We kiss in 3 seconds - Actualité manga

We kiss in 3 seconds : Critiques

3-byougo ni wa, Hoshigari no Kiss

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Septembre 2016

We kiss in 3 seconds (3-byougo ni wa, Hoshigari no Kiss) est un one-shot de Yuko Kuwabara, paru en 2011 aux Éditions IDP. Reconnaissable par son trait de dessin assez particulier, l'auteure est aussi connue pour d'autres titres tels que « Let's Eat Breakfast » ou encore « My Honey ! ».

La première des deux histoires est somme toute quelque chose d'assez classique. Un jeune homme encore au lycée -Haruchika Izumi- passe la plupart de son temps dans la librairie de son ami Ayato, de quelques années son aîné. Tous deux se connaissent depuis longtemps, puisqu'ils sont voisins depuis la plus tendre enfance d'Haruchika. Tous les deux semblent complices : en effet, Haruchika passe tous les soirs à la boutique saluer son ami après les cours, faire ses devoirs chez lui et dîne très souvent en sa compagnie. Rapidement, le lecteur comprend que le jeune homme s'y sent bien plus chez lui que dans sa propre maison.

Le thème abordé ici est assez délicat, et est pourtant traité avec finesse et succès. En effet, on parle ici des relations qu'il peut y avoir entre deux personnes qui ont un certain écart d'âge, d'autant plus quand l'un des deux membres du couple est mineur. L'auteur a su tourner cette difficulté à son avantage en offrant un pilot-twist remarquable, donnant réellement envie de savoir la suite. On s'accroche à l'histoire, on rit avec elle, on s’essouffle avec elle, on veut savoir où tout ça mène, si les personnages réussissent à s'aimer, si leurs sentiments sont assez forts pour passer outre ce qu'ils traversent. La beauté de cet opus est aussi la façon dont le dépassement de soi est dépeint. En effet, il est montré ici que l'amour ne rend pas aveugle, mais qu'il sublime même les plus gros défauts de la personne aimée.

On peut noter que la transition entre la première et la seconde histoire est intéressante, car c'est une continuité. En effet, si le premier scénario se base sur l'histoire d'Haruchika et d'Ayato, la seconde partie quant à elle se focalisera sur Rei Sunaga (l'un des personnages du levé de rideau de ce manga), journaliste -à ce qu'on pourrait en déduire- et Tatsuru Kuroda, écrivain.

Rei était l'amant d'Ayato pendant près d'une dizaine d'années, mais il se retrouve désormais seul et sans personne avec qui partager ses nuits maintenant que l'homme qu'il aimait est en couple avec un autre. C'est autour d'un verre, au détour d'une soirée dans un bar, qu'il fait alors la connaissance de cet homme sans nom. Il semble immédiatement se passer quelque chose entre eux. Un autre thème est traité avec cependant beaucoup plus d'humour : la place du dominant et du dominé dans un couple. La seconde partie de ce manga montre qu'au final, ce n'est pas si important, que l'un peut être l'autre, ou que l'autre peut se découvrir être l'un, tant que la confiance règne. Au final, c'est de ça dont parle réellement l'histoire, de deux hommes que tout semble opposer qui pourtant se rencontrent, s'aiment le temps d'une nuit avant de se séparer. Le destin les ramène l'un près de l'autre, et c'est alors une longue lutte pour la confiance de l'autre qui s'engage, où il faudra mettre de côté angoisses et amour-propre pour y parvenir.

En résumé, certains plans sont merveilleusement orchestrés, on passe parfois sur une vue classique d'un personnage et le cadre d'après montre l'exacte même scène, mais du point de vue d'un autre protagoniste. On pourrait presque se croire dans un film, à voir les plans s’enchaîner entre deux personnes. La réalisation est donc le gros plus de ce one-shot, avec le coup de plume de l'auteur qui est définitivement identifiable au premier coup d’œil. La couverture est soignée, et l'illustration de présentation est très sobre, colorée, mais n'en fait pas trop. Chaque personnage a sa particularité, et le design de chaque homme dessiné est différent des autres, ce qui ne donne pas cette impression de ressemblance entre tous les protagonistes.

Seul point négatif néanmoins, on pourrait s'interroger sur la quatrième de couverture qui ne parle que de la seconde histoire alors qu'elle n'est pas présentée en premier dans le volume. Le papier n'est pas d'une qualité exceptionnelle, mais est tout de même correct et le travail de trames est à couper le souffle.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
YukiTanaka
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs