Stravaganza - la Reine au Casque de Fer Vol.2 - Actualité manga
Stravaganza - la Reine au Casque de Fer Vol.2 - Manga

Stravaganza - la Reine au Casque de Fer Vol.2 : Critiques

Stravaganza – Isai no Hime

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Juillet 2016

Critique 1

C’est la crise au royaume d’Auroria : une horde de Wumbas envahissent la citadelle, déchiquetant et dévorant toute viande se trouvant leur son chemin. Face à ce chaos, villageois, soldats et monarques n’ont d’autre solution que se réfugier dans les douves du château, mais progressivement, les vivres diminuent et une telle situation ne pourra durer indéfiniment. Désemparée, la reine Viviane doit faire face à cette crise sans précédent, mais comment s’enfuir alors que les prédateurs attendent sauvagement que du bétail se montre ? Les habitants d’Auroria doivent-ils vraiment abandonner le royaume ?

Changement radical de cap et d’ambiance pour ce second opus de Stravaganza. Si on avait apprécié cet étonnant mélange de combats sanglants, d’humour et de frivolité dans le premier tome, Akihito Tomi prend une tout autre direction dans cette suite et décide de propulser son intrigue, quitte à rendre l’aura de l’œuvre un chouïa différente.

Sur la majeure partie du tome, les gags et les frasques de Claria ne font plus l’objet du récit. A la place, le royaume d’Auroria fait face à une menace glaçante par l’invasion des Wumbas, ces créatures omniprésentes dans le premier tome, mais dont on n’attendait pas un tel rôle par la suite. Dans les premiers chapitres qui décrivent l’assaut des bestioles, difficile de ne pas être happés par cette atmosphère d’angoisse et de désolation qui s’empare de la série. Le changement de cap de la série est si soudain que l’auteur réussit à créer la surprise et l’effroi, un changement narratif qui a aussi pour but d’impacter la reine Viviane qui laisse de côté son caractère capricieux pour montrer celle d’une souveraine soucieuse de son peuple et meurtrie par le massacre de celui-ci. Pour couronner le tout, le trait du mangaka se veut sans tabou. Malgré ce côté toujours aussi léger du design des personnages, l’hécatombe présentée se veut choquante visuellement, montrant humains et animaux boulottés, déchiquetés, mâchés… Si dans la formule ce début de tome présente des similarités avec des titres comme L’Attaque des Titans, il se montre bien plus cru et horrifiant dans son esthétique.

Comment le peuple d’Auroria pourra s’extirper de cette situation inextricable ? Telle est l’orientation de la suite du volume qui, là aussi, change d’orientation. Après le désespoir revient l’espoir et Akihito Tomi, désireux de développer son univers d’heroic fantasy, prend un crayon des plus enchanteurs et introduisant les sépoïens, une race de géants attendrissante à souhait qui pourrait représenter l’espoir de l’humanité. Un côté conte de fées apparaît presque dans cette phase du récit qui se veut plus douce, amusante et légère après les émotions qui se sont emparées du lecteur. Dans tout ce qui est entrepris, notamment les relations entre humains et sépoïens, une ambiance sereine caractérise le récit le caractère des géants tranchant avec toute la terreur du reste du volume.
L’auteur en profite aussi pour revenir à l’humour et au coquin, présentant quelques derniers chapitres dans la lignée du premier tome tout en continuant de développer l’intrigue du récit. Force est de constater que la formule fonctionne et que tous ces changements d’ambiance ne s’opposent pas les uns aux autres, le mangaka peut ainsi poursuivre sur cette voie.

Belle réussite qu’est ce second tome de Stravaganza qui, comme on le pensait, développe son intrigue de manière sérieuse en apportant une première phase apocalyptique avant de revenir à des tons plus sereins permettant ainsi de faire avancer aussi bien l’univers que l’intrigue, le tout en n’oubliant jamais une touche grivoise à certains moments. Le titre d’Akihito Tomi se renouvelle aussi bien qu’il insiste sur ses codes, une excellente lecture.


Critique 2

« Le gardien des écuries fut le quatrième humain à réaliser qu’un drame terrible se jouait. A cet instant, les trois gardes affectés à la porte de la ville n’étaient déjà plus que lambeaux. En quête de pitance, la meute de wumbas s’était risquée au-delà des remparts. Mais dans les champs et les pâturages qui bordaient les murailles, personne n’était là pour donner l’alerte. Et quand Viviane réalisa que l’invasion était en marche, l’agresseur semait déjà la terreur. »

A la lecture du début du second tome de Stravaganza, le lecteur sera tout aussi surpris que la reine Viviane d’apprendre que la capitale d’Auroria bascule du jour au lendemain dans le chaos et la terreur les plus totales. D’habitude, les cliffhangers ont plutôt lieu vers la fin d’un tome ou d’un épisode. C’est à croire qu’Akihito Tomi a voulu prendre son nouveau lectorat à contre-courant en le laissant ébahi et agréablement surpris. On pensait que le récit de l’œuvre allait mettre doucement en place une intrigue mais il n’en est rien. Le mangaka crée la trame par un bouleversement complet de tout ce qu’on avait pu commencer à connaître dans le premier opus de la série. Le peuple d’Auroria se trouve dès lors dans l’obligation de fuir leur pays, leur racine, le temps que les choses se calment. Mais où aller ? La reine au casque de fer tentera d’y répondre et de guider son peuple vers un endroit où ils pourront se reposer et être en sûreté.

Jusqu’ici, le titre avait utilisé un ton assez léger et humoristique (ou coquin) pour étoffer l’univers fantastique du Royaume d’Auroria. Ici, c’est un ton beaucoup plus sérieux et tragique qui est ici usité, car la partie survivante du peuple d’Auroria est obligée de s’exiler tandis que les wumbas tuent et envahissent leur capitale. Leur espoir ? Le territoire des Sepoïens, le territoire des géants qui vivent au cœur d’arbres millénaires. Ce sera l’occasion pour l’auteur de développer davantage l’univers fantastique et extérieur et l’intrigue principale de Stravaganza. Un retour au sérieux ne sera pas sans nous déplaire. Bien au contraire. Au fur et à mesure, la série commence à trouver ses marques et sa propre richesse. Cela n’empêchera cependant pas Akihito Tomi de garder une certaine légèreté et un certain positivisme bienvenus caractéristiques du premier tome, sans devenir pour autant excessifs ou hors sujet. On regrettera juste une scène hors contexte mise en place par l’auteur, qui n’a pu s’empêcher de faire revenir d’on ne sait où le petit vieillard pervers en train de faire des siennes en tripotant une géante. Une scène parasite dans un contexte qui se veut pleinement grave et réfléchi.

En somme, Stravaganza fait mieux que confirmer et nous propose de tous nouveaux enjeux, une toute nouvelle perception du monde pour un récit dépotant, riche et surprenant. Que demander de mieux ? Que cela continue !

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
titali

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs