Shikigami Vol.1 - Actualité manga
Shikigami Vol.1 - Manga

Shikigami Vol.1 : Critiques

Kagami Gami

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Août 2017

L’auteur Toshiaki Iwashiro n’en est pas à son coup d’essai en France. Panini édita l’auteur en 2008 avec Mieru Hito, une série en sept tomes désormais en arrêt de commercialisation. En 2011, les éditions Kana prirent le relais pour proposer l’œuvre phare du mangaka : Psyren. Entre temps, l’auteur a publié quelques projets, mais c’est l’un de ses titres les plus récents que Panini. Shikigami, publié au Japon sous le titre Kagami Gami, est un récit, achevé en cinq volumes, publié dans le Shônen Jump à partir de 2015. Avec un nombre si faible de tomes pour un tel magazine, l’idée que la série se soit arrêtée prématurément par faute de succès est très présente. Alors, série sans saveur, ou titre à potentiel ?


Shikigami nous conte l’histoire de Mako Miyoshi, une jeune femme qui, quand elle était enfant, avait le pouvoir de pister ce qu’elle voulait grâce à un mystérieux rayon de lumière. Maintenant adulte, Mako semble avoir perdu cette faculté, et c’est en vain qu’elle a ouvert sa propre agence de détectives. Lorsque des cadavres sont découverts dans un parc tokyoïte, Mako accourt pour mener son enquête. Elle rencontre alors Kyosuke Kagami, un jeune garçon dresseur de shikigami débusqué pour lever le voile sur cette affaire… Un duo étonnant venait alors de naître !


Sur ce premier tome, Shikigami se présente comme un shônen surnaturel qui n’étonne pas par les premiers éléments mis en place. Assez rapidement, on s’aperçoit que Toshiaki Iwashiro respecte fidèlement les codes du genre en matière d’introduction de récit : mise en place d’un binôme aux deux caractères bien distincts, un jeune protagoniste aux talents hors du commun, une demoiselle jouant le rôle de l’accompagnatrice, une faction spécialisée qui va rapidement se dévoiler… Sachant que ce premier volet conte quelques aventures plutôt indépendantes, malgré la présence d’un antagoniste commun à ces péripéties et restant encore dans l’ombre, difficile de se montrer surpris pour peu qu’on ait déjà côtoyé ces codes.


Pourtant, classicisme ne rime pas forcément avec manque d’intérêt. Et globalement, ce premier réussit ce qu’il entreprend, sans surprendre, mais en parvenant à divertir sans grand mal, tout en plantant un univers qui a bien des manières de se développer. Car rapidement, l’intrigue instaure un contexte des dresseurs de shikigami assez forts en dépeignant ces derniers comme des individus reconnus dans la société, bien que peu communs. Et avec la mise en place de la Guilde des Dresseurs, c’est une dimension plus policière qui se met en place, présentant chaque aventure comme une enquête, et aboutit à un cocktail sympathique. L’intérêt vient clairement du dynamisme de chaque chapitre et des manières de mettre en œuvre les fameux shikigami. Ainsi, si on trouve des ressorts assez fréquents, comme la transformation de Kyosuke, le tout présente bien des manières de se diversifier, afin que le titre ne s’ancre pas trop dans la banalité en termes de shônen d’action.


L’efficacité de ce premier opus vient aussi de son casting de personnages. Chaque individu présenté a ses spécificités, caractérielles notamment, et est correctement mis en avant. Bien que des alliés soient assez vite introduits, c’est la combinaison entre Kyosuke et Mako qui fait son effet ici, notamment parce que l’innocence du petit-garçon le rend appréciable tandis que la jeune détective démontre progressivement un potentiel qui lui permettrait d’être mise davantage en avant par la suite. Si l’idée reste classique, elle colle bien à l’univers de la série.


Graphiquement, Toshiaki Iwashiro montre qu’il a une certaine expérience, ne serait-ce par un design très précis sur ses personnages, et une mise en scène dynamique lors des scènes d’action. Sa particularité, sur Shikigami, est sa manière de dépeindre une hybridité dans le bestiaire surnaturel, le concept des shikigami lui permettant de créer des entités tantôt étranges, tantôt mignonnes, et même parfois monstrueuses et impressionnantes.


Côté édition, Panini livre une copie globalement satisfaisante. Pas de bémol de papier ou d’impression, et la traduction d’Arnaud Takahashi colle bien avec le ton du titre, son univers et ses personnages. On notera aussi la présence appréciable d’une page cross-over entre les personnages de Shikigami et ceux du manga Black Clover pour une bonne raison : Yuki Tabata est un ancien assistant de Toshiaki Iwashiro, et tous deux sont restés très bons amis.


En définitive, ce premier tome de Shikigami ne surprendra pas les initiés au genre de la baston surnaturelle pour jeunes lecteurs, tant il en respecte tous les codes ainsi que le schéma. Néanmoins, par son dynamisme, sa bonne humeur, ses personnages et son folklore, ce premier opus divertit sans mal et place même quelques attentes quant à la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs