Stray Souls Vol.2 : Critiques

Un onryô, l’esprit de l’ancien forgeur de sabres Muramasa Senji, sévit en pile et laisse derrière lui des dizaines de cadavres. Tandis qu’Ame ne peut se déplacer pour conjurer cet ennemi, Sarutahiko reçoit l’aide surprenante de Nigi, un humain engagé sous contrat par Katsuyomido et capable de dompter les onryô. Seul bémol : en plus de puer atrocement, Nigi semble être assez peu habile dans ce type de combats… Le binôme sera-t-il capable de terrasser un adversaire comme Muramasa ?

Le rythme de Stray Souls se calme sur ce deuxième opus qui ne relate qu’un seul affrontement à lui seul, une surprise après avoir vu que l’intrigue cherchait à ne pas trop traîner en longueur, notamment pas sa présentation d’emblée du grand antagoniste de l’histoire. L’intérêt de cette suivre se caractérise alors par l’alchimie efficace qui règne dans la série, ainsi que la patte très décalée de Ryu Fujisaki telle qu’il l’a déjà montrée dans Hoshin qu’on retrouve par le biais du personnage de Nigi, le dompteur d’onryô puant.

Le tout donne ainsi un cocktail d’action aussi loufoque qu’efficace. Le côté nerveux de l’intrigue n’est plus à démontré, ce grâce au coup de crayon très dense du mangaka qui génère des scènes d’action très efficaces qui ne se contentent par de briller par de grands combats, mais prennent soin de s’appuyer sur les interactions décalées entre Sarutahiko et Nigi. L’univers de l’œuvre gagne ainsi en relief, encore une fois, de quoi déphaser bien souvent son lecteur qui ne sait pas toujours sur quel pied danser.

On pourrait ainsi croire que ce second opus bien joué uniquement sur la recette de la série et n’apporte pas grand-chose, mais c’est bien la dernière phase de l’opus qui va jouer un rôle conséquent sur le devenir de Stray Souls. D’un côté, on observe doucement la formation d’un trio entre Sarutahiko, Ame et Nigi qui sont présentés au sein de Katsuyomido, un monde qui apparaît désormais un peu plus tangible. Le trio qui opère désormais est ainsi efficace grâce aux personnalités très marquées qui le composent, permettant d’entrevoir de prochains combats qui ne manqueront pas d’intérêt.

La grande surprise du volume survient toutefois à sa toute fin, dans un deuxième intermède qui apporte ni plus ni moins un tas de révélations sur la grande ennemie de l’œuvre, ses origines, ses ambitions et la hiérarchie du groupe qu’elle a fondé. Ryu Fujisaki surprend tant il ne fait rien comme tout le monde, aussi bien dans le schéma de son œuvre que dans le ton de celle-ci. On s’imagine alors bien que le mangaka pourra nous mener de surprise en surprise pour la suite, on lui fait en tout cas confiance pour nous offrir un shônen pas comme les autres sur la globalité.

Ainsi, on ne tombera pas dans le piège du combat classique et de la mise en scène convenue du nouveau personnage qu’est Nagi. Au contraire, ce tome deux étoffe un univers plus marqué, plus farfelu aussi, tout en jouant sur l’efficacité d’un trio de héros et quelques révélations qu’on ne voyait pas forcément venir. Stray Souls surprend donc agréablement !