GE - Good Ending - Actualité manga
Dossier manga - GE - Good Ending
Lecteurs
19.50/20

Maturité faite d’humanité et de moralité


Dans la première thématique, on a abordé l’incontournable triangle amoureux inhérent à tout shonen romantique. A présent, on va analyser un aspect assez unique de l’œuvre. Comme cela a été mis en avant, GE good ending s’enracine comme il se doit dans le moule de son genre, tout en évitant ses pièges et ses clichés dont le genre a du mal à se défaire. Cette force, GE la trouve dans sa tranche de vie qui se rapproche fort de la nôtre, grâce à une exploitation de son récit de manière cohérente et sérieuse. L’œuvre n’en devient pas pour autant déprimante et peu drôle. Bien au contraire, l’auteure concilie à merveille les deux. Pour les plus sceptiques d’entre vous, on va quelque peu s’expliquer dans les affirmations que l’on avance. L’humanité du titre représentée par ses personnages. Sa moralité représentée par la dure réalité de la vie.




Idiot mais sincère (Seiji)


Dans le genre pas très futé, Seiji se pose là. Faut dire que le bonhomme à tout de l’adolescent pas très dégourdi et, surtout, pas spécialement doué lorsqu’il s’agit de communiquer avec cette race extra-terrestre et réputée particulièrement imprévisible que sont les filles. Toujours est-il qu’il a au moins comme mérite d’être de bonne volonté. De la bonne volonté, c’est précisément ce qu’il semble manquer à pratiquement l’intégralité de la population masculine de ce genre de récit lorsqu’il s’agit de faire le grand saut. Il est vrai que Yuki ne s’est pas privée de lui donner un bon coup pied dans les fesses, mais il n’empêche que le résultat est bel et bien là. Au départ, on aurait pu penser à un coup d’éclat passager et voir le jeune homme retomber dans une apathie bonne à se jeter par la fenêtre. La réalité sera toute autre. En effet, Seiji a beau faire des erreurs et apprendre tous les jours, il n’en demeure pas moins volontaire et toujours prêt à aller de l’avant. Plus concrètement, cela se traduit par des prises de décisions réelles, parfois maladroites et rapides, mais souvent prises au gré d’une véritable réflexion qui nous amène à réfléchir, nous aussi. En somme, notre homme s’avère extrêmement proche d’un lycéen tel qu’on pourrait en croiser dans la vie de tous les jours. D’ailleurs, à l’instar des humains que nous sommes, Seiji évolue grandement avec le temps qui passe et les événements qui s’enchainent. Comparer celui qu’il était aux prémisses de GE et celui qu’il est devenu alors que le titre tire son rideau illustre cela à merveille. D’un lycéen, il deviendra un homme. Un homme plus si idiot que ça mais gardant, à l’inverse, toujours sa sincérité sans limite.


Assurée mais blessée (Yuki)


Une belle brune entre dans la pièce, sa longue chevelure relâchée, son regard assuré se posant sur les garçons déjà en pamoison. Elle s’avance sans une once d’hésitation, aborde le premier malotru qu’elle croise et lui fait savoir en bonne et due forme devant tous ses congénères encore sous le choc. Voilà le genre de personne que l’on découvre lorsque Yuki Kurokawa se présente pour la première fois à nous. La demoiselle semble avoir du caractère et sait se montrer autoritaire, mais elle est loin d’avoir un mauvais fond pour autant. Elle est même tout à fait à l’opposée comme Seiji le remarquera rapidement. Pleine d’entrain quant à sa résolution de caser notre héros avec Sho, elle n’ira pas par le dos de la cuillère pour arriver à ses fins ! Quelle plaisir de voir ainsi une jeune fille pleine de vie. Quelle erreur de se fier uniquement au masque affiché. Plus la lecture progresse, plus le lecteur se rendra compte de qui est réellement Yuki et du chemin ardu sur lequel elle est engagée. Jeune, belle, et surtout déjà marquée par la vie. Elle traine derrière elle les fantômes d’un passé pas si lointain que ça, toujours prêts à faire réapparaitre des blessures qui n’ont jamais vraiment cicatrisé et qui continuent de la ronger. Elle observe au loin un horizon brumeux. Pourtant, née dans une famille aisée du nord du Japon, polie dès son plus jeune âge, Yuki avait tout du diamant le plus pur et éclatant qui soit. Brillante, elle l’est encore, mais sombre aussi, bien trop souvent. Elle est comme un diamant net mais brisé à certains endroits. Elle aide avant de s’aider elle-même. Elle protège quitte à rouvrir ses plaies les plus lancinantes. C’est en apprenant à la connaitre que l’on saisira toutes ses subtilités. Des subtilités aux tonalités bien différentes mais toujours touchantes.




Maladroite mais mignonne (Sho)


Une blonde un peu maladroite sur les bords mais dont le sourire nous ferait pardonner la pire des bêtises. Sho, c’est un peu ça. Dans toute la vigueur de son adolescence, elle nous apparait comme le prototype même de la demoiselle pleine d’énergie et de motivation, pleine de bonne humeur et de gentillesse. Bref, le genre de fille que tous les garçons rêvent de pouvoir prendre par la main. Ceci étant dit, derrière ce portrait quelque peu stéréotypé, Sho s’avère être quelqu’un de déjà bien ancré dans certaines réalités. Des difficultés avec son petit ami, un autre prétendant qui frappe à la porte (oui oui, c’est bien de notre charmant héros dont il est question), la demoiselle a de quoi faire et pas mal de questions à se poser. Ca, elle ne manquera pas de le faire avec une honnêteté qui ne la quitte jamais. En fait, Sho a tout de la jeune fille attachante qui se bat pour avoir ce qu’elle veut et qui refuse d’abandonner ce qu’elle possède. C’est le genre de personne qui, on le sait, pourra être blessée quand bien même elle ne le mérite pas. C’est aussi le genre de personnage rapidement agaçant dès qu’il en fait un peu trop. Sauf qu’ici, justement, l’adolescente tiendra toujours son rang. Et tout comme ses compagnons, elle évoluera à chacune des épreuves qu’elle traversera. Sans tomber dans la démesure, sans avoir besoin de ses beaux yeux pour continuer à séduire, Sho prend la vie comme elle vient, sans la rejeter et sans se lamenter. Sensible et forte à la fois, elle est surtout humaine, irrésistible dans tous ses défauts. Un diamant en peu plus brut, mais aux angles polis.


Seconds couteaux mais premières fourchettes (persos secondaires)


Derrière le trio de tête, un joli petit groupe de prétendants n’est pas non plus à négliger. Dans GE, les personnages secondaires ont tendance à préférer la qualité à la quantité. Kei Sasuga a fait le choix de se focaliser sur un cercle relativement restreint d’intervenants pour le meilleur et certainement pas pour le pire. Risa Onuma a déjà été évoquée auparavant. Mais, à ses côtés, c’est un autre trio que l’on retrouve, composé par Eri, Tetsuya et Tsukasa. Ne nous y trompons pas, au premier abord, ces messieurs-dames s’inspirent clairement de quelques archétypes du genre. L’affaire aurait alors pu être vite conclue. A peine arrivés, déjà oubliés. Oui mais voilà, la mangaka a eu la bonne idée de ne pas cantonner ces seconds rôles à de simples figurants aussi charismatiques que des carpes dans un étang. Que du contraire, si ces quelques lycéens sont présents, c’est pour être non seulement régulièrement mis en avant, mais aussi pour terminer de démontrer que, dans GE, rares sont les personnages que l’on peut mettre à la poubelle en prenant soin de refermer au plus vite le couvercle. Ici, chacun a sa place et apportera quelque chose à un moment ou un autre.

Mieux encore, ce groupe d’amis ne sert pas seulement à faire évoluer les figures de proue de la série, mais évolue également lui-même. Ce groupe ne pullule pas non plus l’intrigue des personnages clés, mais vient régulièrement nous rappeler à son bon souvenir. Chacun des amis de Seiji se développe de manière individuelle et crée aussi des liens qui n’ont rien à voir forcément avec les protagonistes principaux. Néanmoins, cela n’empêche pas tout ce beau monde de former une dynamique de groupe constante et pleine de complicité. Concrètement, il n’y a pas une seule personne parmi eux dont le sort nous laisse indifférent. Le lecteur aura peut-être toujours une préférence, mais il n’en viendra pas pour autant à détester les autres. Plusieurs diamants irréguliers pour former un beau petit bijou.




Histoire commune tintée de sujets délicats


Comme on a pu le mettre en évidence dans cette seconde partie, les personnages jonchant l’univers de GE forment l’un des plus grands piliers du titre. Autres qualités déjà énumérées, la série évite les rallonges, se veut audacieuse en osant de placer de grands rebondissements que d’autres auteurs n’oseraient pas (au risque de ne plus pouvoir maintenir une trame sur le long terme) et se veut réaliste dans son exploitation. 

Mais ce n’est pas tout. Le lecteur va soupirer et se dire qu’on encense encore un peu plus l’œuvre, au risque de perdre toute crédibilité. Que nenni ! Si c’était le cas, on dirait simplement : « Génialissimmmmmmmmme ! », tels de jeunes fans tout émoustillés. GE se distingue également par les sujets sensibles qu’elle aborde et par l’évolution mature autant de ses personnages que de son intrigue. Des sujets tels que la sexualité, la vie de couple, les railleries écolières, les sentiments humains, les échecs, les ruptures ou encore les décisions décisives à prendre dans le cadre de la vie courante. Et comme déjà dit précédemment, l’auteure ne tourne jamais autour du pot. Elle aborde ses thématiques multiples et pas forcément évidentes à bras le cœur et, tout en officiant avec parcimonie mais justesse, elle parvient à délivrer un message clair mais laissé à l’interprétation de tout un chacun.

En somme, pour les flemmards de la lecture, GE c’est de la maturité, de l’humain avant tout et de la moralité. Peut-être que cela pourra désarçonner certains lecteurs au premier coup d’œil, mais c‘est sa réalité.
  
  
  

© Kei Sasuga / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Nitro-d

De Nitro-d, le 12 Août 2016 à 16h06

20/20

Le dernier tome a été magnifique. On a pu voir tout le monde, personne a été laissé de côté et j'ai ressenti une tristesse quand j'ai tourné la dernière page, car toute chose a une fin et je ne verrai plus ces personnages, leur humour, leurs amours, leur personnalités, tout cela va me manquer. C'était mon premier shonen qui a comme thème le romance et je n'ai aucun regret d'avoir choisi ce manga. Ceux qu'ils veulent commencer un shonen du thème romance/tranche-de-vie, foncer à acheter ce manga, une merveille :-)

rom7

De rom7 [852 Pts], le 07 Février 2016 à 16h53

Un manga tout simplement excellent ! Visuellement très joli. Avec des personnages très attachants et une constante évolution. Sans oublier des sujets assez durs.

Bref une perle a lire.

zaik

De zaik, le 26 Décembre 2015 à 00h08

Très bonne recommandation de manga-news,  ayant terminé cette serie je la conseille a tous.

damian

De damian [4646 Pts], le 14 Décembre 2015 à 15h50

19/20

un excellent dossier comme souvent et une serie que j'ai integre dans ma liste d'achat

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