To Your Eternity Vol.2 - Actualité manga
To Your Eternity Vol.2 - Manga

To Your Eternity Vol.2 : Critiques

Fumetsu no Anata e

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Juin 2017

Critique 2


Marqué par ses premières rencontres que furent le loup Joan et le jeune garçon, "Imm", entité immortelle qui a tout à apprendre, a déjà connu ses premières stimulations l'ayant fait un peu évoluer. Armé du premier stade de son évolution, la conscience d'exister, et enrichi de ses premières perceptions comme la douleur, ses pas l'ont amené jusqu'à March, fillette du village de Ninanna choisie pour être offerte en sacrifice au dieu Oniguma dans un rite ancestral. Alors que Palona, jeune femme orpheline que March considère comme sa grande soeur, a fait le choix de partir dans la forêt pour sauver la petite fille, c'est bien "Imm" lui-même qui lui vient en aide, prenant sa forme de loup pour terrasser le dieu-ours. Face à l'échec du rite, son organisatrice Hayase décide d'emmener dans son village "Imm", March et la vieille prêtresse afin de cacher la vérité.


Sur place, c'est un tout nouveau cadre qui s'offre aux yeux avides de découverte de March : Yanome est un village plus évolué, que le sien, avec de plus grandes maisons et la maîtrise de choses qu'elle ne connaît pas, comme l'écriture et les cartes. Le lieu apparaît comme un endroit où il fait bon vivre, avec ses plats, ses rues animées et ses cadres conviviaux... mais les ambitions de Hayase sont en réalité tout autre que le simple accueil. Non seulement, les ambitions de Yanome sont de s'emparer des terres riches de Ninanna, et pour cela, il leur faut apporter leur aide dans un rite qu'il leur faut entretenir. Mais en plus, Hayase est largement intriguée par les pouvoirs d'"Imm"...


Voici que dès le deuxième volume de To Your Eternity, on essaie déjà de profiter des capacités d'"Imm"... et à travers Hayase et Yanome, Yoshitoke Oima dépeint alors déjà des tares humaines : ambition, envie de pouvoir, soif de possession avec le désir de s'accaparer les terres de Ninanna ainsi que l'immortel... Evidemment, cette situation n'est pas du goût de tous, à commencer par la charismatique Palona qui tient plus que tout à March, pour des raisons que l'on est amené à découvrir. Trouver un moyen de s'échapper de Yanome, élaborer une solution pour faire cesser le rite vieillot, et prouver qu'il n'est pas nécessaire de sacrifier une vie pour avoir ce que l'on veut sont autant d'épreuves qu'elle devra tenter de surpasser, sous l'oeil de l'innocente fillette et d'un "Imm" qui pourrait encore y trouver des stimulations pour évoluer...


Car l'évolution d'"Imm", au gré de ses rencontres, reste bien sûr au coeur de tout. Très réceptif à ce qui l'entoure, ayant besoin de tout apprendre un peu comme ce serait le cas pour un tout jeune enfant, il découvre par exemple comment se tenir à table ou ce qu'est l'écriture. Mais son observation de ses nouveaux compagnons, ainsi que son intervention dans leur parcours, vont surtout lui apprendre bien d'autres choses, encore plus essentielles, notamment sur la Vie elle-même. Quel sens donner à sa vie si elle ne se termine jamais ? Comment ne pas gâcher une vie qu'on lui a offerte ? Comment comment mener sa vie ? Et que serait une mort sensée ? Peut-être bien une mort offerte pour protéger ce en quoi l'on croit, relations humaines en tête. Tout cela, "Imm" l'observera avant tout à travers deux personnages qui représentent énormément l'un pour l'autre : Palona et March. Belle, forte, mais aussi conditionnée par un passé qui lui a déjà fait perdre des choses, Palona est une jeune femme qui en impose dans son genre et qui a beaucoup de choses à véhiculer. Quant à March... impossible de ne pas craquer pour sa bouille ronde, son grand sourire, sa joie enfantine, ses pensées naturelles pour ses parents, son innocence de chaque instant (ne serait-ce que dans sa manière de considérer l'ours Oniguma), et son statut où elle a normalement tout le temps pour apprendre à devenir adulte et pour savoir ce qu'elle veut devenir plus tard (ses rêves sont on ne peut plus simples et humains).


Le parcours d'"Imm" aux côtés de ces nouvelles rencontres est pourtant dur. Très dures. Et tout comme dans le premier volume, Yoshitoki Oima n'épargne pas ses personnages et son lecteur. Mais la rudesse de ce monde est bien souvent contrebalancée par la douceur et la poésie du style de la mangaka, qui a d'ailleurs le bon goût de ne pas s'éterniser sur les moments les plus difficiles, trouve le bon ton, et insuffle encore à son récit une atmosphère de conte fantastique sur l'humain. L'initiation d'"Imm" au contact de personnages attachants et dans cet univers est captivante. Il avait désormais une "mère", qui voyagera pour toujours avec lui par la force du souvenir.


Autant dire qu'à l'issue de cette aventure aux côtés de March, on est forcément intrigué par ce qui attend l'immortel. En cela, toute la dernière partie du volume amène des choses un peu inattendues, car brisant un brin la linéarité qui aurait déjà pu s'installer...


Il reste pourtant, encore, les quelques raccourcis de narration et de découpage assez typiques d'Oima, mais on en fait facilement fi tant le récit et les planches de l'artiste dégagent en puissance et en sincérité. Malgré quelques défauts, To Your Eternity est de ces séries qui parlent directement au coeur et qui touchent sans avoir besoin d'user de trop d'artifices.


Critique 1


Non loin du village de Ninanna, le rituel de sacrifice envers la divinité Oniguma s’est soldé par un échec. Mach, petite fille du village, devait être sacrifiée, mais la sphère, Imm , ayant pris l’apparence du loup, a vaincu l’ours incarnant Oniguma. Afin de ne pas ébruiter la nouvelle, Hayase, en charge du rituel, amène March, Imm, Palona et la prêtresse dans la ville de Yanome…


L’intrigue de Yo Your Eternity reprend là où nous l’avions laissée. Après une rencontre détonante entre March, petite fille au fort tempérament, et Imm, la sphère incarnée le plus souvent en loup, c’est en captivité que cette poignée de personnages va évoluer. Toute la première phase de ce tome vient alors conclure cette partie centrée sur March, sacrifice du village de Ninanna, à travers bien des péripéties qui ne laissent pas respirer le lecteur jusqu’au dernier tiers du volume. Il est même délicat de deviner là où Yoshitoki Oima cherche à nous amener tant cet arc, fortement centré sur la volonté de Palona de s’évader, n’a pas d’autre objectif si ce n’est le retour de March à une vie normale.  Le tout en est presque déroutant étant donné qu’Imm occupe surtout le rôle de soutien pour March, véritable tête d’affiche de ce volume. Le caractère fort de l’enfant et sa détermination sont alors au centre du récit, si bien que la quasi-totalité des émotions la concerne. On rit parfois de ses agissements comme on s’émeut de ses réactions innocentes, par exemple sa bienveillance envers la dépouille de l’ours symbolisant la divinité Oniguma. Si toute cette partie trouve un rythme effréné par la tentative d’évasion qui sera dépeinte, c’est grâce à March que le tout prend une certaine consistance, quand bien même Palona captive par ses capacités à s’adapter au danger.


Mais voilà : on se souvient d’un premier tome beau et poignant dans son premier long chapitre, aussi Yoshitoki Oima tient à rappeler que cette atmosphère n’était pas juste là pour appâter son lecteur et que, d’une manière générale, le tragique semble être très présent dans To Your Eternity. Celui-ci n’est pas là par hasard, l’objectif de l’œuvre étant de narrer le parcours d’Imm et la manière dont l’entité va s’humaniser au contact de quelques individus, en s’imprégnant de leurs enveloppes corporelles comme des êtres qu’ils incarnaient. Ce fut le cas pour le jeune garçon dont Imm prend l’apparence régulièrement, de même pour l’ours Oniguma, et une nouvelle étape sera franchie dans cet opus, à travers toute une phase particulièrement cruelle aussi bien par son sacrifice que par la narration sans faille de la mangaka. L’enrichissement d’Imm se fera vraisemblablement par des sacrifices, et celui de ce volume s’apparente à un coup de poignard dans le cœur tant on ne le voyait pas vraiment venir et est magistralement mis en scène, tout en se montrant presque impératif pour le développement de l’entité.


Ce second tome propose donc bien des émotions puissantes, lui aussi, laissant son lecteur pessimiste lorsque les derniers chapitres du volume sont entamés. Pourtant, la dernière phase ne nous permet pas vraiment de nous reposer tant elle plante des événements curieux où le fantastique prend une part beaucoup plus importante. Yoshitoki Oima bouscule son récit de manière assez subite, si bien qu’il faudra peut-être relire le passage pour comprendre les clefs qui nous sont présentées, mais le tout n’est pas sans effet : derrière sa facette de quête initiatique pour Imm, To Your Eternity cache une intrigue beaucoup plus ambitieuse qu’il n’y paraissait, aussi le chagrin des évènements de ce volume laisse sa place à la curiosité de découvrir la suite.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs