Antimagia - Actualité manga
Dossier manga - Antimagia
Lecteurs
17/20

Un scénario qui se réinvente


L’une des caractéristiques d’Antimagia est d’avoir un scénario qui ne tient pas vraiment en place. En effet, on distingue un contraste évident entre le premier et le second opus tant dans le ton que dans le style même de la série qui délaisse les péripéties se déroulant au sein même du château royal de Latvania pour une aventure plus grande dans le royaume entier. Les premiers chapitres, basiques dans leur schéma, se contente alors de développer quelques déboires rencontrés par le prince Lucas, tant d’histoires qui permettent d’introduire les personnages importants de l’œuvre mais aussi des mécaniques phare qui entourent l’Antimagia, comme le fait que chaque utilisation de la magie impose au prince d’abandonner un souvenir. Mais on ne niera pas que derrière cette forme épisodique se cache une volonté que l’autrice laisse évidente : mettre en avant de manière successive d’innombrables bestioles inspirées de l’ère du Jurassique.

Dans la suite du récit, une revanche, c’est une intrigue plus audacieuse qui est dévoilée, marquée par l’apparition d’un antagoniste et une mise en place d’enjeux bien plus lourds alors que la série aurait très bien pu conserver son schéma classique jusqu’à sa toute fin. Alors, les rebondissements sont légion et les combats aussi, il sera même peu évident de suivre tous les délires de la mangaka tant la direction qu’elle prend est éloignée des débuts du manga, mais nous y reviendrons plus tard…

Mais est-il vraiment juste d’affirmer que Kyû Aiya a changé de cap dans l’écriture de son histoire en cours de route ? Antimagia ne compte que deux volumes et étant donné l’enchaînement rapide des événements, tout porte à croire que l’autrice voulait d’emblée une série qui ne trainerait pas en longueur. Dès lors, il convient de considérer la phase la plus classique de la série comme une introduction voulue, avant d’entamer l’arc le plus sérieux d’Antimagia qui apporterait des aventures de plus grandes envergures et des réponses aux quelques mystères de la série.





Une histoire de grosses bébêtes


Aiya Kyû le dit dans le premier tome : elle aime les animaux, et Antimagia lui a permis de mettre de sa passion dans un manga en associant le thème au genre du fantastique. C’est pourquoi le bestiaire occupe une place très importante dans la série puisque la variété des créatures présentées constitue l’une des forces du récit… et aussi un moyen d’apporter souvent de la tension aux chapitres. Car pour donner une dimension plus forte à l’histoire, la mangaka choisit délibérément d’introduire des animaux issus de l’ère du Jurassique mais aussi de l’époque préhistorique, les créatures de ces temps anciens étant plus impressionnants que les animaux que nous connaissons maintenant.


Toutefois, introduire des dinosaures et autres vieilles bestioles au sein d’un manga surnaturel peut contribuer à lui apporter une touche nanar tant, dans les premiers chapitres du moins, le pouvoir du prince Lucas ne semble être justifié que par une chose : l’envie de l’autrice de partir dans la démesure, conférant même une certaine absurdité à certaines situations comme le fait que les premiers ennemis se fassent littéralement massacrer en une case par les créatures invoquées par le héros. La légitimité du bestiaire apparaît dans le deuxième tome quand l’histoire développe un lien fort avec les notions de temps et d’héritage, rendant l’utilisation de ces bébêtes bien moins gratuite et même crédible.

Il est intéressant de noter que l’élaboration du bestiaire d’Antimagia a nécessité un certain travail de documentation pour la mangaka. Il aurait été plus simple pour elle de laisser libre cours à son imagination et inventer des monstres impressionnants inspirés de l’ère du Jurassic, mais sa démarche est un petit peu plus subtile. Chaque « animal » qui apparaît dans Antimagia a véritablement existé, il n’y a donc aucune fantaisie dans l’élaboration de ces créatures si ce n’est une touche personnelle apportée par la mangaka sur les différents designs, souvent pour rendre les bestioles plus impressionnantes qu’elles le sont déjà. De ce côté-là, Aiya Kyû parvient autant à se faire plaisir qu’à apporter un hommage personnel à des espèces désormais disparues, sans oublier que choisir des créatures si imposantes est le moyen idéal de créer des situations aussi ravageuses que survitaminées. Plus qu’un manga d’animaux, Antimagia est une œuvre s’appuyant sur des créatures jurassiques et préhistoriques.
  
  
  


© 2011 by Kyu Aiya / MEDIA FACTORY, Inc.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
Yuminekoi

De Yuminekoi [2115 Pts], le 12 Février 2017 à 15h31

17/20

merci, Une série qui avait du potentielle dommage que les 2 volumes soit aussi différents, mais heureuse de retouver le travaille de l'auteur avec The Rising of the Shield hero. Thank you.

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation