Fushigi Yugi - La Légende de Gembu

Gembu, l’autre monde

Si l’œuvre dont il est ici question porte le sous-titre « La légende Gembu », ce n’est pas un hasard. En effet, avant de s’intéresser plus en détail à la série de Yuu Watase, quelques informations et explications sont nécessaires. Et la première d’entre elles, il va sans dire, concerne Fushigi Yugi. Non pas l’œuvre qui nous occupe aujourd’hui, mais bien celle parue une dizaine d’années auparavant. Ce n’est qu’une fois ce petit écart accompli que nous pourrons nous repencher sur la série sur laquelle se centre ce dossier et, dès lors, pleinement découvrir son contenu.





Pour l’heure, revenons en 1992, à l’époque où la mangaka démarrait les premières aventures faisant intervenir les Ecrits des quatre Dieux du Ciel et de la Terre. En réalité, le pitch de départ de cette première série n’est pas fondamentalement différent de celui que nous connaissons déjà : Miaka, une jeune collégienne tout à fait banale est à la recherche du grand amour. Elle travaille dur, mange beaucoup, fait tout ce qu’il faut pour rentrer dans un lycée de qualité et faire plaisir à sa mère. Cependant, voilà qu’en compagnie de Yui, une amie, elle va se retrouver aspirée au sein d’un livre que nous connaissons bien. C’est toutefois là que les choses changent. Car Miaka, elle, c’est au pays de Konan qu’elle a atterri. Et c’est de Suzaku dont elle est la prêtresse. Compte tenu du dieu à laquelle l’héroïne de cette première série est liée, on comprend rapidement que le monde de Fushigi Yugi se divise en quatre parties, chacune d’entre elles étant justement associée à l’une de ces divinités. Concrètement, on a Suzaku qui veille sur le pays de Konan, Seiryu sur celui de Kuto, Gembu pour le Hokkan et enfin Byakko sur les terres de Sairo. Enfin, au cœur de ce monde, on retrouve les monts Daikyokou, là où se trouve l’origine de toute chose. En résumé, si Fushigi Yugi – La légende de Gembu se déroule au sein du pays de Hokkan, la première série, quant à elle, couvre les territoires de Konan et de Kuto. Quant au Sairo, c’est dans la troisième série, à peine démarrée à l’heure où sont écrites ces lignes, qu’il sera traité.

Avant de passer à l’œuvre qui nous intéresse aujourd’hui, il est toutefois intéressant, étant donné la place prépondérante qu’ils occupent au sein du monde de Fushigi Yugi, de s’attarder quelques instants sur les quatre dieux mentionnés ci-dessus. Ceux-ci ne sortent en effet pas simplement de l’imagination de Yuu Watase, mais proviennent directement de la mythologie asiatique et chinoise, plus précisément. Ils représentent les gardiens des quatre orients. Seiryu, prenant la forme d’un dragon azur, est associé à l’Est et à l’élément du bois. Gembu (traditionnellement orthographié Genbu) est une tortue serpent noir gardant le Nord et relatif à l’élément de l’eau. Byakko est un tigre blanc veillant sur l’ouest et associé au métal. Et, enfin, Suzaku prend la forme d’un oiseau vermillon survolant le Sud et est lié au feu. A ces quatre dieux viennent parfois s’ajouter Kirin, une licorne jaune de l’élément terre qui se trouve au Centre, cette dernière notion étant davantage liée à la cosmologie. Il n’est pas nécessaire de s’étendre davantage sur le sujet dans le cadre de ce dossier. Néanmoins, il est intéressant de constater que ces divinités ont été une source d’inspiration pour de nombreuses autres œuvres également et qu’il est aisément possible de trouver de plus amples informations sur le sujet.





Nous voilà bons pour entamer la suite, à l’exception d’encore un dernier détail, et pas des moindres. On pourrait fort légitimement se demander s’il est nécessaire d’avoir lu Fushigi Yugi, première du nom, pour apprécier sa suite ou, plutôt, sa préquelle. La réponse est clairement non. Il est tout à fait possible de découvrir chaque série indépendamment de l’autre. Bien, revenons à présent, et pour de bon, à La légende de Gembu puisqu’en fin de compte, c’est avant tout elle qui nous intéresse aujourd’hui. Lorsque Takiko fait son entrée au pays de Hokkan, la situation de celui-ci est plutôt calme. La paix règne, les gens sont contents, mais, pourtant, ce n’est pas tout à fait un hasard si c’est à ce moment précis que la demoiselle y fait son apparition. En effet, selon la prophétie, la prêtresse de Gembu est une fille légendaire, venue d’un autre monde, et censée apparaître lorsque le pays sera aux portes de la destruction. Voilà qui donne le ton ! Et son rôle dans tout ça ? Sauver le monde, certes, mais, pour se faire, elle devra au préalable rassembler sept personnes, les étoiles de Gembu, et prononcer une formule sacrée permettant d’invoquer la divinité elle-même. Une fois que ce sera chose faite, elle sera en mesure de sauver le pays en exauçant trois de ses vœux. Mais de quoi donc devrait-elle sauver le pays, me direz-vous, puisque le Hokkan semble en paix ? Eh bien c’est justement là que les choses prennent une tournure intéressante puisque l’arrivée de Takiko coïncide comme par hasard avec les premières attaques du Kuto, le pays voisin. Et, pour ne rien arranger, la toute nouvelle prêtresse va également faire une autre découverte. Il y a bien longtemps de cela, l’empereur du Hokkan a reçu une prédiction de la part de sa voyante : le jour où la prêtresse arrivera dans ce monde, il sera tué par son propre fils. Un fils qui, et ce n’est pas fondamentalement une surprise, n’est autre qu’Uruki. Ce dernier est non seulement l’une des étoiles de Gembu, mais, en plus, est sans aucun doute la personne la plus proche de Takiko dans ce nouvel univers qui s’offre à elle. Une guerre imminente, un empereur qui en a autant après son fils qu’après l’héroïne, Takiko devant retrouvant les sept étoiles de Gembu… Voilà l’univers de Fushigi Yugi couché sur papier, voilà  son intrigue lancée. Mais cette intrigue, que vaut-elle ? C’est justement ce sur quoi porte la prochaine partie de ce dossier.