Suicide Island Vol.16 : Critiques

Après bien des batailles, la menace Sawada a enfin disparu et le traître Kai a été emprisonné. Et alors que l'on regrettait l'approfondissement rushé de Sawada dans le tome précédent, c'est en ce début de volume, après sa mort et par l'intermédiaire de Nao que l'on apprend un petit peu plus quel homme faible il était en réalité. Un homme qui, pour évacuer sa peur et ses angoisses, s'est désespérément enfoncé dans la pire des solutions, la violence, sans plus pouvoir en sortir.

Mais après tant de drame et un goût pour la Vie qui a petit à petit été retrouvé sur cette île, ce sont désormais des événements heureux qui devraient attendre le petit groupe s'étant refait une vie sur l'île, loin de la civilisation. Il y a tout d'abord la grossesse de Nao qui arrive à son terme, puis une surprise importante que les filles réservent, sans oublier une grande annonce que Live a à faire à Sei...

Ce tome est un peu celui qui, après un chemin laborieux, concrétise le goût pour la Vie que nos héros ont retrouvé. Et quoi de plus beau, pour symboliser cette nouvelle Vie, qu'un accouchement ? C'est le bonheur qu'amène Nao, non sans douleur, et avec de très beaux messages presque naïfs et pourtant essentiels. Car enfin, Sei et les autres semblent pouvoir trouver leurs réponses aux questions sur la Vie et la Mort. Sans exagérer, Kouji Mori parvient à mettre en valeur toute la beauté de la Vie, dans ce coin de terre pourtant nommé "l'île du suicide". La force des femmes mettant au monde, la beauté de la flamme de la Vie qui se transmet encore et toujours à travers le temps comme un miracle à chérir... Plus tard, l'auteur cherche aussi à redorer la notion de mariage pur et sensé en montrant à quel point cette étape peut aider à construire le bonheur, et il n'oublie pas non plus de saluer tout ce qui permet de vivre : les cultures sur lesquelles il nous offre encore quelques détails (notamment sur le décorticage des rizons), les animaux offrant leur viande, la terre, les efforts bénéfiques pour vivre... 

On appréciera que Mori trouve enfin le moyen d'offrir un peu plus de richesse à certains visages omniprésents, mais jusque là moins travaillés, on pense ici à Sugi, et surtout à Tae.

Ce tome est ainsi parcouru de très belles choses. Mais en arrière-plan, il reste encore certaines choses à régler : le cas de Kai, l'approche de bateaux et de véhicules aériens aux abords de l'île, et des dernières pages très intrigantes sur le cas de Ryô, qui semble peiner encore à avancer à l'heure où tous ses camarades se réjouissent de la vie.

On a ainsi un excellent avant-dernier volume, offrant de belles valeurs sur la Vie qui concrétisent tout le parcours des personnages depuis le début de la série. En attendant le final dans le prochain tome, que l'on espère à la hauteur.