Slam dunk Vol.5 : Critiques

Le match contre Ryônan se prolonge, avec un Sakuragi qui montre enfin ses vraies capacités de basketteur voyou égocentrique, mais qui sait montrer aussi une certaine sincérité par moment, ainsi qu'un respect envers son capitaine. Seulement, les génies purs qui excellent directement dans un sport uniquement grâce à leurs capacités athlétiques, ça n'existe que dans les bandes dessinées. Et Slam Dunk est bien davantage. Sakuragi a bien du chemin à faire sur la longue route du basket-ball.

Tout de même, cela fait maintenant trois volumes que ce match dure, en comptant l'affrontement psychologique d'avant-match. Et ce n'est pas encore fini, bien qu'il ne reste qu'une minute de jeu ! Plus que jamais, Inoue prend son temps pour installer ses personnages, les faire interagir, et créer une véritable alchimie entre ce petit groupe de sportifs, un peu à la manière de certains acteurs qui passent du temps avec leur partenaire dans le film afin que l'intimité soit visible à l'écran.
Ce match contient également tout ce qui a fait le succès de Slam Dunk par la suite, c'est-à-dire des matchs portés non pas par le spectaculaire uniquement, mais surtout par le réalisme des techniques, la didactique proposée par Inoue "himself", le charisme des leaders des différentes équipes, les dissensions au sein de l'équipe de Shôhoku et la façon dont elles sont résolues, et bien sûr, les intermèdes comiques, discrets et hilarants, indispensables et qui donnent beaucoup de personnalité à la série. Ce qui fait tout le charme de Slam Dunk, ce n'est pas de voir l'équipe de Shôhoku se battre pour atteindre le sommet et vaincre ses adversaires, et ne se limite certainement pas à l'aspect nekketsu, présent mais très bien en scène. Slam Dunk, c'est simplement un auteur fan de basket, avec une véritable vision de son titre, et qui sait trouver la façon de la mettre en valeur et de faire dire à son public "Bon sang, c'est génial ! Je vais m'y mettre de suite !".

Plus qu'une simple préparation à un match encore plus dantesque par la suite contre Ryonan et la création d'amitié/inimité et d'un sentiment de rivalité, Inoue pose et teste toutes les bases du succès, afin de prouver que le basket est un thème porteur en manga (ce qui n'était pas gagné à l'époque de sa parution). Son trait est encore grossier parfois sur certaines actions et visages, mais va en s'améliorant, souvent de façon fulgurante dans les prochains tomes. Et sa passion pour le basket est déjà plus que perceptible, et sa narration est déjà parmi ce qui fait de mieux, et ose encore aller en s'améliorant. Indispensable.