Under the blue sky - Actualité manga

Under the blue sky : Critiques

Kimi ni Yoseru Blue

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Avril 2016

Critique 1


Bien qu'Under the blue sky soit le premier recueil d'Aki Aoi paraissant en France, au Japon la mangaka a auparavant déjà publié deux autres albums, ce qui fait de celui-ci son troisième livre. Sans doute un bon moyen pour appréhender le style que l'artiste a pris soin de peaufiner... même si on aimerait la voir sur des scénarios plus aboutis.

Au programme de ce recueil, quatre histoires courtes. La première comporte trois chapitres et s'étend sur 70 pages, et les trois autres vont de même pas 20 pages à 30 pages. Et s'il y a quelque chose que l'on ne peut enlever à ces histoires, c'est bien leur diversité.
La première histoire nous plonge sur une petite île au sud du Japon, où vient de débarquer Kôhei Takagi, lycéen jusque là tokyoïte, qui va avoir toutes les peines du monde à s'intégrer, étant vu comme froid, comme un étranger, parce ses camarades de classe qui le pensent hautain. Mais ce n'est pas le cas de Yûta Hoshino, adolescent qui est tout son contraire : sympathique, sociable, profitant de la vie. Au contact de ce dernier et du cadre insulaire idyllique aux alentours, Kôhei va-vite apprendre à s'intégrer en classe, et va petit à petit se laisser absorber par Yûta qui semble vouloir nouer avec lui une relation exclusive.
Quant aux trois autres histoires, elles nous offrent des cadres à chaque fois bien différents, eux aussi. Un cadre de travail avec deux vieilles connaissances qui se retrouvent pour un mariage. Un cadre folklorique avec le récit liant un bonze et une divinité. Et un cadre un brin fantastique présentant le lien entre un écrivain et son "personnage" qu'il observe de près.

Les idées sont là, mais on a presque envie de dire qu'il n'y a que les idées. Car côté scénario, on ne peut pas dire qu'Aki Aoi offre des choses très abouties : les trois dernières histoires, de par leur brièveté, filent très vite sans que l'autrice ne cherche vraiment à réellement développer ses personnages et ses univers, qui semblent alors fort pauvres, tandis que la première histoire, bien que plus longue, apparaît trop raide malgré tout dans certaines de ses évolutions. Par exemple, on se demande forcément comment Kôhei peut accepter si facilement ce que Yûta attend de lui, car concrètement on ne voit pas d'évolution crédible, la mangaka occulte des étapes.

Est-ce que cela ruine la lecture ? Hé bien, pas forcément, et tout dépendra de votre sensibilité personnelle.
Déjà, il y a le style visuel de la mangaka, qui est capable de faire des petites merveilles de mise en scène, en se focalisant sur un visage, sur un geste, sur un cadre renforçant l'ambiance voulue. On pourrait pourtant regretter sa tendance à tramer à fond ses quelques décors, mais ces décors sont toujours présents quand il le faut pour servir l'atmosphère générale, et il bénéficie d'une certaine précision parfois trop rare dans le genre. On pourrait aussi regretter un trait des personnages un peu trop rigide ainsi qu'un manque de variété dans les expressions faciales, mais sans doute cela rend-il les protagonistes un peu plus difficiles à capter, plus distants. Au lecteur de chercher à mieux les cerner sans avoir de réponse toute faite.
Et finalement, ces scénarios qui semblent si pauvres malgré leurs atmosphères réussies et leurs idées de base très variées, on peut alors se dire qu'ils ne sont que des idées balancées par une mangaka qui nous invite ensuite à en faire ce qu'on veut, à construire le reste selon notre imaginaire.

Under the blue sky est un recueil un peu déroutant, en somme. Il risque de laisser une partie des lecteurs sur le carreau à cause de son manque de consistance apparent et de son aspect inabouti, et de séduire les autres lecteurs pour ses ambiances variées et très réussies et pour ses nombreuses idées permettant de laisser l'imagination vagabonder. A essayer.




Critique 2


Dans une petite île au sud du Japon, où les paysages sont magnifiques et ne cessent d’inspirer de tout aussi beaux sentiments à leurs occupants, on découvre deux adolescents. Kôhei Takagi vient de Tokyo, et quand il arrive dans cette petite ville portuaire, il est vu comme un étranger. Mais doucement, peu à peu, il se fait une place dans son nouveau lycée, sa nouvelle école, notamment grâce à Yûta Hoshino. Ce dernier est un lycéen bon vivant, sympathique, avenant et prêt à rendre service. Au début, voulant simplement aider Kôhei à s’intégrer, il se montre extrêmement agréable. Mais peu à peu, alors que les deux adolescents se rapprochent, leurs rapports changent. Yûta décide de garder Kôhei pour lui. Il devient possessif, et ne veut s’amuser qu’avec lui. Il lui montre son coin préféré de l’île, un petit paradis entre le ciel azur et la mer bleu nuit. Un jour, Yûta découvre Kôhei avec une fille qui lui fait une déclaration, mais ce dernier lui répond qu’il aime déjà quelqu’un. Presque jaloux, il cherche à en savoir plus, mais ne s’attendait pas à être la cible de son amour. Trois autres nouvelles sont également présentes dans ce one shot, la première entre deux vieilles connaissances qui se retrouvent à l’occasion d’un mariage, la seconde entre un bonze et un messager d’une divinité japonaise, la troisième entre un écrivain et son sujet d’étude.


Les deux premières histoires s’ancrent dans une réalité certaine, là où les deux autres sont plus mystiques, étranges et décalées. On sent que l’auteur a le ton juste pour se plonger dans ce genre d’histoires mystérieuses et nébuleuses. Son ton est presque lointain, enroulé dans du coton, comme une voix qui ne nous parviendrait que de loin. La première histoire, la plus développée, est assez simple. On n’explore pas vraiment la réalité de ces sentiments, nés dans les plus jeunes années du lycée. Il est dommage de n’avoir aucune réflexion sur les conséquences de leurs sentiments, sur la nature même de ceux-ci. Comment un adolescent d’une petite ville insulaire, coupé du monde et sans doute plongé dans une routine, un ensemble de codes et de bonnes pensées et attitudes, peut-il tout à coup accepter d’aimer un autre garçon ? C’est facile, et beaucoup trop superficiel. Il manque un réel relief au scénario, qui se contente d’être doux, poétique, cotonneux, mais sans réelle profondeur. Le troisième garçon, qui comprend leur relation, ne semble pas non plus surpris ni choqué, ne se pose même pas de vraies questions. Il en va de même dans les autres nouvelles, trop courtes pour être réellement exploitées. On sent que l’auteur a juste voulu réunir tout ce qu’elle aime, tout ce dont elle voulait parler, mais il manque un fil conducteur, une logique… On a de plus pas le temps de s’attacher aux personnages qu’ils sont déjà partis. Les idées sont bonnes, mais leur application ne l’est pas. Tout paraît alors trop plat, trop fade et sans saveur particulière. Les récits nous laissent de marbre, sans que la moindre émotion n’ait le temps de nous atteindre.


Les graphismes sont tout aussi épurés que les histoires. Les cases sont vides, les décors minimalistes, les plans de vues parfois trop rapprochés, les gros plans sur un rougissement, un visage, une bouche… On manque de vue d’ensemble, on a du mal à ancrer les protagonistes dans leur environnement, dans leur vie. Cela les déshumanise encore un peu plus, nous éloigne d’eux. Les corps sont très fins, longilignes, anguleux. Les personnages sont secs, manquent également de rondeur, de douceur. La plupart du temps, ils ont même trop peu d’expressions, paraissent figés et presqu’en dehors de ce monde. Le peu de décors est tramé de manière sombre, et ne met absolument pas en valeur les héros de l’histoire. En somme, c’est un one shot inabouti, qui nous livre des éclats d’histoires peu développés et avec un manque certain d’intérêt. Tout est mignon, cotonneux, anesthésié, dénué de passion, de complexité. Rien de plus.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs