Sword Art Online : Phantom Bullet - Actualité manga
Dossier manga - Sword Art Online : Phantom Bullet
Lecteurs
19.50/20

Nouveau jeu, nouvelle ambiance, nouvelles règles...


Sword Art Online nous a habitués et nous habitue toujours à des univers de Fantasy, des mmorpg virtuels ou règnent l’épée et la magie, s’apparentant ainsi énormément aux jeux du genre tels qu’ils existent actuellement, World of Warcraft ou Diablo pour ne citer qu’eux. L’arc Phantom Bullet de la saga marque donc une certaine rupture avec tout ce que l’écrivain Reki Kawahara nous a proposé précédemment puisque Gun Gale Online se veut être l’équivalent FPS aux MMORPG dans la réalité virtuelle. La rupture est d’ailleurs d’autant plus grande que ce nouveau jeu, alias GGO, apparaît dans ce troisième arc uniquement et n’est pas voué à être de nouveau exploité dans la série principale. Car il convient d’appuyer l’existence de la série de light-novel Sword Art Online Alternative : Gun Gale Online, encore en cours de publication avec cinq volume et qui propose des récits inédits par le prisme de personnages nouveaux.

Exit alors l’univers de Fantasy, place à un monde post-apocalyptique ponctué d’un zeste de steampunk afin de dépeindre un univers totalement nouveau par rapport à ce que Sword Art Online a pu proposer jusqu’à présent. Dans l’esthétique de Gun Gale Online, c’est un gain de maturité qui s’offre à nouveau tant l’atmosphère n’a rien d’aussi légère et féérique que celle d’Alfheim Online. C’est bien la force de GGO qui nous dépayse totalement tout en plantant rapidement une tension, un aspect sombre pertinent par rapport au genre utilisé mais a de quoi troublé celui qui suit la saga de Reki Kawahara depuis ses débuts.

Car cet univers nouveau implique aussi des mécaniques de gameplay inédites, aussi les armes de fer sont troquées contre des armes à feu destructrice, donnant une dimension stratégique toute autre à ce nouveau monde. Le contraste est donc abrupt, y compris pour Kirito qui est maître uniquement dans les techniques d’épée et qui ne saurait dominer en se reposant seulement sur des revolvers. L’autre grande différence de Phantom Bullet vient donc du renouveau de ses concepts et si Kirito se retrouve à manier l’épée par la présence du sabre-laser, le reste de la stratégie tient compte de l’utilisation massive d’armes modernes et futuristes, une caractéristique dont Reki Kawahara a tenu compte pour élaborer tout le background de ce monde qui n’existe pourtant que pour un seul arc narratif.

Et on sait que l’écrivain aime peaufiner ses univers, que ce soit par rapport au gameplay ou aux environnements, par la narration. Phantom Bullet est donc l’occasion pour lui de se projeter vers des horizons nouveaux, et c’est tout naturellement qu’il apporte progressivement de nombreuses explications autour de la mythologie de Gun Gale Online. Sa volonté de se montrer exhaustif dans ses détails est d’autant plus un signe de perfectionnisme puisque le monde sert en réalité la seule quête de Kirito et n’a pas pour vocation de voir évoluer l’ensemble des personnages de la saga. GGO n’est qu’un round parmi tant d’autres au sein de Sword Art Online, aussi l’avalanche d’explications et la mise en avant des mécaniques du jeu ne servent pas à préparer le lecteur (ou le spectateur) à une aventure sur le long-terme, mais elle veut simplement l’aider à s’immerger de manière efficace à l’instar de Kirito. Car si le lecteur ne possède pas de casque de réalité virtuelle, Reki Kawahara possède des mots et une écriture pour coucher tout son univers sur papier.




Et en parallèle à tous ces concepts, les règles se font arbitraires, même particulièrement simplistes. Les développements de Reki Kawahara servent une ambiance et un format pour l’aventure de Kirito, si bien que la première des deux parties n’est qu’une immersion d'introduction au sein de Gun Gale Online tandis que la seconde entre de pleins pieds dans la quête du héros, ce sous la forme d’une gigantesque battle royale. Simple mais efficace, il n’y avait pas forcément besoin d’autre chose pour rendre le jeu efficace tant celui-ci se dote déjà d’une esthétique suffisamment efficace pour convaincre et happer le lecteur durant toute l’aventure.

On notera alors la volonté de Reki Kawahara d’occidentaliser son univers, là où Aincrad et Alfheim apparaissent comme des RPG typiquement nippons bien qu’ils s’appuient sur un folklore européen. Les FPS dont des jeux souvent américains, et l’esthétique appuie cette dimension même dans le façonnant des avatars, aléatoire, qui préfère planter des corps robustes et caricaturalement virils pour coller à son univers. Et si Kirito hérite d’un avatar très efféminé, ce n’est que pour expliquer le fait qu’une telle enveloppe corporelle est d’une rareté suprême dans Gun Gale Online… mais aussi que l’avatar ne compte pas dans une rixe vidéoludique, le tout revenant au talent et à la technique du joueur.


Un thriller à l'intérieur du jeu


Reki Kawahara ne chamboule pas seulement les règles de ses univers virtuels en créant un jeu plus sombre et adulte, il modifie aussi la structure même de son récit en proposant un schéma plus concret, loin des pérégrinations parfois hasardeuses de Kirito au sein de l’Aincrad et d’Alfheim Online. En effet, si chacun des deux grands arcs précédents déterminait rapidement ses enjeux, finir le jeu dangereux de SAO dans le premier et secourir Asuna dans le second, les objectifs reposaient surtout sur le bon vouloir de l’écrivain qui pouvait achever sa quête comme bon lui semblait sans avoir à définir une aventure préconçue pour Kirito. Preuve en est la confrontation suprême entre le héros et Akihito Kayaba dans le premier arc, survenue plus rapidement que chacun aurait pu le penser. Dans Phantom Bullet, l’aventure du protagoniste dans Gun Gale Online est une véritable enquête dont le procédé est connu assez rapidement. Car pour découvrir l’identité de Death Gun et son éventuel mode opératoire, Kirito doit s’infiltrer dans le jeu et participer au tournoi Bullet of Bullets, un objectif auquel s’adonne le scénario sans aucun détour, sachant alors pertinemment où il va du début à la fin.

Et puisqu’on parle de thriller, il est amusant de constater que Reki Kawahara déroule sous nos yeux un véritable polar qui aurait lieu dans un univers virtuel. En s’y attardant, on constate que l’auteur répond aux différents codes du genre et les réutilise astucieusement. Kirito, enquêteur sur l’affaire, se voit ainsi accompagné par une assistance, Sinon, sachant que le récit repose très souvent sur les interactions entre les deux personnages, en constante évolution afin de rendre le binôme complémentaire. Élémentaire mon cher Watson. Car face à eux se dresse un meurtrier, un individu énigmatique se cachant derrière un avatar, un sobriquet mais aussi une symbolique, celle de son arme à feu capable d’éliminer le joueur dans le véritable monde. Et qui dit meurtrier dit aussi mode opératoire, l’un des plus grands mystères de cet arc Phantom Bullet. Dans ses ambitions et son cheminement, cette troisième partie de la saga s’impose alors comme un véritable scénario policier qui aurait lieu dans un jeu-vidéo virtuel. Pourtant, n’est pas Conan Doyle qui veut et certains des aspects de révèlent parfois simpliste dans la manière qu’a Reki Kawahara de faire, à commencer par les réflexions qui mèneront les héros à la résolution de l’affaire, assez simpliste mais certainement pas dénuée d’intérêt en ce qui concerne le suspense instauré par le final de cette grande affaire.

Difficile pourtant de dire si ces similitudes dans les codes du genre ne sont que coïncidences, ou si créer un polar dans le jeu virtuel est l’une des intentions de l’écrivain. Toujours est-il que cette dimension nouvelle, et plus sombre, a un impact direct sur l’intérêt du récit qui se voit décuplé. La nouvelle aventure de Kirito se montre alors plus intense, plus mature aussi puisqu’il est de nouveau question de danger, sachant qu’une grande part de psychologie s’empare alors du récit pour ne pas en faire qu’un simple scénario d’aventure. Cette dimension est très importante puisque Phantom Bullet va beaucoup plus loin que les arcs précédents en terme de thématique et de réflexion. En effet, il semblerait que la maturité de l’écriture de Reki Kawahara progresse en même temps que le récit, que Kirito, mais aussi que l’âge des lecteurs…
  
  
  


© REKI KAWAHARA / KOUTAROU YAMADA Edited by ASCII MEDIA WORKS

Commentaires

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AlexSoma

De AlexSoma, le 21 Février 2019 à 12h23

Très bien fait j'aimerais savoir si le tome 4 vas sortir et quand ?

Schouf

De Schouf [608 Pts], le 03 Mars 2017 à 13h45

19/20

Encore un superbe dossier !

Y a rien à dire, tout est là. La description et l'analyse sont efficaces. Ca donne vraiment envie de se plonger dedans !

Déjà la série m'a attiré avec quelques épisodes vus à la tv (sans suivre une saison entière) mais vos dossiers donnent vraiment envie de se mettre à lire (ou regarder) cette série, peu importe le format (et même ça me tente beaucoup d'essayer le light-novel !)

Merci beaucoup pour ce dossier. Vivement la suite avec les arcs suivants ! ^^

saqura

De saqura [4244 Pts], le 26 Novembre 2016 à 18h04

20/20

tres bien fait

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