Vertical Vol.17 - Actualité manga
Vertical Vol.17 - Manga

Vertical Vol.17 : Critiques

Gaku - Minna no Yama

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Mars 2017

Critique 2


Cet avant-dernier tome de Vertical débute sur le terrible cliffhanger qui clôturait le volume précédent : après une chute, Bill s'est mis à glisser sur l'un des versants de l'Everest alors qu'il avait oublié de s'encorder. Sa chute l'emmènera directement dans une crevasse, et c'est Sôsuke, aidé par d'autres membres de la cordée, qui ira le remonter. Par cet acte, Sôsuke va d'une certaine façon "boucler la boucle", car lui aussi a vécu ce même accident il y a plusieurs années. Mais de victime il passe désormais au statut de sauveur, et en tire un grand bonheur, car par cet acte il laissera définitivement le traumatisme de son accident derrière lui.

De son côté, Sanpo commence la dure ascension du Lhotse. A l'inverse de l'Everest, cette montagne a sur sa face sud un versant très pentu et même un toit, c'est-à-dire une formation rocheuse à l'horizontale qui est particulièrement éprouvante à franchir physiquement. Sans parler des éboulements perpétuels qui sont une menace permanente. Cependant, en y allant "pas à pas" et tout en gardant son sourire et sa bonne humeur légendaires, Sanpo finira par réussir à passer une à une les difficultés du Lhotse et jusqu'à atteindre son sommet. Son objectif réussi, il ne lui reste plus qu'à descendre...

On reviendra par la suite sur l'expédition de l'Everest. Sôsuke et les autres, désormais sans Bill qui a été rapatrié, continuent leur ascension. Le manque d'oxygène va désormais se faire sentir à chaque seconde, et sera une source de problème permanente, car un alpiniste qui manque d'oxygène est diminué et peut faire des erreurs. A un certain moment de l'expédition, diverses complications vont s'ajouter les unes aux autres et créer une situation très dangereuse pour l'ensemble du groupe : blizzard, faiblesse des alpinistes, surfréquentation de la piste qui mène au sommet... Le tableau dressé par Shinichi Ishizuka dans le manga rappellera un évènement bien réel : un terrible accident qui s'est déroulé sur L'Everest en 1996 et qui a coûté la vie à huit personnes. L'inquiétude est donc particulièrement vive, et ne fera même que s'accentuer au fil des pages de cet avant-dernier tome. On devine désormais quel chemin l'auteur va prendre pour conclure sa série. Après son ascension en solitaire, Sanpo va de nouveau reprendre ses habits de sauveteur pour aider ce groupe... nous y découvrirons les tenants et aboutissants de cette dernière mission dans le dernier tome.

Dans la vie, on a tous, à un moment donné, une montagne à gravir. Si le chemin qu'on emprunte peut s'avérer difficile, il ne faut jamais baisser les bras et avancer pas à pas... Voici le message global que l'on peut retenir de cet avant-dernier tome qu'on prend plaisir à lire. S'il s'applique bien évidemment à l'alpinisme, on peut aussi l'utiliser dans la vie de tous les jours, où un obstacle apriori insurmontable peut être franchi si on y met toute sa volonté. Il ne faut jamais se décourager, à l'image d'un Akutsu qui continue quotidiennement sa rééducation après son accident, ou de son jeune fils qui à force d'essayer parviendra finalement à se dresser sur ses jambes pour marcher...


Critique 1


Dans l’Himalaya, au pied du mont Lhotse, trois heures et zéro minute du matin, la montre de Sanpo sonne le réveil. Celui-ci expie un long bâillement avant d’allumer sa lampe frontale afin de repousser l’obscurité qui régnait dans la tente. Il récupère quelques hameaux de neige depuis l’extérieur pour les faire fondre au réchaud, puis y ajoute un bon sac de pâtes napolitaines. Il se saisit de son journal de bord : jour premier de l’attaque du Lhotse ! Le Lhotse, ce sommet moins réputé que son voisin l’Everest parce qu’un zeste moins haut d’environ à peine trois-cents mètres, mais bien plus dangereux : rien à voir ! Tandis que l’Everest se remplit de demi-touristes, le Lhotse aura fait périr les plus grands alpinistes. Sanpo s’enfourne une bonne fourchette de nouilles dans le cornet : « Trop bon ! ».

Trois heures et quarante minutes du matin. Sanpo range mousquetons, cordes et dégaines dans son sac. Chaussures édentées aux pieds, il remonte les gants et se saisit de son piolet : c’est de la bonne neige, en route ! Le lecteur accompagnera Sanpo dans une ascension comme cela n’avait jamais eu lieu ni été fait auparavant. Sanpo est un mythe de l’alpinisme, rien ne l’arrête : pour ainsi dire, jamais il n’aura été véritablement craint pour sa survie en toutes circonstances ; mais, ici, bien que demeure son aisance à gravir les endroits les plus impraticables, tout le danger et le passé meurtrier du Lhotse planeront sur chacune des pages : les silencieux éboulements à répétition ; les imprévisibles bourrasques de vent ; le froid de blizzard qui assaille la nuit durant ; et, surtout, le franchissement de ce toit – parois horizontales parcourues par son dessous – avec ces plans vertigineux ! Carrément génial !

Pendant ce temps, l’équipe de touristes dirigée par Oscar se dirige vers le sommet de l’Everest. Il y a toujours autant de bisbille au sein de cet aréopage de fortune. D’ailleurs, très vite, un de ceux-là sera contraint d’abandonner l’aventure. Plus ils s’approcheront du pinacle davantage l’oxygène se raréfiera. L’auteur fait preuve d’une grande pédagogie quant à la présentation des enjeux liés à cette raréfaction : les successives strates de l’Everest, les différents laps de temps à respecter et l’organisation pour l’utilisation des précieuses bouteilles d’oxygène. Le tout porté par une narration d’une fluidité exemplaire. Tandis qu’un suspense sur le manque d’oxygène se profile, la fine équipe sera confrontée à des problématiques en chaine : le vieux Mike qui perd un brin la boule ; une expédition indienne constituée de benêts ; des membres de l’équipe d’Oscar abandonnés à eux-mêmes ; des conditions climatiques qui s’emballent ;...

De nombreuses anecdotes, égrainées çà et là, continuent d’épaissir la quasi-légende de Sanpo, cet alpiniste hors norme, personnage unique et héros des temps modernes. L’historiette du passé telle que dévoilée par Oscar sur une antérieure ascension de l’Everest par Sanpo permet à elle seule de mesurer toute la personnalité de celui-ci ainsi que l’entière envergure de ce splendide parmi les magnifiques. Depuis les hauteurs du Lhotse, et à quelques pas de son inatteignable sommet, Sanpo apercevra des nuages d’un très mauvais augure en approche vers l’Everest : son vieil ami Oscar et sa fine équipe s’enfoncent dans un blizzard sans concession ; quoi donc Sanpo va-t-il pouvoir décider ? La scène lors de laquelle il est aperçu le drapeau planté et signé de « Sanpo Shimazaki » est d’une puissance presque magistrale.

Sans doute, l’auteur livre ici le plus intense des tomes de la série jusqu’alors parus. Sanpo s’étoffe tel un personnage relevant du mythe tandis que Vertical arbore aisément des allures de petit chef-d’œuvre. L’avant-dernière double page du volume aurait pu s’intituler « frissons garantis ». Et cela sera peut-être avec ce tome qu’il aura été saisi que Sanpo s’avère être l’un des plus éminents personnages tous mangas confondus. Mais il y a bien une mauvaise nouvelle : le prochain volume ne sera autre que le dernier de cette superbe série. Sacrebleu... Ô ! Sanpo... Quelle douleur que celle engendrée par le crève-cœur de devoir te dire adieu ! Wesh, t’as po le droit de tailler la route com’ça gros !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur


17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs