Hayao Miyazaki - Actualité manga
Dossier manga - Hayao Miyazaki
Lecteurs
18.50/20

Un auteur, des œuvres

          
        
                                    
    
   
Hayao Miyazaki (宮崎 駿) est le désormais célèbre réalisateur d’anime ainsi que le co-fondateur du studio d’animation Ghibli. Jusqu’en 1999, lorsque Princesse Monoké sort sur les écrans mondiaux, Miyazaki est pour ainsi dire un inconnu en dehors du Japon et des amateurs de culture nippone. Aujourd’hui, ses œuvres connaissent un franc succès, tant chez les connaisseurs que les néophytes. Souvent comparé à Disney et Osamu Tezuka pour ses productions qui restent accessibles à tous, Miyazaki reste cependant très modeste vis-à-vis de sa renommée, qu’il n’hésite pas à mettre sur le compte de la chance qu’il a eu de pouvoir profiter des opportunités qui ont développées sa créativité. Il n’en est pas moins évident que cet artiste reste un grand nom dans l’histoire de l’animation, et que ses films marqueront encore les esprits pour longtemps.
       
     
      
Hayao Miyazaki à la loupe
Miyazaki est né à Tokyo, un 5 janvier 1941, ce qui va l’entraîner au cœur même de la seconde Guerre Mondiale, qui va fortement marquer son enfance et finalement son œuvre. Dans le même temps, son père dirige une entreprise aéronautique familiale, produisant les gouvernes d’avions de chasse « Zero », dont l’efficacité a été démontrée durant la guerre. Fasciné par ces engins volants, Hayao est imprégné à jamais des images stupéfiantes que les avions peuvent offrir. C’est donc lors de cette enfance mouvementée que toutes les bases de son travail se sont formées. Ses proches ont également une place privilégiée dans ses futures créations. Dans Mon voisin Totoro, par exemple, on retrouve l’image de sa mère, gravement malade de longues années durant, rappelant sans aucun doute celle de Mei et Satsuki. En 1944, rester au même endroit devient dangereux, et la famille Miyazaki sera par trois fois déplacée en un an. Hayao connaîtra trois écoles différentes entre 1947 et 1952 : d’abord à l’école primaire d’ Utsunomiya, puis il fut scolarisée à Omiya et enfin, sa famille étant de retour dans la capitale, à l’école Eifuku. Pour le collège, il reviendra à Omiya puis finira ses études au lycée public Toyotama. C’est à l’occasion de ses années lycéennes que Miyazaki se passionne pour l’animation, après avoir découvert le premier long métrage couleur diffusé au Japon par le studio Toei, Le Serpent blanc (Hakuja den, de Yabushita Taiji), inspiré d’un conte chinois. Il débute alors dans l’univers artistique, en commençant par dessiner des avions et autres machines volantes, se sentant incapable d’esquisser des personnages. Mais cette passion naissante est fortement inspirée de Tezuka, et la prise de conscience est douloureuse : Hayao brûle l’intégralité de ses dessins, pour se consacrer à ses études d’économie à Gakushuin, où il rédige une thèse sur l’industrie japonaise et rejoint un club de recherche sur la littérature enfantine.
Sa carrière artistique à proprement parler commence en avril 1963, où il trouve un travail d’intervalliste au studio d’animation Toei. C’est en proposant une autre fin, acceptée par le studio, au film Garibā no Uchū Ryokō (1965) que Miyazaki se fait remarquer au sein de l’entreprise, où il est rapidement mis au travail sur Les Fidèles Serviteurs canins (Wan wan chushingura) puis sur la première série télévisée de Toei, Ken, l'enfant-loup (Okami Shonen Ken). En 1964, le studio d’animation est parcouru par une grande vague de troubles opposants les syndicats et les dirigeants de la société. C’est Miyazaki qui prendra la tête des manifestants, et deviendra leur secrétaire en chef, avec Isao Takahata comme vice président. C’est également à cette époque que le maître rencontre Akemi Ota, qui deviendra sa femme en octobre 1966. L’année 65 sera sous le signe d’une collaboration fructueuse entre Miyazaki et Takahata, de laquelle naîtra Hassuru Panchi (Panchi, le bagarreur), puis le premier long métrage d’Hayao, Horus, prince du Soleil, après son impatience à quitter le domaine des séries télévisées. Cependant, le temps de la télévision est arrivé, et le film, chef d’œuvre artistique de l’époque, ne décollera pas, même après sa sortie, le 21 juillet 1968.
                    
En parallèle, Miyazaki travaillera sur diverses séries, comme Sally, la petite sorcière (Mahotsukai Sally), Mystérieuse Akko-chan (Himitsu no Akko-chan), et travaille en tant qu’animateur principal du Chat botté (Nagagutsu o haita neko) et du long métrage Le Vaisseau fantôme volant (Sora tobu yūreisen) en 1969. Enfin, il se lance dans le manga sous le pseudonyme d’Akitsu Saburo avec Le peuple du désert (Sabaku no Tami), paru de septembre 69 à mars 70 dans Shonen Shojo Shinbun. En 1971, une fois les animations respectives de L’île au trésor des animaux (Dobutsu Takarajima) et d' Ali Baba et les 40 voleurs (Ali Baba to 40 no Tozoko) terminées, Hayao Miyazaki démissionne de Toei, jugeant que la politique de l’entreprise ne lui convenait pas. Il rejoint alors Isao Takahata et Yōichi Kotabe aux studios A-Pro. Il s’investira beaucoup dans son travail, et accompagnera Yutaka Fujiota, le président de Tokyo Movie, en Suède pour décrocher les droits de Fifi Brindacier (Nagakutsushita no Pippi). Cependant, cette entreprise échoue, mais permettra à Miyazaki de faire son premier voyage à l’étranger, et de récolter des idées dans les paysages de Scandinavie, qu’il réutilisera notamment pour Kiki la petite sorcière. Il réalisera également, en collaboration avec ses coéquipiers du studio, plusieurs épisodes de la série Lupin III (Rupan sansei) et le court-métrage Panda et Petit panda (Panda Kopanda), ce dernier rappelant d’ores et déjà le design jovial et bienheureux que Miyazaki donnera à Totoro.
En juin 1973, le trio Miyazaki, Takahata et Kotabe quitte A-Pro pour Zuiyo Pictures, une filiale de Nippon Animation. Pendant cinq ans, ils travaillent sur un projet consistant à adapter des romans occidentaux au Japon. On peut par exemple citer Heidi, la petite fille des Alpes (Arupusu no shōjo Haiji, 1964), film pour lequel Miyazaki travailla en tant que concepteur scénique et fit il fit un voyage en Suisse pour s’inspirer de l’ambiance nécessaire à la réalisation du film. C’est en 1978 que l’artiste obtiendra enfin l’opportunité d’accéder au statut de réalisateur chez Nippon Animation. De là découle une série de 26 épisodes intitulée Conan, le fils du futur (Mirai shōnen Conan). Celle-ci, basée sur un roman pour enfant (The Incredible Tide d’Alexander Key), aborde des thèmes précurseurs des grands succès de Miyazaki. On y retrouve notamment un monde post-apocalyptique, une situation écologique désastreuse ainsi que l’apparition des premières machines volantes crées par le maître. L’année suivante, il rejoint la Tōkyō Movie Shinsha et y sort son premier film en tant que réalisateur : Lupin III : Le Château de Cagliostro (Rupan sansei: Kariosutoro no shiro). Ce classique du genre marque donc un grand tournant dans la vie du maître de l’animation japonaise. C’est à peu près à la même période qu’il rencontre Toshio Suzuki, futur ami et chroniqueur de Miyazaki dans Animage. En 1980, il travaillera pour Telecom Animation, et joue le rôle d’instructeur vis-à-vis des nouveaux animateurs arrivés dans la société. C’est à cette période qu’il réalise les épisodes 145 et 155 de la série Lupin III, en utilisant Telecom comme pseudonyme.
      
        
         
       
De Nausicaä à Ponyo
C’est en 1982 que Miyazaki va réellement construire sa renommée. Avec le soutient de Suzuki, il décide de commencer Nausicaä de la vallée du vent (Kaze no tani no Naushika), mais les producteurs ne veulent s’appuyer que sur des mangas ou de la musique pour accepter un projet. Le duo d’amis ne se décourage pas, et c’est dans Animage que la version imprimée de Nausicaä est publiée, chef d’œuvre en terme de saga épique et écologique qui lui prendra douze ans. Le manga se révèle être un succès considérable, après son élection au titre de lecture favorite des lecteurs du magazine pour lequel travaille Suzuki. Miyazaki se lance également dans la publication du Voyage de Shuna (Shuna no tabi), manga se rapprochant fortement de Princesse Mononoké (Mononoke Hime). C’est l’année suivante que la décision d’adapter Nausicaä en film est lancée. Durant ce projet, Miyazaki va recruter des animateurs afin de faire avancer la production, en retard suite à l’exigence du maître, jusqu’à ce que le film sorte en 1984 sur les écrans japonais, remportant un franc succès, d’ailleurs considéré par beaucoup comme le premier véritable film de Miyazaki. C’est cette notoriété qui lui permettra de fonder en 1985 le studio Ghibli en compagnie d’Isao Takahata, son collègue et ami. « Ghibli » est un terme italien désignant un vent du désert. Un tel clin d’œil signifie pour Miyazaki une révolution dans le domaine de l’animation japonaise, à la manière d’un vent qui balayerait tout sur son passage, laissant le paysage fertile et modelable.
          
Cette réussite va pourtant amener son lot de mauvaises nouvelles, avec la mort de sa mère un an avant la sortie du film, à l’âge de 71 ans. Pourtant c’est sans doute aussi ce qui a plongé Miyazaki dans le travail, en tant que producteur de rares mais magnifiques longs métrages. Ghibli s’impose en 1986, à la sortie du premier projet de film de la compagnie: Laputa, le Château dans le Ciel (Tenku no shiro Rapyuta), pour lequel Miyazaki s’est rendu au pays de Galles. Rapidement, la sortie de Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro – 1988) confirme la réputation du studio et de son fondateur, tant le film est devenu un emblème pour les japonais comme pour le studio, qui en a fait sa mascotte, et ce en dépit du premier refus du projet en 1986. C’est grâce à l’intervention de la maison d’édition du roman ayant inspiré Le tombeau des Lucioles, de Takahata, que les deux films verront le jour dans le même temps, multipliant le travail nécessaire à leur réalisation. Puis c’est en 1989 que Kiki la petite sorcière ( Majo no takkyūbin) sort au Japon, avant une baisse de régime de la part de Miyazaki, suivant la période de crise durant la production de Kiki, faisant pencher dangereusement le studio dans ses limites financières. Après trois années vides de productions majeures, Porco Rosso (Kurenai no buta) se démarque des habituelles sorties de Miyazaki, notamment par l’intermédiaire d’un héros adulte et incarnant lui-même le préjugé de l’apparence. De plus, il y a beaucoup plus de réalités dans ce film : géographie et politique des années 20 rappellent sans hésitation des faits réels. 1995 voit ensuite le studio produire un clip de quelques minutes, On Your Mark, pour la chanson du même nom du groupe de j-pop Chage and Aska. Ce clip sera de plus diffusé avec Si tu tends l'oreille (Mimi wo sumaseba - Yoshifumi Kondo), premier long métrage du studio qui ne sera réalisé par aucun des co-fondateurs.
        
Si Miyazaki est d’ores et déjà une légende au Japon et pour quelques initiés internationaux, c’est en 1996 que sa côte de popularité va exploser. En effet, c’est cette année que Disney et Ghibli passent un accord visant à distribuer tous les longs métrages du studio japonais dans le monde entier. Suivant les conseils judicieux de son ami Suzuki, le maître sort Princesse Mononoké (Mononoke Hime) en 1997, plus gros succès de tous les temps lors de cette sortie au Japon, qui se renouvelle lors de la sortie du film en vidéo, alors distribué dans de nombreux pays dont la France en 2000. C’est également une période de frayeur pour les fans de Miyazaki, puisque la rumeur, d’une retraite possible, amplifiée et sortie de son contexte, est diffusée après une conférence de presse : « Je crois que c’est le dernier film que je ferai de cette manière. » signifiait seulement que la fatigue éprouvée à force de tout vérifier sur la production du film l’a grandement affaibli. Il décide d’ailleurs de quitter le studio, annulant cette décision lors de la mort Yoshifumi Kondō, le 16 janvier 1999, qui laissa un vide, le contraignant à revenir en tant que shochō (approximativement « la tête du service »). Après une période de calme, l’idée du film Le Voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no kamikakushi) lui vient, film qu’il réalisera jusqu’en 2001, l’annonçant encore une fois comme son dernier long métrage. Devant Princesse Mononoké, Chihiro bat tous les records du box-office japonais, lui assurant une reconnaissance internationale (dont le prix de l’Ours d’Or au festival de Berlin, et l’Oscar du meilleur film d’animation en 2002). En 2003, c’est Le Royaume des chats (Neko no Ongaeshi) que Miyazaki produit pour Hiroyuki Morita, et en fin d’année 2004, le Japon accueille un nouveau succès avec Le Château ambulant (Hauru no ugoku shiro), un film d’animation inspiré d’un roman de Diana Wynne Jones, Le Château de Hurle. En 2005, à Venise, il acceptera le Lion d’or pour célébrer l’ensemble de sa gigantesque carrière, où il déclare : « J’ai une envie intarissable [de continuer à faire des films]. Je veux créer des films qui inspirent les enfants. ». Il n’est alors plus question de retraite, et l’année 2008 le confirme avec la sortie nippone de Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo), interprétation libre de la légende de La petite Sirène. Ce film sort lui aussi des sentiers battus de l’œuvre de Miyazaki, puisque les graphismes n’ont pas le même cachet que les précédents, l’auteur ayant ici usé du pastel. Le film est sorti en salles en juillet 2008 au Japon et sera projeté lors de la Mostra de Venise de 2008 pour le public européen. Sorti le 8 avril 2009 en France, Ponyo reste le dernier film de Miyazaki à l'heure actuelle, du moins en tant que réalisateur. On le retrouve en revanche comme scénariste sur les deux productions suivantes du studio Ghibli : Arrietty, le petit monde des chapardeurs (Karigurashi no Arrietty), de Hiromasa Yonebayashi, sorti en 2010, et La Colline au Coquelicots (Kokuirko Zaka-kara), film de 2011 basé sur le manga éponyme de Tetsuro Sayama et Chizuru Takahashi, réalisé par Gorô Miyazaki, et pour lequel son père s'est beaucoup impliqué. En effet, après avoir dénigré sa première réalisation  en 2006, Les Contes de Terremer (Gedo Senki), Hayao Miyazaki a suivi de près la production de ce dernier long métrage, en étant constamment sur le dos de son fils et en demandant de refaire plusieurs fois certains passages. 
  
Les premiers échos concernant les prochains projets d'Hayao Miyazaki parlent de l'adaptation de l'autobiographie de Jiro Horikoshi, un ingénieur japonais qui a conçu notamment différents avions de combat lors de la Seconde Guerre Mondiale. Par ce film qui se voudrait plus réaliste, le réalisateur voudrait réaffirmer ses positions pacifistes et anti-nucléaire, en faisant écho à la catastrophe de Fukushima du printemps 2011. Ce nouveau film devrait voir le jour en 2013. 

                     
           
              
                              

Des influences diversifiées

                  
Il faut savoir que Miyazaki a pu réaliser ce qu’il a réalisé grâce à tous les modèles qui ont pu l’impressionner, le toucher, l’influencer d’une manière ou d’une autre. En tête de liste se trouve Osamu Tezuka, qu’il a imité lors de ses tous débuts pour le dessin. Bien qu’il ait fortement critiqué le travail d’animation de Tezuka, le jeune homme qu’il était alors décide peu à peu de trouver sa propre voie. Sa passion pour l’animation est quant à elle née après le visionnage de Hakujaden (Le Serpent blanc - Taiji Yabusshita), vers ses 17 ans. Il déclare : « Mon âme était ébranlée. Ce film m'a notamment convaincu qu'au Japon aussi, il était possible d'exprimer beaucoup de choses par le biais de l'animation. Pour moi, la vision du Serpent blanc a été une expérience intense », et c’est de là que lui vient l’inébranlable conviction que l’animation ne se résume pas à Walt Disney, auquel on le comparera plus tard à son grand regret. A divers moments de sa carrière, Miyazaki découvre des œuvres qui le stimulent dans son travail. Entre autre, à ses débuts, il vit La Reine des neiges (Snejnaïa Koroleva - Lev Atamanov), qui le fit tout d’abord douter puis reprendre confiance en soi vis-à-vis de son travail, dont il comprit le rôle émouvant. La Bergère et le ramoneur (1952, réédité en 1979 sous le titre de Le Roi et l’oiseau - Paul Grimault), persuade Miyazaki que les films d’animation ne sont pas uniquement destinés aux enfants. C’est sans doute grâce à cela que l’on peut de nos jours savourer des œuvres aussi travaillées et profondes. Enfin, le souci du détail et d’une bonne animation des scènes lui vient de son admiration vis-à-vis du Canadien Frédéric Back (Crac!, l'Homme qui plantait des arbres), dont il envie la capacité à animer à la perfection jusqu’au mouvement des plantes.

Ayant longtemps travaillé avec Isao Takahata, il est normal que les deux artistes aient une vision du monde commune, d’autant plus que la décision de fonder le studio Ghibli vient de leur collaboration. Les thématiques semblent se répondre, notamment lorsque l’on voit le magnifique Le tombeau des lucioles (Hotaru no haka - 1988), qui met en scène deux orphelins confrontés à la violence de la guerre, ou encore Souvenirs goutteà goutte - Only Yesterday (Omoide Poro-poro - 1991), où le personnage principal cherche à trouver sa place dans la société, tout comme Kiki, dans le film éponyme de Miyazaki, produit peu avant. De même, Pompoko (Heisei tanuki gassen pompoko - 1994) et Princesse Mononoké traitent de la rencontre entre l’Homme et la Nature. Pourtant, la réalisation est aux antipodes : Takahata est sérieux, réaliste là où Miyazaki invente des mondes fantastiques au fonctionnement étrange et aux paysages inconnus. De plus, le graphisme de Miyazaki raffole de beaucoup plus de détails, et sa morale est bien plus axée sur la combativité, le courage et la volonté de ses héros. Takahata, en somme, tourne son œuvre vers un public plus adulte, à travers des messages plus clairs et plus sombres, sans la dimension de rêve et d’amusement perpétuel que l’on trouve chez son ami, qui annonce toujours un dynamisme des personnages contre la fatalité.
     
       
                       
                 

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Commentaires

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StrawberryFruit

De StrawberryFruit [629 Pts], le 07 Décembre 2013 à 20h34

18/20

L'univers d'Hayao Miyazaki est passionnant !

Personnellement j'ai adoré Nausicäa de la Vallée du Vent et Princesse Mononoké mais à l'opposé, les films tels que Mon Voisin Totoro sont très paisibles, c'est agréable ^^

Meloon

De Meloon [49 Pts], le 02 Février 2013 à 14h23

20/20

J'adore les films d'Hayao Miyazaki!!!!!

deub58

De deub58 [87 Pts], le 23 Novembre 2011 à 18h40

18/20

Merci pour ce dossier bien riche et détaillé. J'ai pu découvrir pas mal de chose.

Je n'ai pas regardé tout l'unviers de Miyazaki, mais mes préférés sont Princesse Mononoké, Le château dans le ciel, Nausicaä et Le voyage de Chihiro.

Par contre d'autres films comme Mon voisin Totoro ou Le tombeau des lucioles, je n'ai pas du tout accroché (au point de regarder quand est ce que le film allait enfin finir)

Et je rejoins l'avis de Yoyo1 sur Le château ambulant.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 29 Mai 2009 à 21h19

Chouette encore un commentaire intéressant !

Je suis ravie que ce dossier t’ai de nouveau donné l’envie de te replonger dans l’œuvre de Miyazaki, j’ai atteint le but que je m’étais fixé. Il FAUT voir Mon voisin Totoro (bon, il faut voir tout son travail, mais plus particulièrement ce bijou qu’est ce film. Si tu as aimé renouer avec l’enfance, c’est un très beau voyage qui t’attend. Car en se concentrant uniquement sur une ode aux joies simples et à l’émerveillement enfantin, Miyazaki est bien plus direct, et le message d’autant plus percutant). Et chaque personnage mérite d’être largement étudié, Dame Eboshi est très travaillée, je trouve. Même à la fin où elle paraît cruelle envers le Dieu cerf, elle tente d’agir pour le bien de son village, au risque de tout perdre. Elle ne regarde pas en arrière, n’éprouve pas de regrets et avance vers un objectif sans jamais douter. Une vraie guerrière, un vrai guide. Et tous les personnages du maître ont quelques choses à cacher …

Oui, Porco Rosso se démarque (c’est d’ailleurs pour ça que je n’en ai pas longuement parlé, alors que j’ai une petite tendresse pour ce film), rien que par le choix des voix … Jean Reno. Il n’est pas connu pour sa douceur et son ton enfantin. Et puis tout l’univers est plus réaliste, rien n’est vraiment rêvé, à part dans certaines scènes du film (tout de même !). Comme tu le dis si bien, l’univers des aviateurs est plus technique, mais plus cruel, aussi. C’est la guerre, et le héros, s’il n’y prend part que dans son passé, y est confronté directement. Voler n’est pas un gage de sécurité, et il est souvent confronté à la violence, la réalité … Pour la tête de cochon de Porco, c’est clairement une malédiction qu’il s’est plus ou moins imposée, du moins je le vois ainsi. La seule part de magie du film est dédiée à la fuite de Marco, qui ne peut plus endosser les ressentis humains. Ses espoirs brisés, la vision du monde noircie, il décide inconsciemment de se détacher de l’humain pour vivre selon ses règles, ignorant les autres et leurs préoccupations. Je pensais donc que Marco était tiraillé, incapable de résoudre ses conflits et d’assumer la mort de ses convictions et de ses valeurs … Mais Porco Rosso est un film assez personnel, et on peut voir ça autrement … Marco était naïf, voulait changer le monde dans lequel il voyait tomber la société qui l’entourait, et échoue en tombant peu à peu dans un aspect qui, paradoxalement, le fait rentrer dans le moule tout en lui permettant d’en être physiquement exclu. Comme une solution de repli … Comme pour se dire que, finalement, quelque part, on a changé quelque chose dans sa vie, sans s’abandonner à la société, alors qu'on s'y conforme ?

Pour l’image globale des cochons, les japonais ont de l’affection pour cet animal, mais ne le respectent pas. Miyazaki voit les cochons comme étant avares, capricieux et marginaux … Est-ce que cela ne convient pas très bien à Marco ? Et même aux parents de Chihiro, qui deviennent avares et égoïstes, se souciant uniquement de leurs envies … Idem pour les sangliers, qui sont fiers, au caractère impulsif et changeant … Le cochon reprend beaucoup de caractéristiques humaines, surtout les défauts. Ils sont donc proches de nous, et c’est pour cela, je pense, que Marco devient cochon.

J’espère avoir participé au débat assez activement, mais tout ceci n’est qu’un avis subjectif vis-à-vis d’un personnage pour qui j’ai beaucoup d’estime …

oefremine

De oefremine, le 27 Mai 2009 à 02h14

19/20

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce dossier, les trois films de miyazaki que j'ai préféré ont été "Le voyage de Chihiro", "Princesse mononoké" et "Nausicaa de la vallée du vent"

En parlant de ce dernier, j'ai d'ailleurs craqué sur un bouquin illustré racontant toutes les étapes de création du manga et du film, les esquisses, et les différentes apparences progressives de nausicaa (car il y en a eu pas mal! ) et de l'intégration petit à petit des personnages clés de l'histoire (car comme tu le dis si bien Miyazaki est un perfectionniste et un bourreau de travail, d'ailleurs lorsqu'il se penchait sur les illustrations et les planches de nausicaa, il devait aussi assurer une collaboration pour une série animée (Sherlock Holmes), quel homme, mais quel homme! ^_^

Enfin bref,les messages que fait passer Miyazaki correspondent parfaitement à mes valeurs, j'adore retourner à mes rêves d'enfant,et la façon dont il nous fait partager ses paysages grandioses, des univers réalistico-fantasmagoriques... 

Ton dossier m'a inspirée, il m'a insufflée l'envie à nouveau de revoir certaines oeuvres du maître, découvrir également d'autres oeuvres (Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro que je n'ai pas encore vue, quelle honte! >_<) mais également prêter davantage d'attention à la psychologie des personnages (comme Dame Eboshi dans Mononoke Hime)

Je pense que dans ce qui tranche le plus dans Porco Rosso, c'est l'introduction d'un vocabulaire plus famillier, un peu plus "grossier", le public visé est clairement plus adulte, même si aucune scène n'est réellement "choquante", l'univers est celui des aviateurs, donc plus technique, plus ciblé peut être? La chanteuse du bar (J'ai oublié son nom, mais je crois que c'est Bijou?) qui attends inlassablement son aviateur, sur fond de guerres et de combats aériens..

Et surtout, surtout le héros ayant une tête de cochon, c'est assez original, mais j'ai remarqué que souvent, les personnes ayant mal agi sont transformés en cochons dans les films de Miyazaki, dans chihiro, ses parents sont transformés en cochon par Yuu Baba, et dans celui ci il s'est retrouvé avec une tête de cochon suite à une malédiction (il me semble?)

Dans Mononoké, le prince se fait empoisonner apres avoir tué un sanglier (cousin du cochon)...

Que peut bien vouloir signifier l'image du cochon pour Miyazaki? Je lance le débat! :)

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 13 Mai 2009 à 15h12

Bon, me voilà avec une commande de dossier XD Je m’y pencherai quand j’aurai le temps de tous les (re)voir. En tout cas c’est sûr, Le tombeau des Lucioles est un film cultissime. D’ailleurs ça me donne envie de filer le regarder de nouveau.

En résumé, et parce que un débat sur Miyazaki via les commentaires ce n’est pas forcément pratique, contente que mon dossier t’ait plus malgré ses failles. J’essaierai de faire mieux dans les prochains. A la revoyure !

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 13 Mai 2009 à 09h13

En ce qui concerne Laputa, ça dépend si on parle purement et simplement de qualité graphique ou de qualité esthétique. Et comme tu as beaucoup utilisé le terme "esthétique", finalement on ne savait plus trop si tu parlais de l'un ou de l'autre.

 

En parlant de ça, le style dans Le Château Ambulant est finalement assez différent du style habituel de Miyazaki dans les dessins. On se rapproche plus du film d'animation moderne, et finalement, je sais pas toi, mais on perd avec ça une partie du charme qu'apportait le style de Miyazaki aux oeuvres précédentes. D'ailleurs, c'est pour ça que je suis très content que dans Ponyo, il soit un peu revenu à son style. D'ailleurs, même si ce n'est pas le sujet, quand on voit les productions récentes du studio Pixar, ben c'est vraiment très beau, on sent que c'est vraiment presque entièrement fait à l'ordinateur... mais je trouve aussi que finalement ça manque de personnalité. Je ne sais pas toi, mais je n'aimerais vraiment pas que les films de Miyazaki ressemblent à ça !

 

Sinon pour Takahata... ben il va aussi falloir faire un dossier sur lui ! Je crois qu'on pourrait toi comme moi parler du Tombeau des Lucioles pendant des heures, tant ce film a marqué nos esprits.

 

Sinon, la construction de ton dossier me semble tout de même plus judicieuse qu'un développement liénaire film par film. Mais à ce moment-là, le plus compliqué est en effet de parvenir à parler de tous les films autant qu'ils le méritent. Peut-être que pour Princesse Mononoké ou pour Kiki la petite Sorcière, tu aurais pu en dire un petit peu plus. Mais bon, de toute manière, l'objectif de ce dossier n'était pas à mon avis de présenter à ses destinataires tous les films et de les analyser en profondeur... il y a déjà bon nombre de critiques des films disponibles sur internet. Ton dossier a le mérite de vraimetn se démarquer de la masse en proposant une étude globale de l'oeuvre, dont les différents films ne sont que des exemples. J'aime beaucoup cette initiative là, et tu as eue (désolé d'ailleurs de ne pas avoir remarqué que tu étais une fille ^^) tout à fait raison de le faire comme tu l'as fais.

 

J'espère vraiment te voir faire un dossier pour Takahata dans le futur, on aura encore certainement de nombreuses choses à se dire !

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 12 Mai 2009 à 18h12

Quel beau commentaire que voilà ! Merci d'avoir pris le temps de le taper, c’est très agréable de lire un tel effort. Une connaisseuse, certes, mais apparemment pas la seule :)

Le Chateâu ambulant reste un beau film, surtout au niveau de l’animation, seule la fin est un peu légère, surtout par rapport au film. Dans l’ensemble je maintiens que le traitement des thématiques est superbe, et que Miyazaki a insufflé de son génie à l’œuvre originale, ce qui aurait pu être lourd et redondant, et qui au final ne l’est pas. Mais oui la magie est moins présente, sans doute parce qu’il a tenu à respecter d’avantage l’histoire qui l’avait inspiré, à la différence des autres œuvres sur lesquelles il a pu se baser en se les appropriant complètement. Je rejoins ta vision des choses à propos de Porco Rosso, qui m’a, moi aussi, nettement moins enchantée. Ce film est comme la preuve que Miyazaki sait faire autre chose –et, soyons honnête, c’est dans l’absolu réussi-, pourtant son image lui colle trop à la peau. C’est à la fois dommage et satisfaisant, si l’on prend du recul par rapport à son œuvre.

 

En tout cas, comment parler de Miyazaki sans parler de Takahata ? J’aurais aimé m'étendre plus amplement sur lui, mais ce n’en était pas l’objet -_-' Ils sont à la fois complémentaires et très proches dans leurs créations, l’œuvre de l’un étant stimulée par celle de l’autre et vice versa.

 

Ah, l’argumentation … Je suis à la fois gênée et satisfaite qu’on y trouve des failles. Il y a effectivement des passages où j’avoue avoir peiné, surtout lorsque je tentais de me souvenir de chaque film pour lui trouver une place. Vu le temps passé à l’écriture, je me rends bien compte que certaines choses ne conviennent pas à la masse de travail à abattre pour parler de Miyazaki. En tout cas ton commentaire est, là encore, très intéressant. Tu développes quelques points auxquels je n’avais pas prêté attention, et je t’en remercie. Par contre, s’il est effectivement agréable à regarder, avec des scènes bluffantes, on ne peut compar comparer ce film à la constance qualité graphique du Voyage de Chihiro ou du Château ambulant. Mais de manière générale, en me relisant, je me rends compte que je n’ai pas suffisamment parlé de certains films, dont Laputa. Sans doute par souci de temps, ou celui de traiter des thématiques plutôt que des films en eux même, et par peur de livrer trop de détails au point de faire un catalogue, ou même un dossier film par film, ce qui serait pourtant largement légitime.

 

Encore merci, je suis ravie que cela plaise, et très satisfaite de partager mon admiration envers Miyazaki ^^’

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 12 Mai 2009 à 15h10

17/20

Un dossier vraiment magnifique, fait par un connaisseur, et ça se voit. Je te trouve un peu trop généreux peut-être pour Le Château Ambulant, qui est à mon avis un peu inconstant, avec quelques scènes assez décevantes. Par contre je rejoins ton avis sur Ponyo et sur le traitement de Fujimoto. Ces deux films restent excellents, mais qu'on sent quand même un peu moins magiques.

Par contre, celui qui m'a le plus déçu fut sans aucun doute Porco Rosso. Et c'est probablement l'univers trop réaliste qui m'a empêché de ressentir la même chose qu'avec tous les autres. Les avions aussi, c'est un peu moins magique que les machines volantes du Château dans le Ciel par exemple. La place de l'argent aussi, qui est un souci constant de la vie de Marco, est quelque chose qui m'a beaucoup gêné pour un film du maître...

Très bonne chose aussi que tu évoques le magistral Tombeau des Lucioles, qui possède lui aussi cette magie qu'on ressent à la vue d'un film Miyazaki, tout en proposant un caractère historique et sombre de par son réalisme. Ce film est un superbe complémentaire de l'oeuvre de Miyazaki.

Enfin, ton choix d'images est juste parfait. J'adore l'image du Totoro caché derrière l'arbre et celle de Kiki, un personnage étrangement attachant lui aussi.

Enfin, il y a quelques passages où on sent quand même que tu as eu un peu de mal quant à l'argumentation. Notamment sur l'évocation de la guerre dans l'oeuvre de Miyazaki. Un aspect que tu aurais peut-être pu développer en approfrondissant cet aspect dans Le Château dans le Ciel. Et puis ce film mériterait aussi une description et une réflexion plus poussée. La symbolique qui entoure le château flottant de Laputa est énorme, avec ce monde coupé en deux, cet héritage à deux facettes et ces deux formules qui finalement sont là pour contenir un pouvoir trop grand. Et niveau esthétique, ce film mérite vraiment des éloges. Que dire de la beauté incroyable de la partie supérieure de Laputa, du passage dans les mines, de la beauté poétique de la chute ralentie par le pendentif, et la rencontre surréaliste entre les héros.

C'est tout de même un très beau dossier, tout de même très complet, et avec une maîtrise linguistique certaine. Je te donne une petite note indicative au passage.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 10 Mai 2009 à 19h48

Merci à tous.
Jokk >> Oui sûrement, mais le fait de jouer sur tous les plans "gâche" (terme totalement impropre au génie de Miyazaki) la profondeur de chacun d'eux, il me semble. C'est un avis critique, et je ne fais que dire que Ponyo, malgré les apparences, ne peut être vu comme un condensé, le triomphe du réalisateur.

Anoa

De Anoa [357 Pts], le 09 Mai 2009 à 15h33

20/20

kiiiiiiiiiiiiiiiiiiia! Miyazaki!!! quel bonheur de lire ce dossier si bien modelé! rien à dire! Miyazaki c'est tout mes rêves!

Badow

De Badow, le 09 Mai 2009 à 11h32

Bravo pour le dossier, j'ai eu plaisir à le lire !

Jokk

De Jokk [319 Pts], le 08 Mai 2009 à 14h11

Super dossier Nid. Mais je te trouve un peu dure avec Ponyo^^.

Les défauts que tu a cité peuvent être expliqué par le fait que ce film s'adresse clairement à un public jeune, non?

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