Azumanga Daioh - Actualité manga
Dossier manga - Azumanga Daioh
Lecteurs
18.50/20

Les dessins, une force du récit


De par son format en yonkoma, Azumanga Daioh possède un dessin qui néglige quelque peu les décors pour plutôt se concentrer sur les personnages.

La série étant la première oeuvre d'envergure de Kiyohiko Azuma, on y ressent un peu le manque d'expérience de l'auteur sur les tout débuts de la série, avec quelques inégalités et traits irréguliers. Mais l'expressivité caricaturale des personnages, elles, est vite présente, fonctionne tout de suite et est annonciatrice de ce que deviendra ensuite la série (et de ce que sera, encore plus tard, Yotsuba&!).

Le design des personnages ne cesse de se préciser, Azuma affinant et précisant de plus en plus son trait pour parvenir à quelque chose de totalement efficace et qui doit l'essentiel de ses qualités aux mimiques des protagonistes et à leur physique.

Avec sa petite taille, ses couettes et ses grands yeux expressifs, Chiyo possède un physique qui fait parfaitement ressortir son statut de mignonne petite fille.





Osaka a pour point commun avec elle la grandeur des yeux, traduisant le caractère assez juvénile et innocent que ces deux personnages peuvent avoir. Cela dit, l'angle différent des yeux d'Osaka fait encore plus ressortir des pupilles et souligne le côté à l'ouest de la jeune fille. En dehors de ça, Osaka a un corps tout à fait banal : taille normale, coupe de cheveux classique, pas spécialement de formes... Chez elle, c'est vraiment le visage qui fait tout.

Tomo et Kagura ont pour point commun un regard plus vif et une coupe de cheveux courte, un peu garçon manqué, qui colle bien avec l'énergie qu'elle dégagent. Mais Tomo à une coupe de cheveux un peu plus hirsute soulignant sa capacité à partir en vrille et à toujours s'exciter, tandis que Kagura possède un look plus athlétique digne de la sportive qu'elle est.

Avec ses long cheveux noirs, sa grandeur et sa poitrine avantageuse, Sakaki est une image parfaite des beautés distantes typiquement japonaises.

A tout ça, Azuma ajoute des mimiques faciales caricaturales très efficaces, désormais devenues des classiques dans le domaine. Ce sont bien ces mimiques ultra expressives qui rendent l'humour si efficace.

Il faut aussi souligner les excellents mimiques et physiques caricaturaux des animaux et autres créatures animalière existante sou crées par l'imaginaire de nos héroïnes (à l'image de l'espèce de chat humanoïde qu'Osaka et Sakaki imaginent être le père de Chiyo). De ce côté-là, Tadakichi est excellent avec sa bonne bouille de gros toutou gentil. Mais la palme revient à ce cher matou gris passant son temps à mordre Sakaki : son air un peu sadique, sa tête exagérément grosse par rapport à son corps, ses dents pointues et sa mâchoire s'élargissant démesurément quand il mord en ont fait un personnage animalier hilarant et très populaire.





Azumanga Daioh version animation



Le staff


Conçue au sein du studio J.C. Staff, la série animée Azumanga Daioh a également connu la collaboration de nombreuses autres société, dont Genco et Imagica à la production, ou Production I.G. à plusieurs postes.

Elle a eu à sa tête le réalisateur Hiroshi Nishikiori, que l'on connaît aussi pour être le réalisateur de To Aru Majutsu no Index, Jyu Oh Sei, Angelic Layer ou plus récemment Trinity Seven.
Il a notamment pu s'appuyer à la direction artistique sur Chikako Shibata (Bakuman, Fruits Basket, Get Backers...) et à la direction de l'animation sur Takashi Wada (Louie the rune soldier, Tsukihime, Gunparade March...).
Au character design, on trouve Yasuhisa Katô qui a rarement officié à ce poste.
Les musiques furent élaborées par Masaki Kurihara, qui a aussi signé les CD musicaux de Yotsuba&! Et qui fait partie du Kuricorder Quartet.
Quant aux génériques, ils sont assurés par Masumi Itô, une voix que vous n'avez pas pu oublier si vous avez déjà vu les séries Haibane Renmei/Ailes Grises ou Koi Kaze, dont elle a assuré les génériques (avec son groupe Heart of Air pour Ailes Grises). Pour Azumanga Daioh, elle a fait appel à son groupe Oranges & Lemons. Elle a également travaillé sur un certain nombre d'OST, dont celles de Noein, Scrapped Princess ou Infinite Stratos.





L'anime en lui-même


Le format yonkoma est, forcément, très délicat à adapter en série animée, mais on peut dire sans problème que l'équipe de la série s'en est bien tirée... sans prendre énormément de risques pour autant. La série ayant été originellement diffusée sous un format de 5 minutes sur le satellite japonais, elle a pu s'adapter au mieux au format de base du manga, qui propose lui aussi des gags courts.

De ce fait, il ne semble pas y avoir eu énormément de problème pour rester fidèle à la version papier... Et c'est peut-être ce que pourraient reprocher certains : l'anime ne prend quasiment aucun risque, suit de près le manga... mais s'essaie, de temps à autres, à de rares écarts que lui permettent son format animé.

Ainsi, certains gags du manga prennent ici des tournures un peu plus poussées. Par moments, c'est clairement réussi, et de ce côté-là un personnage en témoigne : Kaorin. Plutôt discrète dans le manga, elle est un personnage principal à part entière dans l'anime, qui étire volontiers ses apparitions pour un résultat assez jouissif. Ses trips fantasmatiques sur Sakaki vont plus loin dans le délire, de même que ses angoisses face à un Kimura qui la « stalke » plus que jamais !
Cette volonté d'aller un peu plus loin a également permis d'aboutir sur quelques scènes comiques devenues cultes, tant elles ont pris en importance par rapport au manga qui ne leur offrait que quelques cases.

A contrario, certains passages que l'anime à voulu rallonger s'avèrent parfois un peu trop... longs, à commencer par des scènes où les personnages, face à quelque chose qu'ils ne comprennent pas ou qui les laisse dubitatifs, restent fixes pendant facilement une dizaine de secondes, alors qu'un peu moins aurait suffi. Il y a donc, par instants, une petite sensation de longueur qui, heureusement ne dure jamais, car souvent il y a juste après un événement beaucoup plus vif.

On peut également souligner que certains passages étendus permettent à l'anime de s'axer un peu plus sur l'émotivité de certains passages. On peut notamment penser aux pleurs de Chiyo dans le dernier épisode, encore plus touchants que dans le manga où ils ne tiennent qu'en un strip.

Quoi qu'il en soit, les risques pris par rapport au manga sont assez minimes, et si certains gags ont été étendus, on en note très peu de réellement inédits. Mais quelques-uns des rares inédits ont vite créé un petit buzz à une époque, à commencer par la fameuse et mignonne chansonnette « Tsukurimashou » de Chiyo dans l'épisode 1, qui a eu droit à des dérivés plus ou moins réussis, dont cette chose complètement improbable qui vous détruira le cerveau.

A côté de ses rares ajouts et de ses rallonges, la série animée a étrangement restreint certains passages et rôles déjà pas bien gros. On pense notamment au rôle de Masaaki Ôyama, quasiment absent alors que dans le manga il a quand même droit à quelques scénettes.

Par rapport au manga, l'anime offre des décors plus présents, ceux-ci restant toutefois assez basiques, sauf lors de certains épisodes comme celui des rêves où ils ont une certaine importance. Le cadre lycéen est néanmoins bien rendu.





Tout comme dans le manga, ce sont donc les personnages qui occupent l'essentiel de l'écran, avec leurs frasques, leur mimiques, leurs chamailleries et leurs délires. Dans cette optique, le character design a cherché à les simplifier encore un peu plus afin de faire ressortir encore plus leurs mimiques, et le résultat est vraiment très efficace malgré quelques inégalités d'ordre technique.

D'un point de vue sonore, c'est du très bon boulot. Le générique de début est décalé à souhait en reprenant certaines grandes idées comiques de la série, et le générique de fin, un peu plus posé et paisible (même si assez décalé aussi) et très bien pour mettre fin aux épisodes et pour souligner le plaisir que les filles ont ensemble. Les musiques, assez entrainantes et revenant à tour de rôle selon l'ambiance des passages, s'installent facilement et, dans leurs sonorités, soulignent joliment le parfum d'insouciance au quotidien, l'humour décalé ou barge, ou la pointe d'émotivité qui apparaît parfois. Enfin, impossible de ne pas souligner la grande qualité du doublage; Chaque comédien campe à merveille son personnage, chaque voix s'avère très bien choisie tant elle colle au caractère des protagonistes, les intonations sont très bonnes... il fallait bien ça pour hisser au meilleur niveau une série basée avant tout sur les personnages !

Au final, l'anime, sans prendre de gros risques, apporte réellement quelque chose de plus au manga. L'ambiance sonore réussie et le plaisir de voir s'animer ces personnages hauts en couleur y sont pour beaucoup. Tout en étant proches dans leur déroulement, on peut dire que le manga et l'anime se complètent joliment, ont tous les deux un charme qui leur est propre.


L'accueil


Malgré certains reproches qui lui ont été faits sur ses longueurs ou sur certaines limites techniques, l'anime fut, comme vous vous en doutez, très favorablement accueilli par le public, dans le cas contraire il n'aurait pas gagné une réputation internationale et n'aurait pas eu droit à tant de produits dérivés.

Cela dit, il semblerait que Kiyohiko Azuma lui-même n'aurait pas beaucoup apprécié ce qui a été fait de son oeuvre. La légende veut que c'est pour cette raison que nous n'avons jamais vu naître de version animée de Yotsuba&!... Ce dernier paragraphe est évidemment à prendre au conditionnel.





Une série riche en goodies


Fort de sa popularité et de sa palette de personnages, Azumanga Daioh a connu bon nombre de produits dérivés au début des années 2000 : des calendriers, des straps, plusieurs séries de gashapon, des peluches (y compris des animaux, dont ce cher chat gris mordant Sakaki, ou le père fictif de Chiyo), les CD d'OST et guides de l'anime ainsi que des character CDs, et évidemment plusieurs figurines. On note même le développement de quelques mini-jeux, dont un jeu permettant de jouer aux beach volley avec les héroïnes (dont Chiyo assise sur le dos de son chien).

Après 2002-2003, les choses se sont un peu calmée, jusqu'à un nouveau regain dû à la sortie de la nouvelle édition anniversaire du manga. A cette occasion, on peut notamment signaler que Kotobukiya a sorti en 2010 trois figurines de Sakaki, Kagura et Osaka en maillot de bain. Celles-ci sont de très bonne facture, même si le fabricant a légèrement abusé au niveau de la poitrine de Sakaki.





Vous pouvez voir une partie des produits dérivés de la série sur notre site, à cette adresse.
  
  
  

© KIYOHIKO AZUMA / ASCII MEDIAWORKS

Commentaires

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Lud

De Lud [482 Pts], le 19 Août 2015 à 00h23

De nouveau un dossier de très grande qualité, et encore une fois sur une de mes séries préférées. Aurais-je du goût ? ;-)

Un des rares animes et manga que je revisionne/relis régulièrement avec Planètes

Encore merci pour ce dossier qui peut faire découvrir cette perle pour les nouveaux et à ceux-ci, vérifiez chez votre marchand préféré, on peut encore découvrir la série complète en manga chez ceux-ci.

 

 

 

 

 

sadakiyo

De sadakiyo, le 16 Août 2015 à 08h48

19/20

Que de bons souvenirs ! Ça fait plaisir de se replonger dans cette série via ce dossier

Dharma

De Dharma [1870 Pts], le 16 Août 2015 à 03h08

18/20

Très bon dossier, bien mérité pour une série aussi sympa !

C'est clair que Kurokawa avait très bien choisi en adaptant cette série parmi ses quatre premières !

Perso je remercie ma bibliothèque municipale de posséder cette série ! ^^

Azu Manga Daioh est vraiment à recommander à tous ceux qui chercheraient quelque chose de marrant et rapide à lire. D'ailleurs si je devais faire un reproche à cette série, c'est bien qu'elle se fini trop vite ! J'ai été un peu frustré en arrivant à la fin du dernier tome... ^^' J'aurais adoré que l'auteur en fasse un ou deux en plus.

Pour ce qui est du format yonkoma (4 cases), en plus d'être original dans les mangas du marché français, et agréable à lire (ça n'empêche pas le bon déroulement d'une histoire de fond plus globale et ça peut très bien se feuilleter au hasard de temps en temps), ça rappellera sûrement aux plus vieux d'entre nous des BD des années 80 comme Pif ou Placide et Muzo ! (en tout cas moi, ça m'a fait penser à ces vieilles BD de poche qui étaient sûrement à mes tantes et que je lisais chez ma grand mère quand j'étais plus jeune... ^^)

Bref, je recommande chaudement ! =D

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