Taboo Tattoo Vol.12 : Critiques

Tandis que Seigi fait face à Îl, soit celle qui a dévoré Tôko, toutes les forces continuent de s'activer pour tenter d'atteindre le coeur de la Ruine, où Ârya poursuit sa fusion avec ses soeurs  tout en attendant que notre héros vienne à sa rencontre. Izzie, son père, Sôsa, le président américain et tous les autres ont fort à faire face à des adversaires aussi redoutables que la sadique Harsha ou la puissante Kâl...

Après un début de tome très intéressant concernant le choix de Seigi et ce qu'il réserve à Îl, la suite de cet avant-dernier volume s'axe entièrement sur les différents affrontements au bout desquels nos héros doivent atteindre le coeur de la Ruine. Après s'être bien amusé de façon cruelle dans le tome précédent avec la tarée Harsha, on pourra quand même s'étonner que Shinjirô en finisse de cette manière avec elle, même si c'est logique. Quant à la suite des affrontements, elle pourra étonner elle aussi, mais surtout parce que l'auteur a tendance à partir dans tous les sens. Son traitement des personnages pourra à nouveau déconcerter tant l'auteur joue sur différents créneaux sans vraiment offrir de cohérence globale : pendant que certains, comme le père d'Izzie, jouent leur vie de façon plus sérieuse que jamais, et que les morts violentes tombent, d'autres s'enfoncent encore dans le comique absurde, à l'image du président américain qui ne sert à rien ou de Sôsa qui a des techniques de survie... hum... particulières, après s'être fait perforer le crâne. Quant à l'affrontement entre Kâl et son grand-père, il tourne de façon étrange dès lors que le vieillard se dévoile entièrement, paraissant plus fou que sa petite-fille. La frontière entre Bien et Mal n'en ressort que plus abîmée encore.

Le tout donne donc l'impression de partir sans cesse en vrille, de façon chaotique... et quand on voit ce que Shinjirô cherche à vaguement aborder sur la nature humaine, où le chaos et la folie se sont emparés des hommes, où les notions de raison, de justice et de dialogue ne semblent plus là, on se dit que c'est totalement voulu ! La lecture peut alors laisser une impression bizarre, mais pas inintéressante. Il aurait simplement fallu que le mangaka aborde un peu mieux ses thèmes, qu'il amène mieux ses différents affrontements où il passe souvent du coq à l'âne, et qu'il offre des scènes d'action plus lisibles visuellement. Ce dernier point est d'autant plus dommage que l'artiste a un trait capable d'être très riche et intéressant dans ses angles de vue et ses encrages.

Si le récit ne vous a pas encore largués, Taboo Tattoo reste une lecture loin d'être dépourvue de qualités, mais qui donne l'impression de trop partir en vrille. Shinjirô se fait clairement plaisir, au risque de perdre un peu son lectorat tant il est parfois peu évident à suivre, mais on a justement bien envie de le suivre jusqu'au bout, maintenant que la conclusion est à portée de vue dans le prochain tome.