Yako et Poko Vol.3 - Actualité manga

Yako et Poko Vol.3 : Critiques

Yako to Poko

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Février 2017

Près d'un an après son deuxième volume, la tranche de vie rétro-futuriste Yako et Poko revient avec un troisième tome qui ne change pas de recette... ou presque.

Ici, au fil de huit nouveaux courts chapitres, la vie continue paisiblement pour la mangaka Yako et son robot-assistant Poko. Entre le travail sur les planches de manga, les sorties, les petites discussions, ou les nouvelles rencontres, le quotidien continue de nous faire profiter des différentes richesses de ce monde futuriste et qui, pourtant, paraît en même temps ancien de quelques décennies par bien des aspects.

Ce monde a beau être parsemé de robots domestiques, les brocantes y existent toujours, en voiture on utilise des cartes plutôt que des GPS, sur la route on se limite à du 20km/h ou du 40 km/h sur autoroute tout en imaginant impensable le fait qu'avant on pouvait rouler à 100 km/h et mourir dans des accidents. De nouveaux animaux ont fait leur apparition, comme les mini-cachalots. Et même dessiner sur ordinateur, ces machines lentes est devenu dépassé au profit des méthodes traditionnelles.
Par bien des aspects, le futur présenté dans cette série semble avoir décidé de purement et simplement oublier tout ce qui est de l'ordre des nouvelles technologies... mais pourquoi ? C'est en toute fin de tome, dans le dernier chapitre, qu'Etsuko Mizusawa répond enfin à cette question. l'auteur avait déjà évoqué précédemment une certaine révolution dont on ignorait tout, et dont on découvre enfin la teneur : une tragédie liée aux nouveaux moyens de communication toujours plus perfectionnés... L'idée est intéressante, d'autant qu'elle s'accompagne de l'arrivée de deux nouveaux robots correspondant à un mode interdit et qui pourraient relancer la série par la suite...

En attendant, la lecture reste également très plaisante pour son ton paisible mettant en avant la relation qui s'est bâtie entre les deux personnages principaux. Yako, la mine toujours aussi neutre, poursuit son quotidien, se remémore quelques souvenirs de son enfance au contact de crayons sans vraiment laisser deviner ce qu'elle peut ressentir, et pour voir plus d'émotion en elle il faudra attendre la fin du volume, avec des larmes qui en disent long sur l'importance qu'a Poko pour elle. Quant à Poko, il reste aussi attachant qu'un enfant candide, se réjouissant de savoir que le manga de sa maîtresse s'est bien vendu, voulant offrir un crayon à quelqu'un pour lui apporter du bonheur, s'excitant quand Yako l'emmène voir des jeux... sans oublier ses yeux ronds toujours levés vers sa maîtresse.

En filigranes, Mizusawa continue aussi de flirter avec une petite immersion dans l'univers du manga, notamment à travers le personnage de Ran Okido qui permet d'évoquer le choix de travailler sans assistant, ou encore l'importance de dessiner vite quand on est pro.

Sans trahir sa recette toujours aussi sympathique, l'oeuvre s'offre quelques nouvelles pistes prometteuses. Après trois volumes, cette série qui ne paie pas de mine a su imposer un petit univers particulièrement agréable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction