Un monde magique
Sorcière et Ténèbres offre un petit univers à la fois classique et plutôt prenant, en ceci qu'il instaure dans notre réalité des éléments fantastiques autour de la thématique des sorcières. Voici les grandes lignes de ce qu'il faut retenir sur le statut de ces dernières dans la série., à savoir la différence entre deux grandes catégories de sorcières : les sorcières blanches et les sorcières noires.
Hitsuji fait partie de la première catégorie : elle est ce que l'on appelle une sorcière blanche, un être ayant certes des pouvoirs, mais restant plein de bonnes intentions, voulant souvent aider son prochain.
Face à ces sorcières blanches, il y a donc les sorcières noires, leur contraire. Celles-ci ne vivent que pour faire le mal sans rien respecter. Et quand on méconnaît les différences entre sorcière et que l'on a connu le pire à cause des sorcières noires, la haine peut vite faire considérer les sorcières comme étant toutes à mettre dans le même panier...
Une construction classique mais efficace
C'est sur ce petit background de base, suffisant pour développer une courte série, que se développe un récit qui, chapitre après chapitre, offre diverses petites histoires où Kokuyô et Hitsuji, d'une manière ou d'une autre, doivent en découdre avec des sorcières noires.
Au début, le schéma semble voué à être redondant, mais en réalité ce n'est pas tout à fait le cas, car au fil de ses histoires Hiroko Nagakura prend le temps de distiller de nombreux indices laissant deviner une trame principale plus conséquente et un travail plus approfondi sur les personnages.
Concrètement, l'intrigue qui se dessine autour des desseins des sorcières noires ne présente rien d'original, mais les éléments sont joliment amenés les uns après les autres au fil de la lecture. De même les personnages de la série se dévoilent doucement, par bribes, en entretenant toujours une part de mystère. C'est surtout le cas de Kokuyô, dont les bandages et la haine envers les sorcières trouvent des explications suffisamment profondes et qui ne sont pas encore entièrement révélées. Discrètes et jouant le rôle de protectrices pour Hitsuji, les trois mamies ne sont pas en reste, car elles semblent en savoir plus qu'elles ne le disent, mais malheureusement elles s'avéreront au final plutôt sous-exploitées... Quant à notre héroïne, certaines petites bribes de son enfance amènent rapidement dans la série un certain attachement sur sa personne.
Et le schéma reste globalement le même jusqu'à la fin. Le deuxième et dernier volume de la série ne change pas vraiment la recette de l'oeuvre au fil des 270 pages qui le composent, mais Hiroko Nagakura y enrichit tranquillement son univers au gré de nouveaux personnages intéressants et de nouvelles avancées dans la lutte contre les sorcières, dans les informations sur la nature de Kokuyô, ou dans la relation de celui-ci avec la gentille Hitsuji.
Bien qu'un peu répétitive par instants, la lecture se suit avec plaisir si l'on a aimé le premier tome, d'autant que l'on sent bien monter peu à peu les enjeux.
© 2015 Hiroko Nagakura / PUBLISHED BY KADOKAWA CORPORATION ENTERBRAIN
