Comte Cain - God Child - Actualité manga
Dossier manga - Comte Cain - God Child
Lecteurs
19/20

Des thèmes récurrents

                                     

L’exploitation de la souffrance

La série des Comte Cain (God Child confondu) agit toujours selon le même schéma : au début de la série, de petites nouvelles pour nous plonger dans l’ambiance du manga, et nous faire découvrir les principaux acteurs de la série à travers les histoires, fugaces, des personnages secondaires. Pourtant, dans chaque épisode, la souffrance et la mort sont omniprésentes. Le thème de l’enfance souillée est récurent, puisque base du passé du héros. Ainsi, on trouve souvent des enfants nés d’adultères, parfois violés, battus, abandonnés, assassinés, trahis … Ceci est illustré par un détournement fréquent d’objets ou de figures associées à l’enfance. Ainsi, les confiseries tiennent lieu du cœur de l’intrigue dans certaines histoires : le pudding, ainsi que les confitures, se trouvent être étroitement liés, d’une façon ou d’une autre, avec la mort des personnages. Kaori Yuki développe aussi beaucoup le mystère né de la peur des marionnettes et poupées, qui depuis tout temps effrayent, car dotées d’une certaine forme de vie, à en croire les légendes. Que ce soit en acteurs (le dimanche de Solomon Grundy, (God Child 5), où elle possède la solution …) ou en spectateurs (dans la petite maison tordue (God Child 1), où ce sont elles qui entourent les meurtres), ces jouets perdent leur notion amusante et réconfortante pour se faire inquiétants et macabres.

Outre le malheur lié à l’enfance, chaque personnage connaît un destin tragique. Pourtant, la mangaka arrive à jouer sur le suspense et le charisme des malheureux pour ne pas nous lasser. Ainsi, les mobiles des malfaiteurs sont souvent inattendus et surprenants, mais rares sont ceux qui tuent pour le plaisir de voir quelqu’un mort. C’est souvent la souffrance des meurtriers qui les conduit au crime, on en vient même à les comprendre et leur cruauté devient secondaire. Leur destin nous touche plus que leurs actions. C’est par ces habiles manœuvres que Kaori Yuki s’amuse à jouer sur notre perception de la souffrance, en étudiant en profondeur chaque psychologie pour la développer et l’adapter en histoire. Et lorsque l’on croit avoir tout vu, l’auteur joue sur une joie ponctuelle mais brutale pour la détruire et replonger son personnage dans la souffrance la plus totale. Mais les tragédies individuelles des premiers tomes révèlent rapidement le mal-être du héros. Cain voit ses désagréables souvenirs revenir à la surface pour le torturer. Là encore, au fil des tomes, on se concentre de plus en plus sur son passé douloureux et compliqué. Sa rancune envers son père ressort de plus en plus, au fur et à mesure que les bribes de son histoire nous sont livrées. Mais même Alexis devient moins détestable, à la fin de la série. Tout comme le Doctor Jezabel, sa responsabilité est minimisée, car les deux personnages sont influencés. Jezabel par Alexis, Alexis par sa sœur, même après sa mort. Tous deux poursuivent une obsession, un fantôme auquel ils veulent croire même si tous les signes sont contraires à leurs espérances. Cain arrivera, en héros qu’il incarne, à se libérer de cette influence dévastatrice, notamment grâce à l’appui de Riff, qui apaise les séquelles d’une enfance difficile. Pourtant il devra revenir de loin pour se détacher de ce passé qui le poursuit. Il en est de même pour Jezabel, qui s’amende et se rachète à nos yeux par sa complicité avec Cassian, et pour Alexis dans le dernier volume de God Child. En somme, la souffrance est exploitée ici pour justifier les actes horribles que l’on peut être amené à faire. Cela permet de ne pas tomber dans le stéréotype gentils / méchants, puisque chaque personnage est tiraillé entre les deux penchants, car même Cain commet des atrocités. En plus de créer le suspense et l’intérêt, la fatale affliction des personnages permet de s’attacher à eux et, parfois, de plaindre d’avantage le criminel que la victime …

                                                       
                               


© Kaori Yuki/HAKUSENSHA Inc.

Commentaires

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Cassandra13

De Cassandra13 [1555 Pts], le 17 Septembre 2012 à 20h38

19/20

Ma série favorite de la mangaka; une pure merveille ! Il est vrai que l'on peut lire les God Child sans forcément passer par les Conte Cain, mais je trouve dommage de laisser la première partie de coté. C'est une série très travaillée avec une histoire des plus sombres, mais aussi des plus belles =) Je la conseille vivement !

tearsless

De tearsless [1338 Pts], le 16 Février 2009 à 11h17

19/20

Kaori Yuki s'est une nouvelle fois inspirée de la Bible ( l'histoire de Abel et Cain) pour nous transmettre un message qui est que tout n'est pas décidé à l'avance et qu'il faut se battre opur ses convictions, ne jamais abandonné. Le sénario est parfait, sans auune erreurs, l'auteur nous transporte dans l'Angleterre de la fin du XIX ou les crimes et le mystére nous entourent. Des sentiments magnifiquement décrient, en plus de la beauté du dessin le texte est trés beau.
C'est sans nul doute une série trés élaborée qui faut vraiment avoir lut.

manekineko

De manekineko [144 Pts], le 23 Janvier 2009 à 19h24

19/20

Très bon dossier qui, je pense, rend justice à une des oeuvres les plus abouties de Kaori Yuki (avec Angel Sanctuary). Une série à lire et relire, on ne s'en lasse pas! ^^

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