Dossier Japan Expo 2014 - Première Partie - - Partie 1

Invités principaux

Grands noms de l'animation

Les premiers invités de « prestige » annoncés pour Japan Expo 2014 sont à découvrir du côté du monde de l'animation japonaise. La première annonce du festival en janvier concerna ainsi Kitaro Kôsaka, réalisateur de Nasu, un été en Andalousie, et connu pour ses nombreuses collaborations avec le studio Ghibli. Il est notamment le directeur d'animation du dernier film de Hayao Miyazaki, Le Vent se lève. Sur le salon, le réalisateur eut droit à une conférence où il fut accompagné par un invité-surprise : Masao Maruyama, le fondateur des studio Madhouse et Mappa, déjà venu lors de l'édition 2012 du festival.

En avril, l'annonce de Kôsaka fut suivie par celle de trois autres figures de la japanimation. Tout d'abord Ippei Kuri, le cofondateur du studio Tatsunoko Productions, et également mangaka. On lui doit par exemple Kurenai Sanshiro (Judo Boy), paru judicieusement cette année chez Isan Manga. Ippei Kuri fut également au centre d'une conférence avec une ouverture aux questions du public, et un dessin de Gatchaman - La bataille des planètes.

Place ensuite à Yoshiyuki Itô, chara-designer des séries Fullmetal Alchemist, Soul Eater ou encore Space Dandy, série pour laquelle il vint faire la promotion de la seconde saison sur le salon. Lors d'une conférence dédiée, il réalisa un dessin de Meow, l'étrange chat de la saga... en présence même de l'animal !

Enfin, Shinji Aramaki, réalisateur japonais très en vue grâce au récent Albator – Corsaire de l'Espace, revint sur Paris après sa venue à Geekopolis en mai 2013. Ce fut l'occasion pour lui de présenter en avant-première mondiale son nouveau long-métrage : Appleseed Alpha, qui sortira en dvd le 23 juillet prochain. Après la projection du film, le réalisateur répondit à quelques questions du public et fut rejoint par la mannequin Yura, portant le nouveau costume de Deunan, l'héroïne du film.

A l'exception de Kitaro Kôsaka, ces invités présentèrent également une masterclass dans une nouvelle salle dédiée, pour quelques privilégiés qui auront pris le soin de s'y inscrire au préalable.

Mangakas

Du côté des auteurs de manga, il fallut prendre son mal en patience beaucoup plus longtemps ; en particulier pour connaître l'identité de l'invité d'honneur, dévoilée à peine plus d'un mois avant le lancement du festival ! Il s'agit d'Izumi Matsumoto, mangaka essentiellement connu pour un unique grand succès : Kimagure Orange Road, que la plupart connaissent via son adaptation animée diffusée en France dans les années 80-90 sous le titre Max et Compagnie. Cette célèbre comédie romantique fête d'ailleurs cette année ses trente ans d'existence. Au travers d'une masterclass (ayant subi quelques couacs techniques) et d'une large conférence, l'auteur est revenu avec humilité sur son parcours, sur le succès de son tout premier titre et ses expérimentations sur le dessin numérique. Il a également évoqué sans tabou ses graves problèmes de santé, qui l'ont obligé à cesser toute activité pendant une quinzaine d'années. Entre fascination et émotion, les fans de Madoka se sont rassemblés pour écouter la précieuse parole de l'auteur et pour assister à un dessin en live de sa sublime héroïne. Notons que Tonkam, rééditant le manga dans nos contrées, nous a fait profiter pour l'occasion de la sortie de ses deux derniers volumes, et d'une séance de dédicaces en marge du système de la SEFA.

Si ces rendez-vous avec l'auteur étaient plutôt plaisants, on ne pourra pas en dire autant de l'exposition dédiée aux 30 ans d'Orange Road : un tout petit espace faisant moins de 10m², réunissant une quinzaine d'illustrations, le constat est bien maigre... surtout lorsqu'il passe après le faste de l'expo Hara de 2013 et de son imposante statue centrale !

D'ailleurs, même « punition » pour un autre invité manga/animation précédemment évoqué, Ippei Kuri, disposant d'une exposition aux dimensions identiques. Un an après une exposition Tatsunoko assez tiède, le studio et ses fondateurs n'ont décidément pas de chance sur le salon. La diversité était pourtant un peu plus présente que sur l'exposition Orange Road, puisqu'elle revenait ici sur plusieurs facettes de l'auteur, avec des esquisses traditionnelles et des dessins de nus.

Pour les autres invités côté manga, il fallait surtout compter sur le bon vouloir des éditeurs francophones. De plus en plus réticents à l'exercice, car manquant de soutien du festival, certains éditeurs ont cependant continué à jouer le jeu. Ainsi, Ki-oon et Taifu Comics, fournisseurs récurrents d'invités nippons, ont suivi leur lancée en invitant respectivement Kamui Fujiwara (Dragon Quest – Emblem of Roto) et Rihito Takarai (Seule la fleur sait, Fleur et Sens,...). Si Takarai resta très discrète sur le salon en se cantonnant aux dédicaces, Fujiwara proposa quant à lui une conférence avec à la clef un dessin riche en détail, quitte à se mettre en retard sur son planning !

Après une année blanche, Kazé Manga proposa un nouvel invité en 2014 : Ryûhei Tamura, auteur du fulgurant shonen Beelzebub. Tandis que la série était à l'honneur sur le stand de l'éditeur, le mangaka proposa également une conférence sur le salon, mais n'a pas souhaité être pris en photo (d'où l'absence de visuels). Pour sa première participation en tant qu'éditeur indépendant, Akata souhaita à Nikki Asada la Bienvenue au Club des auteurs invités sur le salon. La mangaka, très heureuse de sa présence, a mis la France à l'honneur sur ses dessins publics et autres dédicaces !

Enfin, Glénat, qui n'avait plus invité d'auteurs nippons depuis quelques années, a décidé de promouvoir Kachou Hashimoto, l'auteure de Cagaster, dont la publication française en volumes reliés constitue une première mondiale.

S'ils ne disposaient pas tous d'invités japonais, les éditeurs ont également misé sur de nombreux auteurs français. On notera ainsi l'impressionnante mise en avant d'Elsa Brants (Save me Pythie) chez Kana, la présence de Michael Almodovar (Les Torches d'Arkylon) sur le stand Akata, l'habituelle farandole d'auteurs chez Ankama dont Tony Valente (Radiant) ou Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre (City Hall) ou encore les nombreux auteurs de BD du groupe Delcourt (Aurore, Patricia Lyfoung, Kara,...). Plusieurs de ces figures francophones ont été réunies sur la scène des 15 ans pour l'enregistrement d'une édition spéciale du Toku-show de J-One.

Au sein de l'espace Japon, nous pouvions découvrir quelques dessinateurs japonais supplémentaires, comme Yusuke Nakamura ou Mitsuru Nakamura, alias 326 (auteur de Kû et Kai chez Imho). Notons également la présence de Mamoru Yokota sur l'exposition Musha-e, sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.

Figures geeks

Malgré l'absence de Comic Con', le festival ne pouvait se passer de quelques invités récurrents, qui attirent de nombreux visiteurs rien qu'à l'évocation de leurs noms. Parmi eux, nous pouvions bien sûr compter sur les nombreuses personnalités de la chaîne Nolife, qui disposait d'un stand à l'extrémité de l'espace merchandising. Les animateurs ont ainsi proposé quelques éditions spéciales de leurs émissions, notamment un rassemblement des figures japonaises de « Japan in Motion » sur la scène Japan Expo.

Les webséries n'étaient pas en reste, avec l'équipe du Visiteur du Futur ou de Damned. Mais c'est en particulier la saga Noob qui a eu les honneurs du festival, en proposant une large rétrospective et un avant-goût de sa trilogie cinématographique, financée par ses fans.

Le salon fut marqué par la présence des « youtubers », qui se sont intégrés dans le système classique des dédicaces proposé par le salon, pour éviter les fils d'attentes interminables et autres mouvements de foule des années précédentes. Nous noterons également le retour de Fred et Seb du Joueur du Grenier, qui avaient pourtant juré qu'ils n'iraient plus sur une Japan Expo après la déconvenue de JE Sud 2012. Ils furent cependant mis à l'honneur par une conférence publique, et participèrent également à un grand jeu sur scène, une variante du célèbre Burger Quiz, en compagnie de leurs éminents homologues que sont Antoine Daniel (What the cut ?!), Matthieu Sommet (Salut les geeks), LinksTheSun (Le Point Culture) et Kriss (Minute Papillon). Malgré quelques questions assez lourdes sur la logistique de Japan Expo, et un décompte des points hasardeux, cette joute publique offrit de nombreux moments de grand n'importe quoi, comme ces célébrités émergentes savent nous en offrir.

D'autres figures 2.0 se sont également montrées sur le salon, grâce à une scène dédiée qui souffrait, hélas, de problèmes d'acoustique (mais quelle idée aussi de mettre des jeux musicaux à proximité ?). On put ainsi compter sur la présence de François Theurel (le Fossoyeur de Films), de Patrick Baud (Axolot) ou du collectif Why Tea Fam. En cherchant bien sur le salon, nous pouvions également retrouver l'équipe des Voxmakers, Benzaie (Hard Corner) en dédicace sur un stand de fanzine ainsi que d'autres vedettes du net en simples visiteurs.