Tales of Wedding Rings Vol.1 - Actualité manga
Tales of Wedding Rings Vol.1 - Manga

Tales of Wedding Rings Vol.1 : Critiques

Kekkon Yubiwa Monogatari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Février 2017

Les éditions Kana nous ont fait connaître, depuis 2013, le binôme MAYBE à travers leur œuvre en 10 tomes, Dusk Maiden of Amnesia. En ce début 2017, l’éditeur récidive en publiant l’une des dernières œuvres en date des deux mangaka. Tales of Wedding Rings, Kekkon Yubiwa Monogatari en langue originale, est un seinen du Big Gangan qui compte actuellement quatre opus au Japon et se trouve toujours en cours. Fait surprenant, MAYBE quitte le répertoire du paranormal sur fond de comédie lycéenne pour se plonger dans le genre de la fantasy… Pour autant, ce premier opus montre bien que le binôme n’abandonne par le style qui lui est propre, un style baignant dans la romance et le fan-service.

Hime et Satô sont amis d’enfance. Le jeune homme est sincèrement amoureux de son amie, mais celle-ci le surprend en lui annonçant qu’elle retourne vivre dans le pays natal de son grand-père. En réalité, Hime est la princesse d’un royaume d’un monde parallèle où existent chevaliers, magie et entités surnaturelle. Possédant deux anneaux, elle doit épouser un individu à même de devenir le Roi des Anneaux, celui qui pourrait repousser le dangereux Roi des Abysses qui menace le monde. Suivant son amie d’enfance dans le monde parallèle, Satô est celui que Hime prend pour époux, à la surprise générale ! Pour cet individu loin de chez lui qui n’a fait que suivre la fille qu’il aime, voilà une quête hors du commun qui se présente à lui.

Tales of Wedding Rings est un titre qu’on pouvait attendre avec une certaine impatience, Dusk Maiden of Amnesia étant une œuvre réussie, touchante et bien menée qui permettait de voir que le binôme MAYBE sait manier le fan-service sans en faire des caisses, et développer la romance à travers des relations poignantes. Il n’est donc pas étonnant de retrouver ces deux marques de fabrique dès ce premier tome puisque l’un des enjeux phares de la série est le couple presque factice que constitue Hime et Satô, une union lourde de conséquences puisqu’elle place le destin du monde de Hime sur les épaules d’un protagoniste plutôt banal, pas forcément agaçant mais qui manque encore de relief. Le couple va bien entendu permettre de nombreuses scènes de fan-service, un élément déjà bien présent par le simple style graphique du binôme, pulpeux mais élégant, sans toutefois être trop vulgaire. Les auteurs se permettent peut-être moins de subtilité que dans Dusk Maiden of Amnesia mais le tout reste mesuré et contrairement au personnage de Yûko, Hime ne cherche pas à séduire Satô à tout prix avec son corps. Et au-delà de ça, le côté romance joue un rôle primordial qui, lui, pourrait justifier davantage de scènes osées. Le pitch de base qui concerne le « couple » n’a rien de très étonnant et concerne un amour non avoué entre deux amis d’enfance, mais penser que la relation stagnerait pendant des tomes et des tomes serait bien mal connaître les mangaka. On se surprendra alors de l’avancée rapide en ce qui concerne les aveux entre les deux personnages et à ce titre, l’Amour (avec un grand A), pourrait bien être traité en tant que tel dans la série. Forcément, on attend de voir une relation touchante comme celle de Yûko et Teiichi, mais qui apporterait aussi quelque chose de nouveau dans l’écriture des auteurs.

En parallèle à l’aspect sentimental de la série se développe une intrigue ancrée dans la fantasy classique, très classique même puisque nous avons l’impression de voir évoluer le plus simple des scénarios de RPG sur ce premier tome. Cette simplicité est d’ailleurs volontaire : MAYBE s’essayant à ce registre pour la première fois, il préfère naturellement démarrer par une trame simple et éventuellement la complexifier par la suite. Alors, ces premiers chapitres restent très standards dans le genre, montrant les caractéristiques du monde natal de Hime et présentant l’ennemi, une poignée d’alliés et les différentes factions qui régissent le monde, tout en sachant que la suite aura le loisir d’apporter plus de densité à tout cet univers. De même, les batailles sont encore légères puisque nous sommes clairement dans une phase où le héros prend connaissance du devoir qui lui incombe, et que peu d’alliés sont comptés dans ses rangs. Reste qu’un certain potentiel existe pour que la série prenne plus d’ampleur dans sa dimension fantasy, ce qui se remarque notamment par le design réussi des ennemis, des démons semblables à des diables qui font rapidement planer l’aura d’une menace redoutable.

Graphiquement, MAYBE propose donc son style raffiné et peu avare en formes chaleureuses. Le reste du travail visuel s’avère plus délicat pour le binôme qui doit veiller à retranscrire graphiquement un univers qui a un certain cachet, chose plutôt réussie par les environnements typiquement médiévaux qui donnent sans mal la sensation d’un monde de fantasy classique. Peu d’action dans ce premier tome mais si la suite mise davantage sur les combats, on attend de voir comment les mangaka s’en sortiront de ce côté.

Quant à l’édition, Kana propose un travail de très bonne facture : couverture sur papier couché mât, quelques pages couleurs qui permettent d’admirer le dessin pulpeux mais maitrisé de MAYBE, et une traduction de bonne facture signée Tômei Ningen. En somme, l’édition de Tales of Wedding Rings s’avère calquée sur celle de Dusk Maiden of Amnesia, un hommage idéal aux deux auteurs.

En somme, Tales of Wedding Rings, sur son début, se présence comme un récit de fantasy classique : l’univers attend de se développer, et les bases qui forgent ce monde de fantasy sont présentées sans prise de risque. Mais il y a la touche MAYBE, à savoir la romance et ce fan-service si particulier et plaisant à l’œil qui font toute la différence et apporte une aura indéniable. Les auteurs n’ont pas perdu la main dans leur manière d’utiliser cette alchimie et à ce titre, c’est un récit de fantasy totalement différent et caractéristique du style des auteurs qui jaillit sous nos yeux. Voilà donc un début de série très prometteur et qui pourrait se bonifier si le scénario gagne en complexité, et si les mangaka assument entièrement leur dimension fantasy.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs