Your lie in april Vol.8 - Actualité manga

Your lie in april Vol.8 : Critiques

Shigatsu wa kimi no uso

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 01 Juin 2016

Critique 1

Le précédent concert, malgré l'absence d'une Kaori qui a néanmoins nourri son interprétation, a permis à Kôsei de franchir un cap. Le jeune musicien en perte de repères semble enfin apte à passer outre l'image de sa mère pour retrouver un goût sincère en la musique, à tel point qu'il se trace désormais un avenir plus affirmé, avec la volonté de suivre des études de musique... quitte à devoir quitter ses proches. Un avenir plus positif semble bien s'ouvrir à lui... mais la promesse de ces jours futurs plus heureux bouscule en profondeur une autre personne : Tsubaki. Plongée dans ses interrogations sentimentales depuis quelque temps, l'amie d'enfance Kôsei accueille secrètement le choix de Kôsei comme un choc profond, et elle ouvre pleinement les yeux sur ce qu'elle ressent...

Ainsi la première partie de ce tome s'axe-t-elle beaucoup sur une Tsubaki qui, à son tour, est sur le point de perdre ses repères. Entamée précédemment dans l'oeuvre, habilement préparée pour nous amener vers ces nouveaux événements, l'évolution de la vive jeune fille s'avère ainsi marquante, tant son naturel la rend touchante et relance d'une façon joliment mélancolique la question de l'avenir de ces jeunes personnages. Celui des deux amis d'enfance semble être de devoir s'éloigner l'un de l'autre, et Naoshi Arakawa nous livre une construction habile, tant il faut souligner la pertinence de l'évolution parallèle des deux personnages depuis le début de l'oeuvre. En effet, là où nous avions auparavant un Kôsei en perte de repères, mais toujours soutenu par son amie d'enfance qui semblait savoir largement plus ce qu'elle voulait, désormais les rôles s'inversent, et dès que Kôsei regagne en détermination et en clarté sur son futur, c'est Tsubaki qui se retrouve dans l'incertitude. Les rôles s'inversent quelque peu, mais cette situation a surtout pour mérite de souligne avec justesse le lien fort qui existe entre ces deux amis d'enfance pourtant si différents l'un de l'autre. Et ainsi, une constatation ne fait que se confirmer : celle que Tsubaki devient un véritable pilier de la série, une pierre angulaire dont l'approfondissement et le rôle aux côtés de Kôsei sont excellemment narrés.

Reste que pendant que Tsubaki se tourmente, Kôsei, lui poursuit son évolution, à tel point que celui qui était il y a encore quelque temps si effacé et sans perspectives se retrouve désormais professeur particulier de musique, sur demande de Hiroko ! En effet, une drôle de petite tête déboule comme une furie chez la jeune femme : elle se nomme Nagi, a deux ans de moins que notre héros, paraît décidée à obtenir des leçons de Hiroko... mais intrigue surtout quant à ses réelles motivations. Car très vite, la fillette  montre bien qu'elle a une dent envers Kôsei...
Avec sa façon de se montrer mauvaise envers Kôsei sans qu'on sache d'abord pourquoi, son côté un peu hautain et prétentieux, la petite Nagi est typiquement le genre de personnage qui a de quoi irriter, et c'est bien le cas durant les premières dizaines de pages où on la voit. Mais cela semble fait exprès par l'auteur, qui profite également de cela pour présenter à nouveau un personnage très vivant, spontané, comme il sait si bien les faire. Et dès lors que l'on découvre sans grosse surprise le background de la jeune fille, on comprend mieux son caractère (celui d'une jeune fille qui a toujours été présentée comme étant au-dessus du lot) et on reste fortement intrigué quant au rôle qu'elle tiendra.

Les choses évoluent beaucoup, une nouvelle fois, pour la plupart des principaux personnages. Mais dans tout cela, la principale incertitude concerne cette chère Kaori. Plus souvent absente que présente dans la série ces derniers temps, la jeune fille, toujours hospitalisée, reste pourtant le coeur même de l'oeuvre, tant son impact sur Kôsei a été fort et elle nourrit le jeune garçon de son aura. Mais alors que le futur de notre héros se reconstruit, celui de sa partenaire musicale reste une profonde interrogation. Kôsei ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour elle, aimerait lui rendre visite, mais comment doit-il s'y prendre ? Après tout, elle est censée avoir Ryôta... Quand Kôsei la retrouve, leur relation fonctionne toujours aussi bien, entre petites rixes et paroles fortes, on ressent bien à quel point ils sont importants l'un pour l'autre, le tout dans une ambiance qui reste très vivante, sincère, voire amusante. Mais au coeur de ce flot d'interaction, le lecteur est amené à être de moins en moins dupe quant à la réelle situation de la jeune fille, et cela passe notamment par quelques pages à la mise en scène impeccable tant elles soulignent sans forcer et sans trop de pathos l'ombre qui se dessine de plus en plus. Cela passe, par exemple, par cette scène impeccable où Arakawa superpose les paroles positives de Kôsei sur l'image d'une Kaori qui est alors en pleurs, ou lors de ce passage poignant où le jeune garçon, sur son vélo, n'ose demander à l'adolescente ce qui lui arrive...

Naoshi Arakawa reste totalement maître de son récit. Une nouvelle fois, tout semble couler de source et être justement dosé. Y compris cette jaquette captivante où Kaori, seule, semble observer avec mélancolie ce qui lui échappe sans qu'elle y puisse quoi que ce soit...


Critique 2
Kôsei prend son avenir en mains ! Souhaitant de nouveau percer dans la musique, il choisit de poursuivre ses études dans une école musicale et, par conséquent, s’en aller de chez lui et ce même s’il doit partir à l’étranger, un choix qui bouleverse Tsubaki… Pourtant, le jeune pianiste a du souci à se faire quand arrive Nagi Aizato, une collégienne qui ne porte pas vraiment Kôsei dans son cœur mais qui va devenir son élève, sur ordres de Hiroko. La musique sourit à notre héros qui n’a pourtant plus de nouvelle de Kaori, cette dernière semble même ne pas avoir quitté l’hôpital…

La question des « lendemains » semblait avoir trouvé un accomplissement par les dernières pages du volume précédent, cet achèvement gagne logiquement en précision dans ce début de tome huit qui sonne comme une ère nouvelle pour Kôsei. Ce dernier a définitivement renoué avec la musique, un certain cycle de l’œuvre s’est donc achevé, et c’est naturellement vers un futur à plus long terme qu’il souhaite se diriger. On n’en n’oublie pourtant pas le personnage de Tsubaki, encore une fois très présente ici puisque l’opposition entre les deux amis d’enfance se poursuit. Tous deux sont diamétralement opposés, plus que jamais, que ce soit par leurs caractères, leurs ambitions ou l’évolution dont ils ont bénéficié. Leur relation prend alors une tournure nettement différente et au-delà des sentiments amoureux que l’on devine chez la demoiselle, c’est le fossé se creusant entre les deux qui ne manque pas de marquer, le tout étant présenté de manière douce-amère, le point de vue de Tsubaki se trouvant même teinté de tristesse

Puis, un élément presque perturbateur vient chambouler la série et ses développements, une jeune fille de deux ans la cadette de Kôsei dénommée Nagi Aizato qui semble bien avoir une dent contre le protagoniste de l’œuvre. Après avoir été présenté comme un musicien en perte de repères et de talent dans les premiers opus, voilà que le pianiste joue les professeurs particuliers, une manière de montrer sa progression dans l’intrigue et d’apporter un vent de fraîcheur dans les différentes dynamiques que la série pouvait proposer. Nagi ne se présente toutefois pas comme un simple faire-valoir du héros puisqu’elle a déjà droit à sa propre avancée, la rendant alors appréciable après une première impression qui avait de quoi hérisser le poil du lecteur.

Entre la bonne humeur et la mélancolie, l’épopée mélomane de Kôsei semble alors trouver son chemin, parallèlement à la progression de son entourage qui a été correctement traité dans les opus précédents. Pourtant, l’héroïne du récit, Kaori, est bien la grande absente des derniers chapitres, c’est logiquement avec un grand plaisir que nous la retrouvons sur la couverture du volet présent en plus de la voir davantage à l’œuvre ici. Pourtant, notre enthousiasme n’est finalement qu’en demi-teinte, non pas parce que les passages entourant Kaori ne sont pas réussis, mais surtout pour la direction que prend l’œuvre désormais. Il faut dire que Naoshi Komi ne nous aide pas vraiment tant il oriente son récit vers des séquences hautement comiques grâce aux interactions entre les deux partenaires musicaux, tout en le parsemant d’instants qui mettent le doute en nous, créant une ambiance souvent mélancolique appuyée par une mise en scène qui sait nous émouvoir. On prend toujours un grand plaisir à voir ce duo efficace mis sur le devant de scène, mais on redoute beaucoup plus sa destinée dans les trois derniers tomes à paraître.

C’est en quelque sorte un déluge d’émotions que nous transmet ce huitième volume de Your Lie in April. Plus focalisé sur Kôsei et son développement, il ne manque pas d’amuser à de nombreux instants, notamment grâce au caractère pétillant de Kaori, tout en nous infligeant de sévères coups au cœur à des instants où rien n’est dit, mais où la suggestion liée à la mise en scène du mangaka est suffisamment efficace pour nous faire comprendre le ton grave dont se dote l’intrigue. La série se renouvelle donc et reste aussi brillante qu’ensorcelante, et le printemps bien présent n’est que plus propice pour savourer la lecture.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs