoir de Sven, et ainsi de suite. Evidemment, l'auteur allait tourner court en usant de ce simple procédé, d'où l'arrivée très rapide de méchant bien méchants, les Apôtres de l'étoile, avec pour chef le mégalomane Creed Diskens, sorte de caricature du méchant au charisme poussé et aux intentions basiques (conquérir le monde, devenir Dieu,... la routine). Coup de bol, Creed est aussi le pire ennemi de Train, pour avoir tué la femme qui l'avait remis dans le droit chemin ! Ces adversaires sont également l'occasion de lancer les pouvoirs fantastique de la série, basés sur le Tao. L'un manipule le vent, l'autre le feu, la gravité, son sang,... vous avez une impression de déjà-vu ? C'est normal. A moins d'être un véritable néophyte du manga, les pouvoirs présentés ici ont déjà été mis en scène des centaines de fois, Yabuki pompant allègrement sur Yu Yu Hakusho ou Jojo's Bizarre Adventure, entre autres.

La série s'embourbe alors dans des prétentions tape-à-l'œil (l'assaut de Creed sur la réunion des chefs d'état, juste pour dire "c'est moi le méchant !"), des rivalités entre bandes dont la structure est peu voire pas du tout développée, des rebondissements allant du très convenu au plus grotesque, allant parfois sans but comme le retour en enfance de Train pendant deux tomes pour rien, ou presque. Le fil conducteur de l'œuvre ? Le fan service. Mais pas celui des plans culottes (encore que...), non, celui des personnages classes qui se sentent obligés d'expliquer les techniques qu'ils n'utiliseront qu'une seule fois, en prenant la pose qu'il faut, et de l'abondance des stéréotypes pour plaire à un public jeune peu difficile et influençable. Il faut dire que Yabuki a tout de même pour lui un dessin pas dégueulasse, assez fin et clair, pour mettre en évidence ses personnages. Mais ne vous y trompez-pas, Black Cat est une belle coquille vide !
Après de très long errements scénaristiques virant au méli-mélo de clichés sans saveur, et de flashback tournant au soufflé qui se dégonfle, Kentaro Yabuki se décide soudainement à en finir avec sa série, à moins que les pressions éditoriales ne l'aient un peu poussé. Et c'est ainsi que se lance un arc final, s'étendant sur le dernier tiers de la série (7 tomes !), dans le but de botter les fesses de Creed et compagnie. En suivant ce fil scénaristique d'une linéarité affligeante, le mangaka enchaine à tour de bras les combats pour se débarrasser de tous les beaux vilains qu'il a mis en scène, même si la moitié sont oubliés au passage. Cela ne fait pas peur à Train, qui toujours aussi insouciant, avance sans trop de problèmes jusqu'au boss de fin, récoltant ainsi la palme du héros de shonen le plus invincible... et le plus insupportable !

Au final, Black Cat n'est sans doute pas le titre à conseiller à son entourage, sauf peut-être à de vrais débutants en manga. Après tout, la lecture n'est vraiment pas prise de tête et en réunissant la plupart des clichés, elle permet de faire un premier tour d'horizon de codes shonen les plus plats ! Si le dessin ne vieillit pas trop, et que certains combats sont dynamiques, la pauvreté du scénario et l'accumulation de clichés et de personnages "trop-la-classe" font plonger la série dans le catalogue des séries tout juste basiques. Mais si vous n'êtes pas trop difficile, que le dessin du manga vous attire, et que vous n'avez pas grand chose à faire des violations de droits d'auteur pour plagiat... pourquoi pas ?


Tianjun


Note de la rédaction
Note des lecteurs
16/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,13.00,14.00,12.00,11.00,15.00,12.00,14.00,13.00,14.00,12.00,11.00,10.00,12.00,10.00,14.00,11.00,8.00,12.00,11.00

Les critiques des volumes de la série