Space Brothers Vol.8 - Actualité manga
Space Brothers Vol.8 - Manga

Space Brothers Vol.8 : Critiques

Uchû Kyôdai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Juin 2016

Tandis que Serika, Mutta et Mizoguchi apprennent, respectivement et chacun de leur côté, les résultats de la phase finale de la sélection, Hibito enfile sa tenue d’astronaute afin d’effectuer sa première mission sur le sol lunaire ; néanmoins, cette virée tourne mal ; et c’est peu dire.

La première planche de l’ouvrage portant le visage souriant de Serika, et titrée « L’astronaute qui danse », est assez magnifique : elle reflète allègrement le charme frais si caractéristique de ladite Serika, mais également de l’œuvre dans son ensemble jusqu’ici. D’ailleurs, ce premier chapitre est plutôt formidable : un délicieux mélange d’Osamu Tezuka et de Buichi Terasawa ; avec cette touche légère si particulière à Chûya Koyama : mélange de sentiments humains, de banalité du quotidien et d’humour : c’est beau, c’est touchant et, s’il vous plaît, avec beaucoup de pudeur. En apparence tout semble si fluide, limpide, voire simple, mais en réalité tout cela est très travaillé, rien n’est laissé au hasard ; et le contraste est surprenant. La relation entre Serika et la mémoire de son père est toujours aussi belle. Les rapports entre Mutta et ses parents sont aussi drôles qu’à l’habitude.

Si les deux premiers tiers de l’ouvrage se consacrent davantage à Mutta ainsi qu’à ses compères d’examen, le dernier tiers se recentre sur les mésaventures du petit frère à tête blonde… sur la Lune. La sonde Gibson vient de cesser d’émettre… et Hibito, accompagné de Damian, se rendent sur les lieux en véhicule. Cependant, à raison de l’absence d’atmosphère et d’éléments de repères… il est difficile d’évaluer les distances et d’apercevoir l’horizon comme nécessaire… il pourrait être cru à un chemin droit et dégagé alors que l’on s’apprête à chuter dans les sombres contrebas du gouffre d’un cratère… Rien ne va plus : le véhicule semble hors d’état de marche ; Hibito se réveille dans l’obscurité ; Damian a disparu ; tous les moyens de communication sont coupés et ce n’est malheureusement que le commencement d’une série problème en chaîne… L’auteur fait subrepticement et progressivement monter une étouffante tension jusqu’à la toute fin du tome !

La prestation de l’auteur ne cesse de se peaufiner ici encore : le trait est davantage maîtrisé et la narration est meilleurement fluide et rythmée qu’elle ne pouvait l’être auparavant, sachant qu’elle était d’ores et déjà relativement excellente. L’ambiance oppressante et le sentiment de solitude sont très bien dépeints. Les planches avec Hibito au fond du cratère, dans un noir abyssal, tendant la mer vers un ciel étoilé, sont d’une mise en scène assez incroyable portée par des angles de vue joliment évocateurs. La qualité de l’édition est toujours aussi agréable : traduction, lettrage, papier et couverture d’une relative qualité : le plaisir de lecture est bel et bien là.

Un tome maîtrisé qui ne manque pas de nous rappeler que Space Brothers est un titre d’une très grande qualité ainsi qu’un des meilleurs seinen en cours de publication en France. Loin d’être avare en évènements, il serait difficile de résister et de ne point lire la suite de tout cela.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs