Hotaru - Actualité manga
Dossier manga - Hotaru
Lecteurs
20/20

La quête de l’amour

 
 
L’amour est évidemment un thème des plus importants dans la vie de poisson séché d’Hotaru. Elle n’arrive même plus à se souvenir de sa dernière relation tant ça date. Elle n’en a jamais eu de sérieuse, en fin de compte. Parce qu’Hotaru ne s’est jamais réellement impliquée dans une histoire d’amour, elle avait d’autres priorités. En fait, le poisson séché est surtout très égoïste et n’a pas vraiment d’attention à porter à quelqu’un d’autre. Elle n’en a pas l’habitude, ayant toujours privilégié sa propre personne. Alors, quand Makoto lui propose de sortir avec lui, Hotaru accepte, persuadée que c’est le prince charmant, le héros de shojo qui débarque. D’ailleurs, c’est un peu le cas. Makoto est un prince charmant, avec les avantages et les défauts. Avantages : il est beau, jeune, talentueux, prometteur. Inconvénients … il est trop parfait. Donc Hotaru veut paraitre son égale, elle tente d’être comme au travail, en tous points parfaite et exemplaire. Elle se fait passer pour ce qu’elle n’est pas. Et les relations basées sur le mensonge, sur des rôles qui ne sont pas la réalité ne peuvent pas durer. Il n’y a entre eux, au début, qu’un romantisme superficiel. Chacun se sert de l’autre pour voir ce qu’il désire dans une relation qui n’a rien d’authentique. Hotaru veut voir un prince charmant qui la tire vers le haut, la rendant idéale, gommant ce qu’elle appelle défauts alors que ce n’est que son caractère. Makoto, lui, voit en Hotaru l’occasion de s’affirmer en tant qu’homme, d’aimer, de chérir une femme qu’il ne connait au final pas vraiment. Les deux ont leurs tords et leurs parts de responsabilité dans les complications, les nons dits, les obstacles de leur couple. Chaque dispute ou mésentente vient des deux partis.

Et c’est simplement la faute à, toujours, ce désir de l’apparence qui nous empêche d’être nous même. Alors oui, l’histoire d’amour avance vite, pas comme dans les mangas qui se centrent sur des adolescents. Makoto et Hotaru sont adultes, ils font ce qu’ils peuvent … Mais ne se voient pas souvent à cause du travail de Makoto, presque jamais chez Hotaru à cause de son secret à propos de sa collocation, et au final leur amour s’étiole. On se demande presque s’ils étaient vraiment amoureux, au départ. Mais les sentiments se sont développés tout au long de leur histoire, c’est un fait. C’est ce qui arrive quand on cherche à provoquer l’amour, qui n’est parfois qu’une illusion. Hotaru se pose beaucoup de questions pour savoir si ça peut marcher avec Makoto, mais elle ne parvient pas à voir que l’expérience la construit. Tout ce qu’elle vit lui servira, et il n’est jamais bien grave de se tromper. Contrairement aux romances qu’on peut lire sur des amours immédiats et éternels, on a le droit de se tromper. Oui, s’il y a des obstacles il faut faire au mieux pour les surmonter mais cela ne suffit pas toujours. C’est une magnifique leçon de vie de la part de l’auteur, qui veut réellement nous faire comprendre que, peu importe si Hotaru et Makoto restent ensemble, ce qui compte c’est ce qu’ils ont vécus, ce qui les a fait grandir. Une belle leçon de vie qu’on a du mal à trouver dans les shojo, et on comprend alors mieux l’implication josei, qui prône que tous les moyens ne sont pas bons pour arriver au résultat d’un couple formé, mais plutôt que toute expérience est bonne apprendre, dans la réalité. Et pourtant, Hotaru est particulièrement fleur bleue et remplie d’idées romantiques. Seulement, ce ne sont que des idées et au final, elle a besoin de quelqu’un qui comprenne réellement qui elle est, sans se cacher. Pour vivre une histoire d’amour vraie plutôt qu’un doux conte de fée.

Le manga, en tout cas, met parfaitement en valeur l’évolution d’une relation grâce au couple formé par Hotaru et Makoto. On voit le temps qui passe dans l’histoire d’amour, les ambitions, l’avenir. Ce qu’ils vont envisager, par leurs envies mais aussi à cause du temps qui commence à presser pour par exemple faire des enfants, ou le regard des autres. Makoto et Hotaru vivent en fait beaucoup par l’intermédiaire de leur entourage, que ce soit leurs amis ou la société en elle-même. Parce qu’il est bien vu de faire ça, parce que telle personne a conseillé de faire ceci … Les magazines aussi jouent leurs rôles, avec leurs clichés d’homme fort et responsable et les envies de mariage d’une femme, de son désir d’une vie épanouie selon un certain critère totalement cliché. Les deux jeunes gens vont mettre un certain temps avant de comprendre que leur relation est basée sur ce que veut la société pour eux, et non pas sur leur propres envies. Une très jolie prise de conscience qui n’est pas si évidente au premier abord. Au final, ils créent une image de couple qui n’est pas lié à leurs réalités personnelles. La prise de conscience sera-t-elle suffisante pour redresser leur histoire ?

En parallèle, l’auteur introduit un triangle amoureux assez évident. Le chef Takano fait le troisième protagoniste, et tout au long du manga on se demande si un jour Hotaru et lui seront plus que des colocataires. Cela permet notamment de nous questionner sur quelle est la bonne personne, qui n’est pas forcément celle qu’on croit. Sans spoiler, si jamais Hotaru réalisait des sentiments plus forts pour son chef, il serait alors bien plus âgé, divorcé, … Pas vraiment l’image du prince charmant qu’on se faisait. Mais la vie est ainsi faite, et le cœur a ses raisons que la raison ignore. En tout cas, ce qu’il faut retenir de l’amour dans le manga Hotaru, c’est qu’il n’arrive jamais comme on le pense, ne se déroule pas comme on l’avait imaginé, et donne des leçons qu’on ferait bien de retenir. C’est ça, l’amour réel, c’est se tromper, c’est rêver, c’est ouvrir les yeux … Et expérimenter.
 
 
  
 
  

Graphismes et adaptation

 
 
Aux dessins, on voit que c’est un josei. Le trait n’a rien à voir avec un shojo classique. D’ordinaire, les traits sont ronds, parfaitement esthétiques. Ils se parent d’une grande finesse, les héroïnes ont de grands yeux émerveillés, les garçons sont parfaits, jeunes, beaux. Ici, le trait a des défauts. Et c’est ça qui rend le manga si agréable à lire. Déjà, les visages ne sont pas uniformes. D’une case à l’autre, la forme en change très légèrement pour mettre en avant les expressions faciales et cela donne un côté vraiment dynamique au manga. Ce qui est surprenant, c’est qu’il n’y a aucun défaut de physionomie. Pourtant, on dirait que le trait de la mangaka est un peu bancal, mais en fait c’est son style et elle le maitrise parfaitement, puisque malgré les poses parfois variées qu’elle fait prendre à Hotaru, pas une fois on ne remarque un défaut dans les anatomies. De plus, les personnages sont très animés, eux aussi dynamiques. L’auteur leur fait prendre de nombreuses poses variées, ce qui les rends vivants. Les expressions, donc, sont assez faciles à cerner. Et ce malgré l’exagération de certains traits. L’auteur joue beaucoup avec l’humour, notamment, et ses protagonistes ont une fâcheuse tendance à avoir un visage riant, ou des larmes au coin des yeux pour Hotaru. De même, les rougissements sont foison. Bref, il est évident que l’auteur en fait un peu trop. Mais c’est aussi le charme de la série, de jouer avec l’ordinaire pour le rendre trop présent. Cela donne à Hotaru ce côté femme enfant qui lui va si bien. Tout comme les rondeurs de son visage, d’ailleurs. Un physique qui colle parfaitement au personnage. Le Chef Takano est du même acabit, quand on voit ses rides et ses cernes. Cela donne une certaine crédibilité bienvenue au manga. De plus, les arrières plans sont bien présents dans la série, et c’est une agréable donnée à prendre en compte dans la lecture.

L’édition de Kana est tout juste correcte. La traduction est agréable, mais en fait ça s’arrête là. Les pages sont trop fines, et on voit par transparence le contenu de la page de derrière quand il manque de paysages. De plus, les onomatopées sont traduites mais non adaptées. Enfin, pas de pages couleur, et un changement un peu brutal de collection en passant du big Kana au Kana tout court. Bref, quelques petits défauts qui ne mettent pas en avant le titre.

Niveau adaptations, la série a été adaptée en un drama de 10 épisodes sous son titre original japonais. Du 11 juillet au 12 septembre 2007, la chaîne japonaise NTV la diffuse. Puis, devant le succès, elle reprend une seconde saison de onze épisodes qui seront diffusés du 7 juillet au 15 septembre 2010.
Enfin, un film a été produit en 2012. On y retrouve les personnages du drama dans une période se situant deux ans après la fin des évènements de la saison 2.
  
  

© 2005 Satoru Hiura / Kodansha Ltd.,

Commentaires

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Tsukinohime

De Tsukinohime [1101 Pts], le 23 Août 2013 à 15h35

20/20

Sa donne envie de lire le titre que je ne connaissait pas particulièrement et dont les thème et le genre josei m'interresse beaucoup.

Magnifique dossier :)

Daigo

De Daigo [917 Pts], le 23 Août 2013 à 14h53

20/20

Merci pour ce très bon dossier, j'ai trouvé la partie sur les OL passionante.

J'avoue que j'avais essayé le manga à sa sortie, pour finalement revendre mes quelques exemplaires. Le graphisme était l'un des points qui me chiffonaient, d'ailleurs. Mais ce dossier permet d'avoir un autre regard sur la série, c'est en cela que je le trouve intéressant.

Je retenterai peut-être l'expérience un jour. 

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