Ugly Princess Vol.3 - Actualité manga

Ugly Princess Vol.3 : Critiques

Kengai Princess

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Septembre 2016

Depuis sa rencontre avec Kunimatsu, Mito a commencé à prendre confiance en elle, désireuse de plaire à celui dont elle est tombée amoureuse, et bien aidée par son entourage comme Kunimatsu lui-même, par ses amies Haru et Maru, ou même d'une certaine manière par Masuki. Si bien qu'elle décide même de s'essayer à certains conseils de magazines pour adolescentes. Elle découvre notamment comment bien se raser les sourcils, finit même par s'emballer un peu trop sur des tests... et dans tout ça, Haru, qui a elle-même un copain, finit par devenir une précieuse conseillère ! Mais dans la prise de confiance en soi et la volonté de changer, tout n'est pas simple, et il faut notamment veiller à changer sans se trahir et se fausser... et prendre garde à ne pas perdre de vue ce qu'on peut avoir de plus précieux. Car pendant que Mito et Haru se prennent d'un intérêt commun pour les petits conseils beauté, elles ne se rendent pas compte qu'un fossé se creuse doucement, mais sûrement avec leur autre amie : Maru...

Une part de ce tome est plutôt amusante et positive, entre les nouvelles avancées de Mito aux côtés de Haru et les quelques trips excessifs que notre attachante héroïne peut se faire. Mais qu'on se le dise, c'est bel et bien un tout autre aspect qui prend largement le dessus dans ce volume : l'amitié mise à mal entre Mito et Haru d'un côté et Maru de l'autre. Natsumi Aida avait déjà bien réparé ce terrain dans le tome précédent, en nous faisant bien sentir qu'un malaise commençait à se créer du côté de Maru. La mangaka exploite parfaitement cela ici en nous invitant à comprendre petit à petit ce que peut ressentir cette dernière. Elle qui ne s'intéresse pas du tout aux trucs de mode qu'elle juge futile, elle qui a peur des garçons, elle qui est si timide, mais qui avait trouvé deux amies comme elle, voici qu'elle ne peut qu'observer le lent changement de celles-ci, les voir se mettre à chuchoter, à avoir des discussions uniquement entre elles, à se faire des messes-basses... Natsumi Aida décortique avec soin tout ce que Maru peut ressentir : la sensation d'être désormais de trop, de ne plus trouver sa place. Des émotions qui trouvent un écho dans des traumatismes du passé très justement dosés, qui permettent aussi à l'artiste d'aborder des sujets douloureux comme les brimades avec autant de brièveté que de force.

On ressort chamboulé et ému par le mal-être qui s'empare insidieusement de cette jeune fille à la bouille ronde et cachant derrière ses grandes lunettes un flot insoupçonné d'émotions. Mais le meilleur reste à venir, car de leur côté Mito et Haru ne peuvent que s'inquiéter de voir leur amie prendre ses distances sans qu'elles comprennent pourquoi... Pour peut-être parvenir à se réconcilier (car peut-être est-il déjà trop tard ?), c'est un certain personnage qui va avoir des paroles essentielles auprès de Mito.

"Avec des vrais amis, on peut affronter la réalité. Quitte à s'engueuler, d'ailleurs, il faut se parler."

Quelques mots qui cristallisent quelque chose de très vrai. Quand une relation va mal, plutôt que de laisser dangereusement couler les choses la vraie amitié réside sans doute dans la volonté de comprendre, d'oser aller vers l'autre et lui parler directement, quitte à s'engueuler un bon coup pour expliquer ce qu'on ressent, ce qui ne va pas, ce qu'on a à reprocher. Si l'on s'aime vraiment, on en ressortira forcément grandi, nourri d'une amitié encore plus sincère. Aida met brillamment en avant l'importance de bien faire attention à ceux qu'on aime, de communiquer directement, et en rajoute une jolie petite couche en évoquant doucement la façon dont l'utilisation abusive des moyens de communication indirects (comme les téléphones ou le réseau Line) peut parfois fausser les rapports.

Le talent d'Aida est vraiment d'aborder tout ça sans détour : pas de rallonges superficielles. La mangaka offre quelque chose de rapide et fort, car portée par des dialogues très justement dosés et spontanés. On tient une vraie merveille d'écriture et de narration dans son genre, chose que la traduction retranscrit parfaitement.

Après ces événements mettant joliment en avant la notion d'amitié dans ce qu'elle a de plus beau, la fin du tome, elle annonce un 4ème volume riche en événements : retrouvailles de mauvais augure de Mito avec sa pire hantise, fin des années collège qui approche avec ce que ça pourrait impliquer d'éloignements... Si le tome à venir est aussi bien fichu que celui-ci, ça promet quelque chose de très fort.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs