Ryoichi Ikegami - Actualité manga
Dossier manga - Ryoichi Ikegami
Lecteurs
19/20

Biographie

                                  
Né  le 29 mai 1944 à Fukui, Ryoichi Ikegami (池上遼一) débute très jeune dans le dessin en publiant sa première histoire dès 17 ans. Alors qu’il est publié dans le magazine Garo, il est remarqué par Shigeru Mizuki, dont il est l’assistant durant près de trois ans jusqu’en 1967, côtoyant ainsi également Yoshiharu Tsuge.
    
   
         
    
Ikegami se révèle rapidement très talentueux en multipliant les genres et en diversifiant son approche du découpage. Définitivement lancé dans le métier avec les trois histoires de western Fuutaro reprises dans le volume Kenju yarou (voir la bibliographie), il écrivait pendant longtemps ses histoires lui-même mais ses deux premières collaborations avec des scénaristes, Aiueo boy avec Kazuo Koike en 1973  et Otoko Gumi avec Tetsu Kariya en 1974, devinrent si populaires qu’elles servirent de modèles à quelques unes des séries les plus appréciées dans le domaine du manga. Il était dès lors évident que la bonne alchimie pour Ikegami était de rester le metteur en scène de ses œuvres et de s’appuyer sur de solides scénaristes pour développer tout son potentiel.
Il va ainsi produire énormément et dans tout les genres, du spiderman japanisé à la science-fiction en passant par le furyô, le récit historique et bien sûr le thriller.
  
   
   
    
Quand, en 1987, les éditeurs américains Eclipse, Viz comics et First se mirent en tête de publier des histoires importées du Japon, quatre séries servirent de fer de lance à l’émergence du manga aux USA. Ces quatre séries étaient Lone wolf and cub de Kazuo Koike et Goseki Kojima, Kamui Den de Sanpei Shirato, Area 88 de Kaoru Shintani et Mai, The psychic girl de Kazyua Kudo et Ryoichi Ikegami. Mai fut un jalon important pour la diffusion du manga en anglais alors que même selon les dires de Ryoichi Ikegami, la série ne connu pas un énorme succès au Japon.
     
        
  
         
C’est deux ans plus tard que les fans américains peuvent découvrir une des plus marquantes collaborations entre Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami au moment où Viz Comics publie Crying Freeman en octobre 1989. La série est narrativement complexe et montre des relations sexuelles de façon explicite, soulignant ainsi une orientation adulte. Ikegami y détermine les ingrédients qui feront jusqu'à aujourd’hui sa renommée au près des lecteurs américains et européens: un style très académique empreint d’envolées lyriques. Des scènes de sexe et de violence très crues. Des héros très beaux et pratiquement interchangeables d’une série à l’autre tant ils se ressemblent et des personnages très laids voire difformes. Il y a systématiquement, chez Ikegami, des nains, monstres, vieillards et autres êtres difformes dans chacune de ses histoires. Ikegami use de plusieurs techniques particulières pour renforcer l’aspect réaliste ou les moments de grandes émotions (instants figés, effets de solarisation, fonds abstraits,…) qui font de lui un auteur aisément adaptable au cinéma, la mise en page faisant souvent la part belle aux gros plans. Mais il use parfois dans ses seinen d'effets de caricature propres au shonen (visages déformés par de grandes bouches souriantes ou des mimiques gênées).
    
        
         
     
Sanctuary, écrit par Sho Fumimura (plus connu sous le pseudo de Buronson comme le scénariste de  Hokuto no ken) dépasse encore le succès de sa série précédante. Publiée par viz comics en mars 1992, la série narre avec un certain à-propos l’ascension de deux hommes liés par un passé tragique au sein de leur milieu respectif: les yakusa et le monde politique (en somme le pouvoir de la rue et le pouvoir de l’état) à travers l’exploitation de scandales financiers et conjugaux.
Dans les séries qui suivent, Oritsuin kumomaro no shugai et Kyoko, Ikegami s’attache à encore plus de réalisme, puisque dans la première il ancre son action durant la seconde guerre mondiale avec la présence de l’écrivain Ernest Hemingway, qu’il croque habilement, et la seconde série où il fait figurer des personnages aux caractéristiques raciales très subtilement observées et une scène d’ouverture sur le viol de l’héroïne par une bande de GI américains assez déchirante d’émotion. L’histoire de Kyoko est d’ailleurs écrite par une femme scénariste ce qui apporte un point de vue inhabituel sur cette histoire parmi l’ensemble de l’œuvre d’Ikegami.

L’arrivée des œuvres d’Ikegami en Europe se fait par Crying freeman en fevrier 1995, et le manga est assez rapidement adapté en film live par Christophe Gans. Le manga est exploité par Glénat qui met aussi a son catalogue Sanctuary (tout deux en sens de lecture occidentale) mais les deux séries ne se vendent pas et seront interrompues... pour être finalement repirses quelques temps plus tard par Kabuto.
  
       
   
     
Mai, the psychic girl est publié partiellement par Semic la même année mais de façon trop discrète en librairie presse. Son recueil Nouvelles de la littérature japonaise (un des travaux d’adaptation les plus sérieux sur Ikegami à ce jour) est publié par Tonkam et paraît en décembre 1999. Par la suite, Ikegami ne va pas être plus heureux dans l’acquisition de ses œuvres. Vient en 2002 la publication de Strain par un obscur éditeur du groupe SEEBD, Akuma, qui n’aura que le temps de finir l’édition de la série avant de disparaitre à nouveau dans les limbes. La série n’est pas republiée depuis (et bonne chance pour la retrouver). Akuma mort, SEEBD par son label Kabuto se met en 2004 à la ressortie de Sanctuary puis l’année suivante de Crying Freeman et Heat. La publication tarde, les sorties sont repoussées, des défauts de fabrication freinent la commercialisation mais dans la douleur Kabuto arrive au bout de Crying Freeman et de Sanctuary. Heat n’a pas cette chance. Miné par les problèmes de tout ordre et une gestion discutable, Kabuto arrête Heat au douzième tome sur les dix-sept prévus.
  
  
    
      
Aux États-Unis comme en Europe, il est courant de voir s’investir toute une équipe dans la création d’une bande dessinée. Au Japon par contre, il était rare de voir un artiste comme Ikegami travailler de façon régulière avec des scénaristes. Mais loin de n’être qu’un illustrateur, il a toujours une idée bien précise de là où il veut mener l’histoire bien avant de contacter un scénariste. Ikegami se voit essentiellement comme le metteur en scène de son film graphique assisté de ses scripts et scénaristes. Il fait son propre casting et choisi le lieu de l’action, il ne reste plus à un Buronson ou un Koike qu’à tirer le meilleur parti des situations proposées. Ce schéma de travail peu courant vient de son incertitude de jeune auteur qui a appris sur le tas avec les scénaristes les plus imaginatifs qui soient, appliquant l’idée que le tout est plus que la somme de deux moitiés dans une bonne équipe.
Sur ses histoires les plus récentes, dont font partie Strain et Heat, Ikegami retrouve Buronson avec beaucoup de bonheur pour nous. La nouvelle série sur laquelle travaillent Ikegami et Buronson, Lord, est en cours de parution chez Pika depuis avril 2008, et on put se voir soulagé que cette adaptation assez libre de la chronique des trois royaumes ne soit pas tombée dans de moins bonnes mains. Du moins pouvait-on le croire, car si la série a suivi un rythme bimestriel jusqu'à son cinquième volume, ses ventes trop faibles ont conduit l'éditeur à la pousser dans les abysses de ses séries à la publication erratique. Ainsi, alors qu'elle compte 22 tomes au Japon et qu'elle s'est vue dérivée en une seconde saison, Soul, actuellement en cours de publication, Lord a vu son édition française faire du sur-place depuis la sortie du 10ème opus en octobre 2010...
    
Primé en 2001 pour sa série Heat du Prix Shōgakukan et alors qu'il fêtera ses 70 ans en 2014, Ikegami n’est pas prêt d’arrêter le dessin et continue à donner des cours à l’université des arts d’Osaka, dirigée par Kazuo Koike. 
         
           
            
                        

© by IKEGAMI Ryoichi / Shogakukan Inc.

Commentaires

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China

De China [784 Pts], le 13 Janvier 2017 à 23h07

20/20

J'ai eu la chance de lire  SANCTUARY en intégralité et STAIN, bien que réticente au début je me suis laisser prendre et j ai adorer

cicipouce

De cicipouce [3179 Pts], le 25 Janvier 2015 à 17h10

18/20

C'est un très bon dossier, je connaissais CRYING FREEMAN mais pas les autres et je suis triste de ne pas avoir eu la chance de l'avoir dans ma collection !!

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