The wolf in love and the hungry rabbit - Actualité manga

The wolf in love and the hungry rabbit : Critiques

Harapekou Usagi to Koisuru Ookami

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Janvier 2015

Un nouveau one-shot dans le paysage éditorial de Taïfu fait son entrée. On connaît déjà l’auteur avec Cherry Poppers, qui nos avait séduit avec son originalité, malgré un manque évident de profondeur dans le scénario, prévisible pour un tome unique. Ici, on va se retrouver confrontés à plusieurs histoires. La première, qui donne son nom au manga, est celle de Shirô, un secrétaire au visage froid, au regard dur et à l’apparence hostile. C’est pourtant un homme au grand cœur, qui n’aspire qu’à une chose : assouvir sa passion et pouvoir caresser des lapins. Ceux-ci sont toujours effrayés par son apparence et il ne peut que les admirer de loin, source de grande frustration pour lui. Un jour, il rencontre le lapin de ses rêves dans un parc, et celui-ci se laisse caresser ! Malheureusement, son propriétaire ou plutôt gardien vient rapidement le récupérer pour le ramener dans le bar à lapins d’où il vient. Shirô repart donc seul avec son visage sombre, mais avec la ferme intention de revoir ce petit animal… et son porteur, Sachi. Il va vouloir aider ce dernier au-delà du raisonnable, tout cela parce que soudainement, il se sait amoureux de ce blondinet. Aucune progression des sentiments, aucune remise en question sur le fait que ce soit un homme, rien. Cet amour débarque comme un cheveu sur la soupe, sans raison, sans justification. Cela nous laisse donc totalement de marbre, et il en va de même quand tout à coup Sachi finit par tomber également sous le charme de Shirô, tout simplement parce qu’il est gentil avec lui.


Là encore, aucune réflexion sur l’amour entre hommes, sur le regard des autres, sur la société… Tout paraît étonnamment simple, et c’est dommage pour un manga qui revendiquait l’importance de passer au-delà des apparences. Là, on reste dans une première impression un peu fade et sans grand intérêt, d’autant plus que le côté très austère et inamical de Shirô est particulièrement exagéré par rapport à sa passion. Se méfier des apparences, oui, mais là le décalage est un peu gros. Le second couple est quant à lui plus intéressant. Tatsurô et Aisuke sont amis depuis longtemps, et aux débuts de leur colocation, leur relation a évolué dans une dimension plus physique. Ils couchent régulièrement ensemble, pour le plus grand bonheur d’Aisuke qui se révèle alors comme il est réellement : un sadique affirmé, doublé d’un mauvais caractère. En public il est pourtant l’ami parfait, empreint de gentillesse et de politesse. Il n’y a qu’avec Tatsurô qu’il est lui-même. Mais ce dernier commence à tomber bien trop amoureux de son ami, et leurs rapports physiques commencent à le faire souffrir. Comment attendrir le cœur de pierre de son ami ? Dans cette histoire, les sentiments sont décomplexés et plus profonds. On voit l’évolution des émotions, l’amour s’installer, les problèmes que cela pèse… Manifestement on arrive après la prise de conscience de l’attirance pour un autre homme, et il n’y a alors pas de question à se poser quant au vécu de cette attirance. De plus, la mangaka met un point d’honneur à développer les sentiments des deux protagonistes, et les scènes de sexe sont rafraîchissantes, car assumées comme telles. Une seconde partie de tome qui rattrape donc un peu l’ensemble, mais pas suffisamment.


Le dessin est particulier, stylisé, mais plutôt réussi. Les traits de Neko Kanda sont nets, bien définis, et les personnages sont bien fixés dans leurs graphismes. Il n’y a pas de variation de styles ou de proportions, et ils restent toujours fidèles à eux-mêmes. Enfin, les scènes de sexe sont plutôt satisfaisantes malgré le voile de mystère autour de l’organe sexuel masculin qui, comme dans de nombreux yaois, disparaît dans un flou visuel pour préserver un mystère bien mis à mal par les positions assez explicites prises par les personnages. L’édition de Taïfu est tout à fait satisfaisante et l’éditeur rend un bon travail, avec une qualité de lecture dans un petit one-shot malheureusement un peu en demie teinte cette fois.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs