Trisagion Vol.2 - Actualité manga
Trisagion Vol.2 - Manga

Trisagion Vol.2 : Critiques

Rengoku no Trisagion - Artisans of the Traitors' Gate

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Octobre 2017

Après un périple fastidieux, Levy est arrivé à Londres, où il a intégré Trisagion, l'organisation qui se bat contre les Nihiles. Plus qu'un simple "artisan", le jeune garçon, grâce à son artefact numéroté Dies Irae confié par Edison, est considéré comme un "Number" au sein de l'organisation, et c'est notamment aux côtés de son amie d'enfance Juna Liddel Heart qu'il vit ses premiers instants au sein de Trisagion. Il y suit les ordres du commandant Sir Gilbert Walsingham, et y croise rapidement de nouveaux visages. Mais bientôt, Walsingham leur confie une nouvelle mission à lui et Juna : dénicher et éliminer un Nihile qui, non loin de Fleet Street, tue des humains et se repaît de leur sang, à la manière d'une vieille légende urbaine : celle de Sweeney Todd...


Quasiment tout le tome, hormis le tout début, se consacre à l'affaire Sweeney Todd. Ici, Mizuchi se réapproprie donc à sa sauce la légende du diabolique barbier de Fleet Street, une légende urbaine qui a été essentiellement popularisée par le film de Tim Burton ces dernières années, mais malheureusement le traitement que l'auteur en fait reste longtemps très lisse et convenu, avant que la fin ne révèle de nouvelles choses intéressantes grâce à la présence aux côtés de Sweeney Todd de Mrs Lovett. En effet, le récit finit par présenter un cas intéressant de collaboration entre un Nihile et une humaine, en venant nuancer un petit peu le barbier meurtrier. Mais c'est surtout le passé de l'homme qui intrigue, en faisant apparaître à mystérieux "professeur" qui se présente comme un futur ennemi de poids pour nos héros. Malheureusement, même s'il y a des idées, on ne peut pas dire que ce soit passionnant : après avoir un peu traîné auparavant, cette dernière partie de l'affaire Sweeney Todd évoque ses plus intéressants éléments beaucoup trop rapidement pour qu'il s'en dégage grand-chose.


En dehors de cela, l'autre axe important de cette affaire vient de l'arrivée, aux côtés de Levy et de Juna, d'un autre garçon avec qui ils sont censés faire équipe sur ordre de Walsingham. Mais il s'avère que le dénommé Aleister Crowley est un jeune garçon difficile, solitaire, qui chasse les Nihiles selon ses propres méthodes, et qui n'a absolument pas l'intention de coopérer avec nos héros. Honnêtement, le personnage est très stéréotypé dans son caractère solitaire, et est même assez irritant à plus d'une reprise. Mais il va évidemment être amené à évoluer, même s'il a du mal à l'admettre, dans un déroulement qui est on ne peut plus classique et prévisible sur ce point. Sans être mauvais, c'est loin d'être passionnant.


Dans tout ça, Shiki Mizuchi poursuit sa réinterprétation des figures ayant marqué l'Angleterre de l'époque, que ces figures soient réelles et historiques, ou fictives et issues d'histoires. Ici, en plus de Sweeney Todd et d'Aleister Crowley, on note l'évocation de l'inspecteur Lestrade (bien connu des fans de Sherlock Holmes), ou encore l'apparition, au sein de Trisagion, du Dr Jekyll et de WInston Churchill. Honnêtement, tout ceci part d'idées intéressantes sur le papier, mais concrètement il y a une impression de fourre-tout inutile, puisque le récit ne fait pour l'instant absolument rien de Jekyll ou de Churchill, que certains autres personnages déjà en place ne font que de la figuration (comme Walsingham et Nightingale), et que les réinterprétations de ces différentes figures restent très, très personnelles et ne se rattachent quasiment aucunement aux personnalités d'origine (si on leur donnait un autre nom, ce serait pareil).


Reste que par rapport au premier volume, il y a quand même du mieux, tout simplement parce que Shiki Mizuchi s'égare moins dans sa trame (en s'axant entièrement sur l'affaire Sweeney Todd ici, il s'éparpille moins sur d'autres éléments dont on peinait à cerner l'intérêt dans le tome 1), et parce que Bancha Shibano trouve un tout petit peu plus ses marques côté dessins. Pourtant, visuellement ce n'est pas encore la joie : les visages restent souvent très lisses, assez inégaux et parfois inexpressifs, et dès que l'action est à l'honneur ça reste confus. Par contre, l'immersion est mieux rendue par des décors un peu plus présents et un peu mieux travaillés, la cité de Londres offrant alors quelques instants pas mauvais du tout côté ambiance.


Il y a indéniablement du mieux par rapport au premier tome, mais dans l'ensemble Trisagion reste une oeuvre maladroite, où les dessins ne sont pas toujours à la hauteur, et où le scénario ne fait qu'exploiter en surface et sans plus-value ses idées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9.5 20
Note de la rédaction