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Basilisk : Critiques

Basilisk

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 22 Juin 2010

Le shogun Ieyasu Tokugawa est incapable de décider lequel de ses deux fils devra le remplacer à la tête de l’Empire. Son conseiller lui suggère un concours malsain : rompre le traité de non agression entre les deux clans de ninjas de l’Empereur et les laisser se battre à mort, le clan vainqueur déterminant qui succédera au trône. Le shogun accepte la compétition : le clan Iga représentera l'ainé Takechiyo et le clan Kôga le cadet Kunichiyo. Les clans étant dans une situation de guerre froide depuis des générations, l'extermiation réciproque ne devrait pas poser problème... Mais en réalité, il existe bien un élément qui pourrait atténuer la vengeance venant des deux camps. Les héritiers de chaque clan, Gennosuke de Kôga et Oboro d’Iga, sont profondément amoureux l’un de l’autre. Cruel dilemme d'opposer l'amour à la loyauté et à la guerre...

C'est ainsi que Basilisk raconte les événements, de la proposition du concours à la rupture du traité de paix, des combats violents entre membres des deux clans jusqu'au terme du conflit.

Les ninjas de Kôga et d'Iga se distinguent par des pouvoirs terrifiants : prendre l'apparence d'autrui, empoisonner quiconque par un simple baiser, créer un flux d'énergie destructeur, être invisible en se déplaçant à l'intérieur des murs et même... l'invincibilité ! Chacun des 20 combattants possède une capacité propre. Si les pouvoirs ne sont pas particulièrement originaux, ils donnent lieu à des combats très violents et impressionnants (attention par conséquent à ne pas mettre ce seinen dans toutes les mains !). La violence est exacerbée par la haine inter-générationnelle guidant les deux clans, la rivalité entre combattants et les ambitions personnelles.

Sur une idée classique, il faut savoir que Basilisk ne présente pas une narration linéaire. Ce seinen n'est pas constitué d'une succession de combats à mort, le fil conducteur étant bien plus inspiré. Les premiers tomes sont marqués par la manipulation d'un clan par l'autre, puisque l'un a connaissance de la rupture du traité de paix et l'autre non. Les tomes suivants s'axent sur les combats, à savoir que chaque clan tente de prendre un avantage sur l'autre. Les derniers tomes voient l'intervention de personnages extérieurs au conflit. Le récit est en permanence dynamisé par des retournements de situation qui ne sont pas spécialement prévisibles, ce qui constitue un très bon point ! On ne fait donc pas qu'assister à la chute de combattants puissants, loin de là ! Le suspense est bel et bien présent et la fin en surprendra plus d'un, ce qui est là aussi un gage de qualité, étant donné les difficultés rencontrées par les mangakas pour achever leurs oeuvres (fin bâclée ou abrupte, incohérences...). Ce genre d'histoire ne pouvant se terminer de mille façons différentes, les auteurs ont décidé de trancher avec Basilisk, quitte à déplaire, livrant une fin franche mais pas forcément attendue.

Un scénario classique mais efficace, des combats haletants, une narration multipliant les coups de théâtre... Basilisk est plein de qualités ! Malheureusement, le manga est entaché par un graphisme assez médiocre : comme dans Gantz et bien d'autres mangas, des procédés numériques ont été utilisés. Si ces méthodes sont tout à fait acceptables et très efficaces dans d'autres mangas, elles ne sont guère appropriées dans ce seinen : personnages hideux (contours trop fins et arrondis), décors manquant de personnalité... A cause du passage par l'outil informatique, on ne ressent pas ici le style et la patte graphique d'un dessinateur, et c'est bien dommage pour ce qui est censé être un manga, c'est-à-dire une oeuvre graphique autant que narrative. Les combats pâtissent aussi de cet « effet numérisé », manquant de dynamisme et de lisibilité. Néanmoins, beaucoup apprécieront ce choix et il ne s'agit sans doute là que d'une histoire de goût. On ne saura cependant que trop conseiller aux déçus ou aux néophytes de se tourner vers l'anime, adaptation très fidèle, qui propose un graphisme beaucoup plus abouti et plaisant.

Décevant du côté graphique, Basilisk ne s'envole pas vers des sommets de qualité mais reste une lecture très agréable, à travers une narration étonnante et maîtrisée et des revirements profitables.


Rogue


Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,13.00,13.00,14.00,15.00

Les critiques des volumes de la série