Space Brothers Vol.13 - Actualité manga
Space Brothers Vol.13 - Manga

Space Brothers Vol.13 : Critiques

Uchû Kyôdai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Décembre 2016

Lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, Mutta avait pu demander à Sharon si elle avait connaissance d’une expression anglaise pour décrire une sorte de looser qui se plante tel un prince lors du moment fatidique. Sharon lui répondit en retour : « it’s a piece of cake » ; expression qui signifie en réalité « c’est trop facile ». Ce ne sera alors que bien plus tard que ledit Mutta comprendra le sens de ce mensonge à la fois optimiste et bienveillant. Autrefois, le jeune Mutta allait jouer de la trompette chez son amie Sharon, astronome de renom. Aujourd’hui, la maladie ronge Sharon ; depuis le Japon, elle lui adresse régulièrement des lettres manuscrites pour maintenir sa dextérité : pour ne point se laisser vaincre par cette affection qui abaisse ses sens. Demain, Mutta passera l’examen de rattrapage, il est en quête de motivation : dans un coin de sa chambre, il aperçoit la mallette qui contient l’instrument cuivré de son enfance ; il pense à Sharon, à ce qu’elle lui avait dit…

Dans le cadre des examens de la NASA, Mutta et les autres aspirants doivent désormais apprendre à piloter un avion de chasse de type T-38. Dans le hangar, six instructeurs de vol se tiennent debout. Les élèves les mieux notés peuvent, d’une certaine manière, choisir celui qui sera leur instructeur attitré. Les élèves-aspirants et les instructeurs se choisissent mutuellement. Mutta est en retard et il était le seul à être en examen de rattrapage... Mais un dernier instructeur manque lui aussi à l’appel. C’est alors qu’un personnage fort intrigant apparaît au loin ! Une casquette estampillée « NASA », une montre « Rolax » au poignet et une dent en moins : c’est le fameux Deneil Young. Tout le monde a peur de le croiser dans les beaux bureaux de la NASA, lui, qui, dans les couloirs, et à bord de son fauteuil roulant motorisé, fonce a toute vitesse tel un forcené ; il le confesse lui-même la mine réjouie : je l’ai un peu bricolé !

Ainsi, le vieux Deneil s’approche à bord de son fauteuil roulant, puis en descend en s’aidant de sa canne avant de marcher en direction de l’avion de chasse... Deneil, c’est le meilleur des instructeurs de vol : tout le monde le connaît ! Sauf que personne ne veut monter avec lui... beaucoup trop dangereux le bougre ! Une tête brûlée ! Mais Mutta n’a pas le choix : tous les autres instructeurs ont été choisis par ses collègues... D’ailleurs, ledit Mutta s’interroge : pourquoi doit-il porter une combinaison de protection Anti-G alors que cela n’est nécessaire que pour les accélérations supérieures à 4G et que, surtout, les autres élèves de la promo n’en utilisent pas ? Deneil lui répondra le sourire aux lèvres : parce que, eux, ils n’en auront pas besoin ! En effet, Deneil a également un peu retouché son avion – comme son fauteuil roulant quoi… – et, sans cette combinaison pour se protéger, Mutta perdrait connaissance ! L’avion s’apprête à décoller : cela devrait être un des plus beaux jours de sa vie, mais Mutta est très inquiet ; Deneil fait éclater la bulle de son chewing-gum : « Allez, zou ! En piste ! ».

Pendant ce temps, Hibito se donnait à son jogging quotidien : il aperçoit une monumentale traînée de fumée dans le ciel : ça c’est le bon vieux Deneil songe-t-il ; il plaint alors le pauvre malheureux qui lui sert de copilote ! Ignorant par la même qu’il s’agissait ni plus ni moins que de son propre frère… A peine revenu sur terre, Mutta semble un peu perdre connaissance... il se met a vomir... il ne tient plus sur ses frêles guiboles... parfois, il s’effondrera même sur le sol. Deneil le prévient : avec moi cela sera très dur, mais si tu parvenais à tenir bon, alors tu progresserais davantage que n’importe quel autre élève aspirant ! Sa méthode ? Durant un vol à l’aveugle, retourner l’avion à 180 degrés, sur le dos, à très grande vitesse et, alors qu’il est très difficile, pour un cerveau normalement constitué, de gérer tous les paramètres de vol, Deneil s’amuse à poser des blagues-devinettes à ses élèves ! Alors que Mutta était parfois moqué par certains de ses camarades de promotion, petit à petit, il gagnera leur respect : eux qui demeureront sans voix face à ses performances nouvelles.

Un extraordinaire personnage que ce Deneil – pour le moins tout autant que Pico – avec ses idiolectes – « note dans ton carnet mental » ou encore « ça, note le dans le petit carnet de ton cœur » et bien d’autres –, ses habitudes intégralement atypiques et ça bonne humeur contagieuse. Pour le reste, la relation entre les deux frères, à l’aune de leur amie commune, est toujours habilement traitée par l’auteur. Hibito, de son côté, est devenu une sorte d’icône sur l’archipel. Encore, le présent ouvrage se recentrera légèrement, progressivement et volontairement sur son personnage principal avec une toute dernière page qui relance assez intensément toute la série. D’autant qu’il s’agissait de la dernière année de formation du fabuleux Deneil avant qu’il ne prenne sa retraite : une touchante scène de lancée de seau d’eau ! Ainsi se sera clôturé, avec brio et non sans un certain régal, l’arc des examens de la NASA initialement débuté avec le volume dix et l’implacable Vincent Bold.

Un treizième volume de « Space Brothers » maîtrisé d’un bout à l’autre. L’épopée a toujours su se construire sur diverses personnalités plus singulières les unes que les autres et, ici, avec le bon vieux Deneil, l’auteur frappe puissamment ! Bien évidemment, c’est toujours un bonheur sans nom que d’accompagner Mutta dans son parcours du combattant pour devenir l’astronaute qu’il a toujours rêvé d’être, avec ses instants de trouble et ses moments de cœur. Un des meilleurs seinen en cours de parution : Chûya Koyama livre ici une sacrée bombe ; ce n’est point la première et cela ne sera sûrement pas la dernière, car tout ceci ne fait que commencer… Remarquable !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs