Syndrome 1866 Vol.6 - Actualité manga

Syndrome 1866 Vol.6 : Critiques

Tsumi to Batsu

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 17 Janvier 2011

Suite à son entrevue avec l'inspecteur Mekata, Miroku se retrouve à nouveau convoqué au commissariat ! Mais à sa grande surprise, ce n'est pas un interrogatoire en règle qui l'attend, mais la rencontre avec l'énigmatique Kurôdo Goï. Procureur au parquet de Tokyo, Goï déclare avoir été pris de passion pour "Le Don du Moissonneur", nouvelle réalisée par Miroku décrivant le parcours d'un tueur en série... La véritable nature de l'assassin va-t-elle bientôt voler en éclats ?

Après avoir posé l'intégralité des bases de son intrigue dans la première moitié de son œuvre, Naoyuki Ochiai oriente maintenant son récit dans un aspect beaucoup plus philosophique. Sous-titré "Confrontations" (un pluriel qui a de l'importance), ce sixième volume présente un Miroku clamant ou au contraire réfrénant ses convictions face à de nouveaux intervenants, qui joueront sans nul doute un rôle-clef dans son évolution comme dans l'intrigue. A commencer par le redoutable procureur Goï, à la troublante bonhommie, et qui semble avoir déjà démasqué notre pauvre héros. Mais plutôt que de suivre une enquête classique basée sur une succession d'indices, Goï pousse à bout Miroku dans de longs discours philosophiques, sur la nature des tueurs, sur la possible division du monde entre puissants et faibles, et sur la légitimité de tuer. Le procédé scénaristique rappelle dans une certaine mesure les passages tant décriés du Coffre aux Esprits, mais ici, l'impeccable adaptation permet de nous en faire comprendre toutes les subtilités et éveiller notre propre avis sur le sujet...

Les confrontations se poursuivent ensuite avec l'entourage proche de Miroku : ses amis, mais aussi sa famille débarquant fraichement à Tokyo. Un obstacle de plus pour le jeune homme qui ne veut ni les exposer au danger, ni exposer sa propre part d'ombre, refusant la plupart des contacts humains. Pourtant, malgré ses convictions, la force de caractère d'Ethika, malheureuse jeune femme rencontrée au volume précédent, pourrait bien changer sa vision du monde, et même susciter chez lui un certain émoi...

C'est donc un tome bien plus axée sur la réflexion plutôt que l'action qui nous est proposé ici, offrant ainsi moins de passages chocs et plus de légèreté, avec même quelques passages comiques ! On pourra même en dénoter quelques maladresse, comme l'incursion malhabile de la religion chrétienne, très présente dans le roman, et qui fait plutôt office ici de clin d'œil. Néanmoins, Miroku nous fait partager toutes ces tortures psychologiques, se révélant tantôt charismatique, tantôt misérable, et l'on ne peut s'empêcher de le suivre du regard. Si les passages présentés ici sont très respectueux de l'œuvre de Dostoïevski, ils n'en ont aucunement perdu de leur force, et relèguent toutes les séries de Brain-Fight à la mode en fond de cour. Bienvenue dans la tête d'un tueur !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs