Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.29 - Actualité manga
Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.29 - Manga

Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.29 : Critiques

Yamikin Ushijima-kun

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Mai 2016

Kamo a la quarantaine, a un enfant qui est déjà au collège ainsi qu'une femme avec laquelle il n'entretient plus aucune relation. Aussi cet employé de compagnie préfère-t-il entretenir une relation avec Ruri, une jeune femme pas très belle qu'il appelle son "vilain petit canard", quand il ne préfère pas fricoter avec Karen, jolie hôtesse d'un kyabakura pour qui il est prêt à dépenser des sommes folles. Hélas pour lui, il est devenu la cible de diverses attaques inquiétantes : messages insultants, cadavres d'oiseaux laissés sur le pas de sa porte... Il est persuadé que celui qui commet ça est Sogabe, un collègue qui lui doit de l'argent et que la compagnie cherche à faire partir. Et c'est dans ce contexte qu'il se retrouve à emprunter de l'argent à Ushijima...

Le nouvel arc d'Ushijima ne s'étend que sur cet unique volume pour un total de 11 chapitres, et même si Shôhei Manabe y exploite à nouveau quelques ficelles qu'il a déjà usées jusqu'à la moelle (en tête, le gouffre financier créé par la profiteuse hôtesse de bar) et qu'il offre une conclusion un peu expéditive, il parvient avec clarté à faire ressortir beaucoup de choses de cette nouvelle histoire, à commencer par son portrait de deux employés quadra dans une compagnie et une société qui ne les laisse guère s'épanouir ou devenir quelqu'un. L'aspect totalement remplaçable de Kamo et Sogabe ressort très bien et se fait le triste témoin d'une réalité, pour un cas que le mangaka n'avait pas encore beaucoup approfondi dans sa série. C'est d'autant plus efficace et immersif que Manabe parvient très bien à faire ressentir les désillusions et les faiblesses de quadra qui n'ont pas réussi à vraiment trouver leur place. Dans une sorte de lente spirale, l'univers de Kamo, essentiellement, se détruit petit à petit, tandis qu'il recherche un bonheur factice auprès de Karen.

En toile de fond, Manabe aborde également, même si c'est brièvement, d'autres problèmes : difficulté financière liée à l'éducation d'un enfant, concept des "entreprises noires", limites des relations purement sexuelles... C'est un portrait aussi riche qu'éclectique que l'auteur parvient à dépeindre au fil du nouveau microcosme qu'il met en place le temps de ce tome.

Mais au-delà de ça, le volume a aussi pour intérêt de remettre sur le devant certains aspects d'Ushijima, à commencer par ses relations avec ses sbires, et l'évocation d'une figure ennemie que l'on n'avait plus vue depuis le tome 17...

Voici un tome appréciable, donc, qui a le mérite de ne pas trop traîner et d'évoquer avec efficacité et sous un angle un brin inédit nombre d'errances sociétales. C'est une certitude, après 29 tomes et malgré des moments faiblesse, Ushijima a encore des choses à nous dire.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction