The youth yearns love - Actualité manga

The youth yearns love : Critiques

Seinen wa ai o kou

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 19 Septembre 2016

Critique 1


The Youth Yearns Love est le premier one-shot de Garasu Hino paru aux éditions Taïfu et sorti en 2010. Il nous dépeint le quotidien de Kaede, un lycéen d’apparence banale qui pourtant cache un lourd secret : il est amoureux d'Okuda, son meilleur ami. La seconde partie traite cependant de deux autres personnages, Yoshizaki et Hashino. On ne connaît pas réellement le métier du premier, mais il rencontre le second protagoniste lors du tournage d'un film pour adultes gays.

Dans la première histoire, l'une des thématiques abordées est l'homosexualité dans le milieu lycéen. Il n'est pas aisé pour Kaede, le personnage principal, d'assumer qui il est. Ne pouvant mettre de mots sur sa sexualité, il a essayé, plus tôt dans son passé, de se maquiller comme une femme. Ce qui s'est soldé par un échec cuisant menant droit à un traumatisme : cette apparence qu'il juge alors hideuse, il ne veut plus jamais l'endosser. On apprend un peu plus tard qu'il ne souhaite pas vraiment être une femme, mais il aurait voulu l'être pour qu'un homme l'aime. Kaede est homosexuel, mais doit se cacher de ses amis et de son entourage, car il pense qu'on le traiterait de monstre si ça venait à se découvrir. C'est une thématique intéressante qui est posée ici, montrant à quel point la pression sociale pour les personnes homosexuelles peut être lourde à porter. C'est ce que fait le jeune homme dans ce récit, il se cache sous des faux-semblants et tente de se persuader qu'il voudrait être une autre personne pour échapper à ce qu'il est vraiment. Plus l'histoire avance, plus la mélancolie de Kaede se fait sentir. Okuda est plutôt populaire avec les filles, ce qui fait qu'il collectionne les aventures sans lendemain, mais le héros l'est aussi, sans réellement s'en rendre compte puisqu'il n'a d'yeux que pour son meilleur ami. Par la suite, le lecteur se rend compte qu'Okuda est lui aussi amoureux de son meilleur ami, et comme ce dernier, il l'a toujours caché. La maladresse est ce qui revient souvent, c'est en quelque sorte la « fougue de la jeunesse » qui est dépeinte ici. Le lecteur est directement plongé dans un milieu lycéen, où les adolescents se cherchent en général. Ici, ça n'y manque pas, Kaede est perdu, et cherche à se sortir de cette angoisse constante qu'il ressent.
Le seul détail gênant que l'on pourrait noter est malheureusement le thème de la transsexualité amené dans les premières pages, mais délaissé par la suite.

La seconde histoire ressemble en beaucoup de points à la première, dans le sens que les thématiques abordées sont les mêmes. L'homosexualité d'Hashino n'est pas réellement cachée, on apprend dès le début ce qu'il est, mais c'est sa façon de l'aborder qui est dépeinte. Il en souffre, il se cache, lui qui était une idole au lycée n'est montré ici que comme un jeune homme déchu de sa popularité à cause de ce qu'il est, parce qu'il s'est éloigné de tous ceux qui auraient pu trahir son secret. Tout comme le premier récit, il y a une évolution certaine. L'amour n'est pas immédiat, il met du temps à s'installer et c'est justement tout là l'intérêt de cette seconde aventure : on apprend à connaître le passé des personnages, mais ce qui importe ici est leur présent. Á deux, ils se découvrent, s'aiment, évoluent à leur façon, et l'absence quasi totale de déclaration enflammée ne gêne pas. Bien au contraire, l'histoire est sobre, bien amenée et ne choque pas. On croirait presque voir un conte que l'on prend plaisir à dévorer page après page.

Concernant le manga, on peut noter que l'impression est de qualité. Même si ce one-shot ne possède pas de page couleur, le papier est cependant de bonne facture. Le dessin quant à lui est sublime. Aucune case ne souffre de soucis de lisibilité, le trait est fin et compréhensible. Les émotions des personnages claquent à la figure, le lecteur ressent la tristesse ou la joie au fur et à mesure de l'histoire. Les scènes osées ne sont d’ailleurs pas omniprésentes, laissant le temps au lecteur de suivre l'histoire et de s'attacher à la psychologie des héros.

Pour conclure, autant la première que la dernière histoire sont immersives. Lancé directement dans le récit, le lecteur apprend petit à petit à connaître les personnages, s'intéresse à son histoire et prend plaisir à les voir évoluer pour finalement être heureux de les voir sortir grandis de ces péripéties.


Critique 1


Sous une couverture poétique et mélancolique, on découvre Kaede, un lycéen androgyne très apprécié et populaire auprès des filles de son école. On lui a collé une étiquette en fonction de son apparence, et il se doit d’être gentil, car il est mignon et délicat. Kaede ne supporte pas cette vision restreinte des choses, et a presque honte de son apparence. Ayant déjà essayé de se travestir et se trouvant hideux, car trop masculin pour être beau et crédible, il fuit tout ce qui a trait à la féminisation de son corps. Pourtant, lors d’une pièce de théâtre on veut lui donner le rôle de la princesse. Son meilleur ami Okuda le tire de ce mauvais pas, ce qui renforce l’amour de Kaede pour lui. En silence, il fantasme sur son meilleur ami et aimerait plus que tout qu’il lui déclare des sentiments enflammés. Par peur du rejet, il cache ses sentiments et essaye de vivre normalement pour ne pas attirer l’attention, pour ne pas perdre Okuda et sa présence si rassurante. Mais les choses sont compliquées à gérer pour un adolescent au si lourd secret. Le second chapitre se déroule sous le point de vue d’Okuda, et l’on découvre que lui aussi est amoureux de son ami. Il le cache également, et essaye d’évincer les filles qui l’approchent en faisant croire qu’il est lui-même le centre de leurs attentions. Il forme comme un espace vide autour de Kaede pour l’empêcher de tomber amoureux de quelqu’un d’autre.

Le rapprochement de deux cœurs adolescents n’est pas chose facile. L’auteur a été bien inspirée en alternant les deux points de vue de nos héros, rendant le récit plus crédible et surtout plus sensible. On voit bien que les deux jeunes gens ont une même préoccupation globale, mais d’autres problèmes au quotidien pour masquer leur affection. Ils se protègent l’un l’autre, se cherchent sans jamais se rejoindre. La narration est douce, et la révélation ne se fait que lorsque Kaede est acculé sans plus possibilité de faire marche arrière. Un moment sympathique qui témoigne bien de la naissance de sentiments non désirés et surtout incontrôlables. La seconde histoire rapproche deux anciens camarades de lycée. L’un est gay, s’assume et brille de popularité, l’autre découvre seulement que son idole, son modèle si apprécié des filles, est en fait homosexuel. Il ne le voit plus de la même manière et cherche alors à atteindre ce mirage qu’il pensait inaccessible. Il ne cède qu’en voyant les faiblesses de celui qu’il pensait immuable et toujours souriant. Moins claire et plus brouillonne, cette seconde histoire reste cependant plus authentique et poignante que la première. On ressent une sorte de vérité plus importante, peut-être suite à l’âge des protagonistes qui est plus avancé… La tristesse et les doutes paraissent en tout cas plus forts, plus profonds et l’on est davantage touchés par le rapprochement entre Hagino qui veut à tout prix devenir une fille et Yoshizaki qui ne parvient pas à persuader son amant de la véracité de ses sentiments.

Les dessins sont vraiment très fins et s’inscrivent dans le plus profond style BL efféminé. Les expressions sont exagérées au maximum, les traits extrêmement pointus, que ce soit dans la forme du visage, des yeux, des corps … Tout est trop mince, trop petit, trop ciselé. On a vraiment pas l’impression d’avoir à faire à des hommes, même jeunes. De plus, les proportions sont parfois malheureuses et irrégulières, et on constate quelques problèmes de dessins dans le positionnement d’une bouche ou ce genre de détails. Ce qui est le plus gênant ici, c’est le manque de réalisme qui nous empêche de croire à l’histoire tout aussi enrobée, dramatisée. Le côté « apparence » et « féminin » est trop dosé, dans l’un comme dans l’autre. Au niveau de l’édition, on déplore comme d’habitude les onomatopées non adaptées complètement, et surtout le prix passe assez mal pour un manga aussi mince. Sinon, rien à redire. En conclusion, The youth yearns love est un manga sympathique de par la vision abordée et les problèmes de ses héros, mais avec un certain manque de qualité graphique et de mise en scène.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
YukiTanaka
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs