Ken-ichi, le disciple ultime - Actualité manga
Dossier manga - Ken-ichi, le disciple ultime
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18.50/20

Hajime no Ken-ichi !


Ken-ichi, le disciple ultime fait partie de cette catégorie de shônen qu’on peut classer dès les prémisses (et même dès la couverture) dans la catégorie des nekketsu, ces mangas où les personnages ont le sang chaud et crient bien haut leurs convictions et leurs rêves, le tout souvent agrémenté d’une bonne dose d’action et de combats.

Le synopsis n’a en soi rien de bien original. Ken-ichi Shirahama, jeune garçon sans rien de particulier, avec une famille (presque) parfaitement normale, sans amis et persécuté par ceux qui ne voient en lui qu’une mauviette, se retrouve bien malgré lui plongé dans le monde quelque peu impitoyable des arts martiaux. En effet, il attira les regards défiants d’une bande de voyous lorsque, grâce aux enseignements d’une jeune fille mystérieuse, il parvient à vaincre un de ses tortionnaires lors d’un match de karaté. Cependant, puisqu’il avait utilisé une technique non reprise dans les règles d’un match officiel, il avoua malgré tout sa défaite, et quitta le club.
Cependant, cette victoire/défaite surpris bien des personnes, à commencer par un des recruteurs d’une organisation du nom de « Ragnarök », composée de jeunes artistes martiaux. Pour survivre à ce combat qui sera bien plus difficile que le précédent, la jeune Miu, sa nouvelle amie qui lui a enseigné la technique décisive dans son premier match, l’envoie à Ryôzampaku, un dojo inconnu du grand public et qui héberge certains des plus grands maîtres en arts martiaux. Ce dont il ne se doutait pas, c’est qu’en poussant la porte du lieu, il tomberait dans l’enfer des combats incessants pour sa survie et la défense de ses convictions. Un seul moyen pour rester en vie : grimper les échelons jusqu’à devenir un maître.
Une question subsiste cependant. Un garçon pas particulièrement doué peut-il prétendre un jour à occuper un siège au sommet des arts martiaux ?

En effet, à la manière d’un Ippo (également édité par Kurokawa, cohérence éditoriale powaaa !), le jeune Ken-ichi n’est à la base vraiment pas fait pour le monde parfois impitoyable des arts martiaux, tant du point de vue physique que mental. De l’avis même de ses maîtres, il n’a absolument aucun talent dans ce domaine, ce qu’ils ne manquent pas de lui répéter à divers occasions. Un constat cruel ? Pas tout à fait, car le jeune garçon possède des qualités qui compensent ce manque : le courage, la gentillesse et la force des convictions, entre autres. Cliché ? Oui, sans doute, mais cela n’enlève en rien la vérité derrière, ni leur nature positive. Le message est clair : les arts martiaux ne sont pas fait particulièrement pour les forts, ils sont accessibles à tous, tant que la volonté derrière la pratique est réelle, le manque de talent peut être compensé par le travail et la persévérance.

De plus, il est agréable de constater que le personnage de Ken-ichi n’est pas vraiment aussi lisse qu’on pourrait le croire au premier abord. Ce qui le pousse avant tout à pratiquer les arts martiaux, c’est parce qu’il s’agit du seul moyen de se rapprocher de Miu, sa charmante camarade de classe. Raison (principale) pour laquelle il s’est laissé embrigader dans le projet des maîtres de Ryôzampaku de faire de lui le disciple ultime, c’est-à-dire celui qui conjuguerait le meilleur de leur art respectif.
Néanmoins, il n’en reste pas moins sensible à la gente féminine en général, notamment la belle Shiguré, bien que romantiquement parlant, il n’ait d’yeux que pour Miu. Sa grande règle de ne pas lever la main sur une femme, même une guerrière accomplie, le rend sympathique, car il ne s’agit pas d’une réaction machiste (qui ne colle pas à l’image du personnage) mais d’une simple règle qu’il s’est fixé, et qui lui cause parfois quelques soucis.
Et le courage dont il fait preuve reste généralement en réaction face à un danger, que ce soit pour sa vie ou pour celle d’un de ses nombreux amis qu’il aura rencontré dans sa quête.

Ainsi, à nouveau tel un Ippo (Ken-ichi étant cependant bien moins bloqué socialement), malgré la sévérité terrible des entraînements, il finit par y prendre goût, à apprécier les progrès qu’il a accomplit, et à prendre confiance en lui. Ce qui débutait comme étant un long chemin de croix se révèle en réalité le début d’une nouvelle vie, plus épanouie, et riche en rencontres et en enseignements. Cependant, sa personnalité profonde du début est toujours latente. Il reste au fond de lui un peu trouillard, un peu loser, et ne s’impose pas comme le héros qui va venir corriger les méchants. Il se bat pour sa vie, pour défendre ses convictions, par respect et attachement envers ses maîtres et leurs enseignements, pour ses amis, et surtout pour Miu. J’aime beaucoup cette catégorie de héros de manga, qui se bat à son échelle, pour des choses auxquelles il croit et qu’il peut toucher du doigt et qui, s’il évolue, s’il devient effectivement très fort, conserve sa personnalité dans l’ensemble.
Le personnage principal d’un manga annonce généralement la couleur sur la qualité du titre, et dans le cas présent, nous avons donc un héros/personnage principal réellement sympathique, pas trop propre sur lui-même mais immensément positif malgré tout, et qui se bat pour des choses auxquelles la plupart d’entre nous pouvons nous rattacher. Les choses s’annoncent plutôt pas mal, mais les personnages secondaires sont un vecteur important également pour ancrer notre attachement à une série.
 
 
  
  
 

Un Maître, ça va. Six, bonjour les dégâts !


Plus que son héros, s’il est sympathique et attachant, l’intérêt ultime de la série réside sans l’ombre d’un doute dans le caractère et la personnalité complètement déjantés de chacun des maîtres de Ryôzampaku. Bien qu’ils aient tous son bon cœur et tiennent beaucoup à leur disciple, il faut bien admettre qu’ils font tout pour faire de la vie de ce dernier un cauchemar. Footing en traînant un pneu sur lequel est assis un de ses maîtres tenant un fouet, série d’abdos accroché à une barre avec un feu ouvert juste en dessous, sparring avec un maître qui ne connaît pas la mesure, machines diaboliques pour renforcer ses réflexes… La vie de Ken-ichi est loin d’être un long fleuve tranquille.
En même temps, quand on voit ce dont sont capables les gens qui l’entraînent… Le vieux maître est capable de courir sur l’eau ; Sakaki peut faire exploser un sac de sable sans que celui-ci bouge d’un millimètre ; Akisame est un génie dans presque tous les domaines, même hors arts martiaux, que ce soit la sculpture, la médecine, la calligraphie, les mathématiques, le théâtre, etc ; le vieux Kensei est un obsédé de première, qui ne recule devant rien pour prendre des photos obscènes ; Shigure est une taciturne capable de découper n’importe quoi, même avec une cuillère en bois ; Apachaï est un géant à l’esprit enfantin et bienveillant, mais qui frappe toujours de toutes ses forces (monstrueuses), entraînant de nombreux traumatismes pour Ken-ichi.

Et il faut les entendre parler de leur disciple, à la fois plein de fierté et de sadisme, avec leurs yeux qui s’illuminent d’un air malveillant/bienveillant du plus bel effet comique quand ils entraînent leur disciple favori. Certains dialogues sont à mourir de rire, tant ces maîtres sont hors du commun et ne reculent devant rien :

Vieux maître (air inquiétant) : « Tu es en mode triple entraînement. Oublie les vacances et va jusqu’à la mort ! »
Ken-ichi : « Jusqu’à la mort ? Mais c’est déjà fait, j’ai même été ressuscité par ces potions bizarres là. Et les droits de l’homme, alors ?! »
Vieux maître (air sadique) : « Que dis-tu, voyons ! Un disciple n’est pas un être humain ! »

Soyons clairs, rien ou presque n’est impossible à un maître de Ryôzampaku, ce qui permet bien sûr de créer des situations improbables en temps normal et d’insuffler à la série ce rythme atypique.

Si Ken-ichi est un très bon représentant de la série, l’âme de cette dernière réside sans aucun doute dans ces maîtres si particuliers. Cette exagération dans leurs capacités martiales, physiques et mentales donne énormément de rythme à l’histoire, apporte un ressort comique indéniable, et de surcroît, malgré un aspect délirant, son lot d’émotions et de sérieux, car ils tiennent plus que tout à leur seul et unique disciple adoré, même s’ils ont une manière parfois bien particulière de le montrer.
En réalité, malgré les exagérations, « Ken-ichi, le disciple ultime » ne sombre jamais dans la caricature ou dans les extrêmes qui touchent trop de shônens nekketsu, à savoir une histoire qui part sur des combats incessants au premier degré.
De nombreux volumes sont passés, mais la série a conservé ce mélange de sérieux, d’émotions, de tranche-de-vie, de comédie, romantisme, de suspens, et de grand n’importe-quoi. Un équilibre délicat, qui ici fonctionne à merveille. Encore ne faut-il pas chercher non plus une vraisemblance quelconque, la série est axée sur le fun avant tout. Le plus important à la lecture d’un tome de « Ken-ichi, le disciple ultime » étant de passer un bon moment. Mission accomplie.

 

© 2002 by Shun MATSUENA / Shogakukan Inc.

Commentaires

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Baihous

De Baihous [0 Pts], le 06 Août 2020 à 13h47

20/20

Excellent dossier j'avais regardé l'animé qui m'avait énormément plus et du fait qu'il ne l'ont pas adaptée entièrement je me suis penché  le manga. A  c'est vraiment dommage qu'il ont pas adaptée l'animé jusqu'à la fin du mangas car nous aurions pu avoir des combat épique mémorable. Ça reste pour pour moi une des meilleures série animé de combat.

Griffith21

De Griffith21, le 04 Décembre 2011 à 13h37

19/20

Super dossier!

 

Un de mes mangas préférés, malgré il est vrai le fil rouge qui peut sembler assez typé et cliché... Mais ce manga est un tout, un humour souvent désopilant, des combats détonants, des relations intéressantes, et les dessins ont bien évolué, je tiens à le dire, du tome 1 au tome 45!

Squalex

De Squalex [3831 Pts], le 11 Août 2011 à 20h31

18/20

Je n'avais même pas vu ce dossier! Honte à moi!

Ken-ichi est une série que j'affectionne particulièrement.

Un excellent dossier, je pense que ça pourra convaincre ceux qui hésitent encore ^^

Akihabara

De Akihabara [36 Pts], le 07 Août 2011 à 01h42

20/20

Ce manga est génialissime, par contre je trouve ça dommage que l'anime n'ai pas continué.

Merci pour ce bon dossier, je file les lire une énième fois ^^

Neuromoon

De Neuromoon [226 Pts], le 31 Juillet 2011 à 20h41

19/20

Très très bonne série.

Et bravo pour ce beau dossier, il est bien complet et on prend plaisir à le lire.

ShiroiRyu

De ShiroiRyu [635 Pts], le 30 Juillet 2011 à 21h36

18/20

Je n'ai pas honte de dire que je le préfère au trio de base.
Dommage que la série ne marche pas tant que ça chez nous.

mangamaster

De mangamaster [155 Pts], le 29 Juillet 2011 à 20h52

très bon dossier !

Death

De Death [1011 Pts], le 29 Juillet 2011 à 15h40

Super dossier , comme d'habitude ;)

Kiraa7

De Kiraa7 [2429 Pts], le 29 Juillet 2011 à 13h17

17/20

Dossier très complet et bien réalisé , bravo ;)

Rafael

De Rafael [879 Pts], le 29 Juillet 2011 à 11h48

17/20

Très bon dossier...

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