Wives Colors - Actualité manga

Wives Colors : Critiques

Honto no Okusama

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 28 Mars 2016

Après quelques mois de pause, la collection Hentai sans interdits de Taifu Comics effectue son retour en mars avril avec une sorte de diptyque en couleur d'un auteur que l'on connaît déjà : Linda, mangaka très remarqué du sulfureux Partenaires Particulières. Ici, avec Wives Colors en mars et Lovers Colors en avril, deux titres sortis au Japon en 2015, il nous propose des portraits de femmes parlant de leurs infidélités. Le premier des deux albums se consacre à des femmes mariées ou sur le point de se marier. Autant dire que l'artiste reste dans le style de récit immoral qu'il connaît si bien, mais nous allons vite voir que l'emballage se veut un peu plus original.

Car la particularité de Wives Colors, c'est d'être conçu à la manière d'un reportage, comme si un journaliste avait interviewé et suivi dans leurs ébats chacune des femmes mises en scène. Chacune des saynètes proposées, le temps de quelques pages (hormis la dernière qui s'étale sur plusieurs chapitres et occupe plus de la moitié du tome), offre donc une présentation de la femme en question, puis quelques scènes de sexe, avant de conclure par une mini-interview de la principale concernée qui livre sa vision de ses actes et par un petit bilan du journaliste.
Concrètement, on aurait aimé voir encore plus de cas "analysés", d'autant que le dernier s'étire beaucoup. Mais il reste qu'avec les quelques cas présentés, Linda a déjà le temps de se faire plaisir. Que ce soit la femme au foyer se sentant abandonnée par son époux trop occupé au travail, la fiancée stressée par son futur mariage au point de vouloir connaître une dernière fois le sexe avec son ex, la mère de famille retrouvant une nouvelle jeunesse avec un ami de son fils, une famille recomposée où frères et soeurs adoptifs vont se livrer à certaines pratiques, ou le dernier long récit voyant une femme insatisfaite se lancer dans du porno amateur toujours plus trash, ce qui derrière va redonner un coup de fouet à sa relation avec son époux, l'auteur livre des exemples très variés, où les femmes, toutes d'âge mûr (de 23 ans à plus de 35 ans), assument globalement leurs désirs charnels puisqu'ils en parlent au journaliste. Certaines ressentent dans ces relations adultères un profond sentiment de culpabilité, d'autres n'y voient aucun problème (à l'image de cette fiancée qui estime ne rien devoir exclusivement à son futur époux tant qu'elle n'est pas mariée avec lui), d'autres encore y trouvent carrément un moyen de relancer leur vie de couple... Le résultat s'avère aussi diversifié qu'étonnant, et, de par sa forme proche d'un reportage, s'offre un aspect réaliste qui, de façon malicieuse, pousse un peu le lecteur à s'interroger sur la place qu'occupent désormais le mariage et la frustration sexuelle dans nos sociétés, surtout au Japon qui connaît bien des tourments à ce sujet...

Cela dit, n'allez pas non plus chercher les questionnements réalistes trop loin, car Wives Colors, ça reste du hentai, et plus spécifiquement du Linda, un auteur qui se fait un plaisir de pousser à l'extrême ses situations pour offrir du bon gros cul qui tâche et qui ne fait pas dans la dentelle. Malgré son petit portrait de société aux accents réalistes, on retrouve donc toutes les spécificités moins réalistes du mangaka, avec des situations qui partent facilement dans le rentre-dedans, des femmes mâtures aux formes très généreuses et bien en chair (un bonheur pour les amateurs du genre, car il faut dire qu'elles sont bien croquées) qui ont globalement le mérite d'assumer leurs désirs, des organes féminins ayant tendance à apparaître comme des trous béants... Une nouvelle fois, c'est clairement un style qu'on aimera ou non, mais dans tous les cas, malgré quelques visages qui se ressemblent trop, on ne pourra enlever à l'artiste sa patte assez aboutie dans ce style, d'autant qu'un vrai plus vient ici de la colorisation assez nuancée, et que l'édition en grand format et avec papier glacé et excellente qualité d'impression rend bien honneur à cet ouvrage de 120 pages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs